Les portes de l’Amour. Le charisme vincentien en musique !

Les portes de l’Amour

Le charisme vincentien en musique !

Yves Bouchet, originaire de Saint Chamond dans la Loire, ordonné prêtre le 18 juin 1978, est membre de la Congrégation de la Mission, dite des Lazaristes. Il a commencé son ministère dans une équipe inter provinciale à Saint-Astier en Dordogne, puis a travaillé avec les mouvements d’Action Catholique à Saint-Chamond pendant 8 ans avant de rejoindre Limoges pour la fondation d’une première implantation communautaire lazariste sur un quartier ZUP et au service de l’Action Catholique des Enfants pendant 11 ans.  En juillet 2002 il a été appelé comme Visiteur pour la Province de Toulouse pour un mandat de 6 ans. Au terme de ce mandat  il a rejoint le secteur pastoral de Prayssac dans le Lot, tout en étant appelé dès la première année comme Directeur des Filles de la Charité de la Province Suisse/Turquie, puis très rapidement pour la Province France-Nord. Pour répondre au mieux à ces nouvelles missions, il a quitté le Sud pour rejoindre une communauté établie en Haute Normandie à Saint André de l’Eure et cela pendant trois années. Depuis novembre 2015 il est actuellement Directeur de la nouvelle Province des Filles d la Charité Belgique -France- Suisse. et réside à Paris à la Maison mère des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, et est aussi engagé à l’aumônerie de la Prison de Fresnes.

Depuis les débuts, son ministère de missionnaire lazariste été marqué par la musique et la chanson, l’animation de Veillées, de rassemblements etc.

Auteur, compositeur, son répertoire s’est enrichi au fil du temps à travers les expériences, les rencontres, la vie des Mouvements, de l’Eglise et du monde ainsi que de la famille spirituelle à laquelle il appartient.  Le thème de ses chansons, pour certaines écrites en collaboration, est celui de la vie avec ses joies et ses larmes , ses attentes et ses espérances et la force de la foi en Dieu et en l’homme. Fils spirituel de Saint Vincent de Paul il a cœur aussi d’ honorer des visages de cette grande famille et de son charisme.

La chanson est là, nous dit-il,  » comme un moyen parmi d’autres, pour entrer dans la dynamique de l’Evangile, Bonne Nouvelle pour notre monde aujourd’hui. »

C’est aujourd’hui, pour Yves Bouchet,  la sortie de son 9e album.

Après :

Chantons la Vie (1997)

Le Vent de la Paix (1998)

Avancer, Espérer (2000)

Temps de Dieu, Temps des Hommes (2001)

Ecoute la Voix (2006)

Si l’Amour est un feu (2010)

Porte ouverte (2013)

Oser Partager Témoigner ( 2015)

vient de paraitre : Les Portes de l’amour ( 2017).

Le père Yves nous dit :

« C’est dans le cadre du 400ème anniversaire du charisme vincentien (1617- 2017), qu’est né ce nouveau CD  « Les Portes de l’amour ».  Parmi ces chansons, certaines sont plus directement en lien avec la personne et le chemin extraordinaire emprunté par Saint Vincent de Paul en son temps. Aujourd’hui  encore, ce charisme du service et de la charité continue de se déployer de bien des manières et en différents lieux, rejoignant celles et ceux qui sont aux périphéries de nos sociétés et même de l’Eglise.

Une fois de plus, c’est avec la complicité des amis du Studio Oui Dire de Limoges récemment implanté  dans de nouveaux locaux et dans un cadre verdoyant, que ces chansons ont pris couleur et vie. Un immense merci à Dominique et Yohann Boos, ainsi qu’à toute l’équipe des musiciens. »

Titres du CD

  1. Les portes de l’Amour / 2. Choisir de vivre l’Evangile / 3. Avec toi, Marguerite / 4. Allez dire à mes frères / 5. Préparez la route au Seigneur  / 6. Dis-moi Vincent / 7. Pierre vivantes de l’Eglise / 8. Toi, Marie / 9. Au chemin d’Emmaüs / 10. Prendre la route avec toi Seigneur / 11. Une province en partance / 12. De nous souvenirs / 13. Choisir de vivre l’Evangile (Instrumental)
Emile Ghali, CM 🔸

La chanson est là, « comme un moyen parmi d’autres, pour entrer dans la dynamique de l’Evangile, Bonne Nouvelle pour notre monde aujourd’hui.  »

Production :

Studios OUÏ DIRE

Limoges

Dominique et Johann Boss

Distribution et ventes

Prix : 15 euros

Maison-Mères des Lazaristes

95 Rue de Sèvres

75006 Paris

POUR ÉCOUTER UN MORCEAUX SUIVRE :

www.youtube.com/watch?v=E18zVbr2CQU

 

Le cœur du cœur : La Trinité

Le cœur du cœur : La Trinité

Cette modeste contribution était en chantier quand le Père Christian Mauvais a livré la sienne le 11 avril 2017. Oserai-je en rajouter ? La simplicité vincentienne le permet et dans un clin d’œil fraternel, je livre cette autre perspective. Je reçois bien sûr, la contemplation profonde de st Vincent sur le Mystère, ses retombées sur nos rapports réciproques et l’inhabitation de cette réalité en chaque baptisé qui nous obligent dans notre « pratique collaborative ». Nous nous soutenons les uns les autres parce qu’appelés à être temples de Dieu.

La vie reçue et communiquée

Ce cœur du cœur qu’est la Trinité sainte est mentionné brièvement aux paragraphes 2 et 3 du chapitre X des Règles Communes de la Congrégation de la Mission qui nous pressent « d’honorer les ineffables mystères de la Sainte Trinité et de l’Incarnation: 1° en produisant souvent du fond du cœur des actes de foi et de religion sur ces mystères ; 2° en offrant tous les jours à leur honneur quelques prières et bonnes œuvres, et particulièrement en célébrant leurs fêtes avec le plus de solennité et de dévotion qu’il nous sera possible ; 3° en nous étudiant soigneusement à faire, soit par nos instructions, soit par nos exemples, que les peuples les connaissent, les honorent, et les aient en grande vénération (§2).

Par le moyen de l’Eucharistie « on rend à la Sainte Trinité et au Verbe Incarné une très grande gloire ; partant, nous n’aurons rien en plus grande recommandation que de rendre à ce sacrement et sacrifice l’honneur qui lui est dû, et même nous emploierons tous nos soins à procurer que tout le monde lui porte même honneur et révérence… (§3) ».

On ne doit pas oublier non plus le frontispice de l’édition princeps, toujours reproduits avec constance et vénération, mettant au centre et en tête de sa composition, les trois personnes divines avec les mots « Sancta Trinita unus Deus ».

Tous les points de la spiritualité vincentienne sont coordonnés à ces fondements : tout vient du Dieu Trinité, qui est la source, et tout doit retourner à Dieu, par Jésus, Fils incarné, qui envoie le Saint-Esprit. Ce qui inspire st Vincent, c’est effectivement le côté relationnel de la Trinité. En elle tout est rapports. Nous ne pouvons oublier qu’il possédait les magnifiques pages de Saint Augustin et de Saint Thomas sur les relations entre les Personnes divines, leur circulation d’amour, pour laquelle les théologiens ont utilisé, sans la traduire, la belle image de Saint Jean Damascène, « chœur de danse en rond », “périchorèse” et “circumincession”, ces mots chers aux théologiens et spécialistes pour désigner une vie aussi dynamique et poétique. Saint Thomas emploie heureusement aussi le simple mot “circulation”[i]. La Sainte Trinité est incessamment une naissance et une respiration, une circulation d’amour, où les Trois se communiquent tout, distincts par leur relation d’origine, mais formant un seul être, en toute égalité.

La première mention qui nous reste de la Sainte Trinité dans une conférence est dite par une Fille de la Charité, ce qui montre qu’elles avaient bien intériorisé les enseignements de Monsieur Vincent.

 « L’union me paraît être l’image de la Sainte Trinité. Les trois Personnes ne sont qu’un seul et même Dieu, étant de toute éternité unies par amour. Ainsi nous devons n’être qu’un même corps en plusieurs personnes, unies ensemble en vue d’un même dessein, pour l’amour de Dieu. Au contraire, la désunion me semble être l’image de l’enfer, où les diables et les damnés sont en perpétuelle discorde et haine ». (26 avril 1643, IX 98)

 Lors de l’envoi du Christ pour l’Incarnation, st Vincent imagine un dialogue entre les personnes divines et j’ai toujours beaucoup de plaisir à évoquer cela :

 “Quand le Père éternel voulut envoyer son Fils en terre, il lui proposa toutes les choses qu’il devait faire et souffrir. Vous savez la vie de Notre Seigneur, combien elle a été pleine de souffrances. Son Père lui dit : « Je permettrai que vous soyez méprisé et rejeté de tout le monde, qu’un Hérode vous fasse fuir dès votre bas âge, que vous soyez tenu pour un idiot, que vous receviez des malédictions pour vos œuvres miraculeuses; bref, je permettrai que toutes les créatures se révoltent contre vous».

Voilà ce que le Père éternel proposa à son Fils, qui lui dit : «Mon Père, je ferai tout ce que vous me commanderez». Ce qui nous montre qu’il faut obéir en toutes choses généralement. (23 mai 1655, X 85-86)

La dépossession pour l’autre

 On ne peut multiplier les textes sur la Trinité pour bien comprendre que st Vincent y voit et la source de la Mission, de la vie communautaire et de notre relation aux pauvres. Ainsi donc, l’union vraie n’existe que dans la Trinité, par la non-possessivité totale du Père, qui donne tout au Fils, qui reconnaît tout recevoir du Père, et du Saint-Esprit, lequel reçoit tout et redonne tout.

“Une union durable et vraie et humaine entre les hommes n’est possible que dans et par la Trinité, à l’image de la Trinité, par la désappropriation de nous-mêmes (XI, 343).”

Paradoxalement ce qui ressort à l’Etre même de Dieu, la Trinité et le don entre les personnes divines, nous renvoient à la dépossession. La richesse relationnelle du Mystère nous appauvrit de tout esprit de captation et nous dépossède pour nous livrer. Il n’y a de vraie vie, à l’imitation de la vie divine, que dans l’offrande de soi. C’est tout le sens de ce que beaucoup de spirituels et Saint Vincent appellent aujourd’hui, l’oubli de soi, le renoncement à se faire le centre, «se vider de soi-même pour se revêtir de Jésus-Christ ».Témoin ce petit conseil en or donné aux premières sœurs pour leur expliquer le fonctionnement de la vie communautaire avec la nécessité d’une responsable que la vie moderne qualifie de leader: « S’il faut qu’il y ait une supérieure, une servante, oh ! ce doit être pour donner exemple de vertu et d’humilité aux autres, pour être la première à tout faire, la première à se jeter aux pieds de sa sœur, la première à demander pardon, la première à quitter son opinion pour suivre l’autre. C’est ce que les saints en particulier ont fait ; c’est ce qu’ils ont conseillé à ceux qui devaient embrasser leur Ordre, et c’est ce que tous ceux qui veulent vivre dans la perfection doivent faire. » (XIII, 634- Conseil du 19 juin 1634).

On connaît l’insistance de st Vincent sur la mortification, vertu rude et quelquefois repoussée mais assimilée, toutes proportions gardées, à la croix du Christ. Pour st Vincent elle est canal de sanctification mais aussi outil missionnaire. En effet, comment approcher ceux qui ont des visages ingrats et des corps minés par le travail et la vie, sans un entraînement laborieux et rompu à la différence ? St Vincent le rappelle en ces termes :

« La mortification est nécessaire entre nous, mais encore à l’égard du peuple, où il y a tant à souffrir. Quand on va en mission, on ne sait où on logera, ce que l’on fera ; il se rencontre des choses toutes différentes de ce que l’on s’est proposé, la Providence renversant souvent nos desseins. Qui ne voit donc que la mortification doit être inséparable d’un missionnaire, pour agir non seulement avec le pauvre peuple, mais aussi avec les exercitants, ordinands, forçats et esclaves ? Car, si nous ne sommes mortifiés, comment souffrir ce qu’il y a à souffrir dans ces divers emplois ? Le pauvre M. Le Vacher, dont nous n’entendons pas de nouvelles, qui est parmi les pauvres esclaves en danger de peste, et vraisemblablement son frère, ces missionnaires peuvent-ils voir souffrir les peines qu’endurent les personnes qui leur sont commises par la Providence, sans les ressentir en eux-mêmes ? Ne nous trompons pas, mes frères, il faut de la mortification dans les missionnaires. » (XII, 307)

Très paulinien en ce domaine, Vincent plaide pour une mortification comme exigence de charité ; elle est partage de la condition des pauvres, communion à leur état : « Qui est faible sans que je sois faible (1Co 11,20) ; pleurez avec ceux qui pleurent » (Rm, 12,15). Il voit en elle une imitation non seulement du Christ « tendre et compatissant », mais souffrance de Dieu qui souffre de ses souffrances et de celles des hommes privés d’amour. Et cette sympathie au sens originel du mot, peut amener très loin, au don suprême à la manière de Jean le Vacher ou de Marguerite Naseau, expirant « le cœur plein de joie et de conformité à la volonté de Dieu » (IX, 79). Une mortification – ne l’oublions jamais – qui se veut complice de notre vocation, à la manière de Celui qui nous appris de concert avec le Père et l’Esprit, à exécuter jour après jour, son testament : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, se charge de sa croix chaque jour et qu’il me suive « (Lc 9, 23).

L’envoi

La Trinité nous tire vers Dieu, nos frères et les pauvres. Elle est le moteur de notre envoi qui, à son image, va selon ces trois directions. Et nous n’existons vraiment qu’en nous donnant. Le maître-mot de la spiritualité vincentienne est « se donner ». Donnés à Dieu pour le service des pauvres, donnés à Dieu pour leur évangélisation.

Il est urgent de révéler ce mystère de la Trinité à ceux qui ne le possèdent pas ; on sait Vincent tutioriste et désireux de dire, d’expliquer, de transmettre l’existence d’un seul Dieu en trois personnes :

«Un grand personnage en doctrine et en piété me disait hier qu’il est de l’opinion de saint Thomas : que celui qui ignore le mystère de la Trinité et celui de l’Incarnation, mourant en cet état, meurt en état de damnation, et soutient que c’est le fond de la doctrine chrétienne. Or cela me toucha si fort et me touche encore que j’ai peur d’être damné moi-même, pour n’être incessamment occupé à l’instruction du pauvre peuple. Quel sujet de compassion ! Qui nous excusera devant Dieu de la perte d’un si grand nombre d’hommes qui peuvent être sauvés par le petit secours qu’on leur peut donner ? Plût à Dieu que tant de bons ecclésiastiques qui les peuvent assister parmi le monde, le fissent ! Priez Dieu, Monsieur, qu’il nous fasse la grâce de nous redoubler le zèle du salut de ces pauvres âmes. (A François du Coudray, prêtre de la mission à Rome I, 121 -4 septembre 1631) »

Et encore, vingt-cinq après :

«… Je sais bien comment on faisait au commencement de la Compagnie, et qu’elle était dans la pratique exacte de ne point laisser passer d’occasion d’enseigner un pauvre, qu’elle ne le fît, si elle voyait qu’il en eût besoin, soit les prêtres, soit les clercs qui étaient alors, soit nos frères coadjuteurs, en allant ou venant. S’ils rencontraient quelque pauvre, quelque garçon, quelque bon homme, ils lui parlaient, ils voyaient s’il savait les mystères nécessaires à salut ; et si l’on remarquait qu’il ne les sût pas on les lui enseignait. Je ne sais si aujourd’hui on est encore bien soigneux d’observer cette sainte pratique ; je parle de ceux qui vont aux champs, arrivant dans les hôtelleries, par les chemins. Si cela est, à la bonne heure, il en faut remercier Dieu et lui demander la persévérance pour la même Compagnie ; sinon, et si on s’est relâché, il faut demander grâce pour s’en relever…

Et ce qui nous doit encore davantage porter à cela, c’est ce que disent saint Augustin, saint Thomas et saint Athanase, que ceux qui ne sauront pas explicitement les mystères de la Trinité et de l’Incarnation ne seront point sauvés. Voilà leur sentiment. Je sais bien qu’il y a d’autres docteurs qui ne sont pas si rigoureux et qui tiennent le contraire, pour ce que, disent-ils, il est bien rude de voir qu’un pauvre homme, par exemple, qui aura bien vécu, soit damné faute d’avoir trouvé quelqu’un qui lui enseigne ces mystères. Or, dans le doute, Messieurs et mes frères, ce sera toujours un acte de bien grande charité à nous, si nous instruisons ces pauvres gens, quels qu’ils soient ; et nous n’en devons laisser échapper aucune occasion, si faire se peut.

Par la grâce de Dieu, j’en sais quelques-uns dans la Compagnie qui n’y manque quasi jamais, si ce n’est qu’ils soient empêchés par quelque chose. Je ne sais si à la porte on s’en acquitte bien ; il me semble que cela ne va pas si bien que cela allait autrefois ; je crains que nos deux frères qui sont à la porte se soient relâchés. Peut-être que cela vient de ce qu’ils sont tous deux nouveaux et qu’ils ne savent pas comment on a coutume d’en user. A la basse-cour, je ne sais si cela s’observe et si le frère qui est là est bien soigneux de voir si nos domestiques sont suffisamment instruits, s’il a bien soin de leur parler en particulier quelquefois touchant cela, imitant Notre-Seigneur lorsqu’il alla s’asseoir sur cette pierre qui était proche le puits, où étant, il commença, pour instruire cette femme, par lui demander de l’eau. «Femme, donne-moi de l’eau», lui dit-il. Ainsi demander à l’un, puis à l’autre : «Eh bien ! Comment se portent vos chevaux ? Comment va ceci ? Comment va cela ? Comment vous portez-vous ?» Et ainsi commencer par quelque chose semblable pour passer ensuite à notre dessein. Les frères qui sont au jardin, à la cordonnerie, à la couture, de même ; et ainsi des autres ; afin qu’il n’y ait personne céans qui ne soit suffisamment instruit de toutes les choses qui sont nécessaires pour se sauver ; tantôt les entretenant de la manière de se bien confesser, des conditions de la confession, tantôt de quel qu’autre sujet qui leur soit utile et nécessaire. Ceux, dit la Sainte Écriture qui enseignent les autres des choses utiles et nécessaires à leur salut, brilleront comme des étoiles dans la vie éternelle. Et voilà encore un grand bien qui arrive à ceux qui enseignent aux autres le chemin de leur salut, qui, faute de cela peut-être, ne seraient point sauvés.

Les frères ne doivent point enseigner ni catéchiser dans l’église ; non, cela n’est pas expédient ; mais, hors de là, ils le doivent faire en toutes rencontres. » (XI, 381-384 – Sur le devoir de catéchiser les pauvres – 17 novembre 1656) ».

Bref, il y a une urgence missionnaire à honorer notre envoi en mission à la suite du Christ. Toute l’histoire de la Congrégation de la Mission est fondée sur l’importance de l’enseignement des « vérités nécessaires à salut ». Aujourd’hui, le catéchisme de l’Eglise catholique nous invite à la suite de la réflexion conciliaire, à une conception moins étroite mais tout aussi impérieuse. « Le mystère central de la foi et de la vie chrétienne est le mystère de la Sainte Trinité. Les chrétiens sont baptisés au nom du père et du fils et de du Saint-Esprit » (Abrégé n°44). Si central est le mystère, capitale est sa communication. L’Eglise l’inscrit dans l’insistance de Jésus sur la révélation de son Père et de l’Esprit. C’est plus par amour que par obligation, que nous nous situons comme pressés de faire connaître cette approche singulière du Dieu unique en trois personnes. Comment ne pas révéler le dessein de Dieu, son projet d’amour ? Comment ne pas révéler la vie intime de Dieu ouvert à l’Autre et ne trouvant sa joie que dans l’Autre ? « Ce dessein de Dieu découle de l’amour dans sa source-même, de la charité du Père, principe sans principe, de qui le Saint-Esprit procède par le Fils » (AM 2)[ii]. Tous les hommes aspirent à connaître Dieu, même s’ils n’en ont pas tous conscience et Dieu les attire toujours vers le haut : « Si mon Père ne l’attire ». Il est impossible d’oublier que ce plan de salut- plan d’amour, par excellence – s’étend à tout le genre humain et concerne la vocation intégrale de l’homme et notre activité missionnaire le manifeste et l’accomplit dans le monde aujourd’hui, grâce à notre « petit possible ». « Caritas Christi urget nos ».

Ce dernier point est important. L’explicitation n’est pas facultative ; elle peut-être manifestée de bien des manières et les vocations multiples existent en fonction des dons reçues, même dans une Congrégation. C’est le corps entier qui possède le caractère missionnaire et chaque personne l’exprime selon ses talents donnés et exercés en fonction de sa condition (santé, âge, office, envoi, travail et activité missionnaire directe ou indirecte etc.).

Il reste que le témoignage donné ensemble et de façon concertée, harmonieuse et fraternelle, est d’une efficacité réelle et vérifiée. C’est tout l’enjeu du témoignage communautaire des filles de la charité et des membres de la congrégation de la Mission.

« Il faut qu’entre les Filles de la Charité, celle qui sera des pauvres ait relation à celle qui sera des enfants, et celle des enfants à celle des pauvres. Et je voudrais encore que nos sœurs se conformassent en cela à la très Sainte Trinité, que, comme le Père se donne tout à son Fils, et le Fils tout à son Père, d’où procède le Saint-Esprit, de même elles soient toutes l’une à l’autre pour produire les œuvres de charité qui sont attribuées au Saint-Esprit, afin d’avoir rapport à la très Sainte Trinité. Car, voyez-vous, mes filles, qui dit charité dit Dieu ; vous êtes Filles de la Charité; donc vous devez, en tout ce qu’il est possible, vous former à l’image de Dieu. » ((XIII, 633-634 – Conseil du 19 juin 1634)

« Trouver tout bon ; qu’il fût dit que dans l’Eglise de Dieu il y a une Compagnie qui fait profession d’être très unie, de ne jamais dire du mal des absents ; qu’il fût dit de la Mission que c’est une communauté qui ne trouve rien à redire en ses frères ! Vraiment j’estimerais plus cela que toutes les missions, les prédications, les emplois des ordinands et que toutes les autres bénédictions que Dieu a données à la Compagnie, d’autant que l’image de la très Sainte. Trinité serait plus empreinte en nous » 27 JUIN 1642 – Sur l’union entre les maisons de la compagnie- XI, 122).

Chantiers toujours ouverts et qui appellent convictions et conversions, en notant tout le positif déjà vécu. Il ne se peut que dérape le plan divin : il est réussite.

Jean-Pierre RENOUARD, CM 🔸

Annexe

« A qui dira le plus de bien, à qui défendra les absents »

« Trouvons tout bien ; ne mettons jamais la main sur les défauts d’autrui ; si nous. avons vu quelque chose de mal, mettons-le en oubli, ne le disons jamais aux autres, ne jugeons pas en mal les intentions de nos frères, pourquoi ils font cela et comment. Oh ! je porte le coup de lancette à l’apostème. Oh ! que je souhaiterais que cette sainte pratique fût parmi nous : trouver tout bon ; qu’il fût dit que dans l’Eglise de Dieu il y a une Compagnie qui fait profession d’être très unie, de ne jamais dire du mal des absents ; qu’il fût dit de la Mission que c’est une communauté qui ne trouve rien à redire en ses frères ! Vraiment j’estimerais plus cela que toutes les missions, les prédications, les emplois des ordinands et que toutes les autres bénédictions que Dieu a données à la Compagnie, d’autant que l’image de la très Sainte. Trinité serait plus empreinte en nous. Il y a, Messieurs, des Compagnies qui font défi à qui sera le plus vertueux. Oh! Que dès aujourd’hui tous les membres de cette. Petite Compagnie supportent ce défi : à qui dira le plus de bien, à qui défendra les absents. Si quelqu’un fait le contraire en notre présence, jetons-nous à ses pieds. » (27 Juin 1642. Sur l’union entre les maisons de la compagnie -XI, 122).

Tous les points de la spiritualité vincentienne sont coordonnés à ces fondements : tout vient du Dieu Trinité, qui est la source, et tout doit retourner à Dieu, par Jésus, Fils incarné, qui envoie le Saint-Esprit.

[i] cf. Questions Disputées De Potentia, Question 9.

[ii] On ne peut que renvoyer ici à Dieu-Trinité dans l’édition du livre présentant les textes conciliaires aux éditions du vitrail et du centurion.

Par la porte de Monsieur Vincent – Actes 2, 14a, 36-41 / 1 Pet 2,20b-25 / Jn 10,1-10 // Année Liturgique A –

Par la porte de Monsieur Vincent

– Actes 2, 14a, 36-41 / 1 Pet 2,20b-25 / Jn 10,1-10 // Année Liturgique A –

Frères et sœurs, savez-vous que dans le monde vincentien, 2017 est une année exceptionnelle ? Toutes les branches qui forment notre famille, fêtent les 400 ans des débuts de la Mission et de la Charité, selon st Vincent. C’est grande joie chez les Équipes st Vincent, les membres de la Congrégation de la Mission, les Filles de la charité, les Conférenciers et toutes les autres fondations qui se réclament de notre saint. Nous nous retrouverons, ici au Berceau, pour célébrer cet anniversaire à l’occasion des fêtes de la Pentecôte. Aujourd’hui, en ce dimanche de prière internationale des vocations, nous avons bien le droit, en ce lieu béni, de méditer sur l’appel « à la manière de Monsieur Vincent » et de supplier le Seigneur sur la beauté de cette convocation. A quoi le jeune Vincent qui a vécu 15 ans à Ranquines, s’est-il senti invité ? A quoi sommes-nous mobilisés, aujourd’hui encore ?

  1. Ne l’oublions pas, c’est ici même que Vincent Depaul a entendu Dieu lui faire signe. Il a reçu des siens la foi, l’a développée et l’a assumée pour lui-même. La famille a été son terreau d’élection. Il a prié avec les siens, il a travaillé pour eux ; il a reçu et donné l’amour et tout naturellement, son cœur s’est ouvert aux choses de Dieu. Comme il le suggèrera plus tard «Un mouton fait un mouton » pour nous confier : ‘qui est plein de Dieu donne Dieu’. Dans l’évangile qu’il a ouvert, il a lu cette page de st Jean et reçu ces mots de Jésus : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage… Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance ». Qu’en est-il de l’éducation chrétienne donnée et reçue dans nos familles, nos communautés, nos assemblées ? Comment sont-elles des lieux d’éveil des vocations, des lieux d’appel ? Et quand on habite en terre landaise, y aurait-il honte et déshonneur à orienter un enfant vers la famille de Vincent ?
  2. Comme lui, nous avons à prendre cette porte, si quelqu’un nous la montre et nous l’ouvre. Nous risquons toujours de prendre d’autres passages, de nous trouver devant des impasses, de risquer de nous faire voler ou agresser le cœur. Monsieur Vincent jeune, a frôlé le carriérisme mais il a réussi à trouver des intermédiaires qui l’ont conduit au Christ. Il s’est laissé saisir par le Christ cherchant les êtres en perdition, écoutant leurs confidences, leur pardonnant et les remettant en route. Il a découvert son autre face, le Serviteur à genoux devant ses frères, trouvant sa joie dans les secours et les appels lancés par les personnes en détresse. La vocation vincentienne n’indique pas autre chose : évangéliser en ouvrant la porte de l’Évangile et veiller à ce que personne ne manque du nécessaire pour vivre et se réconcilier avec la vie. Il y a là, un véritable défi qui vaut un engagement pour toujours. Comme il est heureux d’être missionnaire ! C’est un vieux prêtre qui vous le dit et qui, malgré ses limites, ses imperfections et son péché, ne regrette rien du parcours et de l’existence que lui a offert la Congrégation de la Mission, la bien-nommée. Que ce modeste témoignage emporte l’adhésion de quiconque se pose la question de suivre ce Christ Missionnaire et Serviteur. A sa suite, nos pas dans ses pas, devenir « bon berger, gardien des âmes », c’est trouver la porte du bonheur !
  3. Mgr Sarrabère confiait un jour, que se trouvant quelquefois au fin fond du monde, et apercevant sur les murs des églises ou des salles paroissiales, le portrait de st Vincent, il disait en souriant : «  Je suis l’évêque de Monsieur Vincent » et cela lui servait de présentation. Au-delà de l’anecdote, nous pouvons nous souvenir que de Ranquines à l’universel, il n’y a qu‘un pas. Comme Jésus, le petit landais est devenu le saint de tous, le missionnaire et le serviteur de tous. Savez-vous que de cette vieille école apostolique qui a duré plus de 100 années, sont sortis, 475 prêtres, 32 frères, 323 lazaristes dont 189 en Mission hors d’Europe, 142 diocésains et 10 en d’autres congrégations. Sept élèves sont devenus évêques en Grèce, Colombie, Chine, Madagascar. Quand on fréquente cette chapelle, il faut porter toute cette histoire et se dire que ce qui a été fait dans le passé vaut pour aujourd’hui. Le monde entier est toujours le chantier de la mission et comme st Pierre nous l’a écrit, chacun de nous est responsable du cœur du message à transmettre : « Convertissez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de ses péchés ». Si nous avons été appelés et baptisés, c’est pour le communiquer et qui pourra le savoir, s’il n’y a pas d’ouvriers pour le faire connaître ? Toi qui participes à cette Eucharistie, en cette journée des vocations : offre et prie, alors tu seras berger. Amen
Jean-Pierre RENOUARD, CM 🔸

La vocation vincentienne n’indique pas autre chose: évangéliser en ouvrant la porte de l’Évangile et veiller à ce que personne ne manque du nécessaire pour vivre et se réconcilier avec la vie. Il y a là, un véritable défi qui vaut un engagement pour toujours. Comme il est heureux d’être missionnaire !

Prière pour les vocations. Famille Vincentienne

Prière pour les vocations. Famille Vincentienne

+
Dieu de miséricorde,
Père de toute Vie,
Toi qui veux que tous tes enfants te connaissent,
Toi et Celui que tu as envoyé ;

Jésus, bon Berger,
Proche de tous les cœurs des petits de ce monde,
Toi qui cours après la brebis égarée,
Et nous appelles tous à la Bonne Nouvelle ;

Esprit Saint, souffle de Dieu,
Toi qui nous redis les paroles de Jésus
Lumière et source de la vérité,
Qui donnes libération à tous ceux qui te cherchent.

Dieu Unique et Dieu Trinité
Nous te prions pour la Mission qui nous attend.
Sème en nos cœurs la joie d’évangéliser
Et comble tous les délaissés, de l’amour qui leur manque.

***

Dieu de la famille de st Vincent,
Dieu de la Mission et de la Charité,
Dieu qui nous confie le monde et ton Eglise,
Appelle de nombreux ouvriers
Pour annoncer l’Evangile
A tous ceux qui ont faim de Toi.

Fais retentir ton appel dans le cœur des jeunes.
Donne-leur le désir et la joie de te servir.

Envoie-nous aussi comme artisans
Du projet fou de ton Amour.
Anime notre désir de t’aimer dans nos frères
Pour leur bien et ta plus grande gloire.
Donne-nous la force de répondre à cet envoi
Et rends-nous, au jour le jour,
Responsables de l’Evangile offert à tous.
AMEN.

FAMVIN – Famille Vincentienne  🔸

Vœux du frère Lionel Azouz

Vœux du frère Lionel Azouz, CM

La Paix du Christ Ressuscité fait de chacun d’eux, des témoins et des envoyés. L’expérience qu’ils vivent, qui les remet en route, debout est une expérience à partager : les voilà porteurs d’espérance !

PRESENTATION DE LIONEL AZOUZ

Nous sommes heureux de nous retrouver aujourd’hui au sanctuaire de Notre Dame de Prime Combe pour célébrer ensemble le Christ ressuscité en ce dimanche de la Miséricorde. Nous sommes invités à accompagner dans la prière Lionel AZOUZ qui prononcera ses vœux d’engagement dans la Congrégation de la Mission. Lionel que je dois vous présenter maintenant est un bon limousin puisqu’il est né à Limoges le 4 mars 1976. Avec sa maman ‘Dorette’, ici présente, bien connue des chrétiens de Limoges car impliquée dans « Foi et Lumière », le petit Lionel, blondinet, passe son enfance en compagnie de sa sœur Christelle à St Priest-sous-Aixe, un lieu magique des bords de Vienne. Il fait ensuite du scoutisme, participe à la vie de la paroisse Saint-Eloi de Limoges et rencontre le Père Jean-Yves LEBOEUF qui lui fait connaître les Lazaristes, alors implantés à Limoges. Après un temps au séminaire des Ainés d’Orléans, il s’oriente vers la Congrégation de la Mission comme frère en 2006. À Paris, il découvre les Jeunesses Mariales Vincentiennes, c’est durant cette formation qu’il est invité pour la première fois à Lunel où il est accueilli par une myriade de papillons. D’ailleurs je crois que quelques-uns de ces papillons sont venus se déposer ici aujourd’hui… Puis après l’année 2008-2009 riche en expériences et rencontres au Mexique, il fait son séminaire interne ou noviciat à Teruel en Espagne. Il est nommé à Prayssac dans le Lot où il se dévoue pleinement à la catéchèse des enfants même pendant les vacances ! Puis en 2013-2014, il sert au Centre vincentien du Berceau de St Vincent de Paul dans les Landes avant de connaître la Bonne Mère en 2015. Il semble qu’il est trouvé là, son port d’attache dans l’accompagnement des sortants de prison au sein du Secours catholique, tout en commençant une nouvelle aventure dans la cité de la Rouguière. Et au-delà de Marseille, à Lunel ou Aimargues, il continue avec grande joie d’accompagner les enfants des J M V. Le frère Yoyo les retrouve aussi à Lourdes, l’été, durant la colonie de Batsurguères comme directeur par alternance avec Béatrice MADRID. Vous le rencontrerez aussi avec sa guitare en train d’animer des célébrations, des temps de catéchèse ou sur les terrains avec les Gitans lors des pèlerinages aux Stes Maries de la Mer ou à Lourdes. Cela fait maintenant 2 ans qu’il vient régulièrement ici à Prime Combe. Il participe activement au rayonnement de ce lieu de pèlerinage avec l’équipe d’animation du sanctuaire. Je tiens tout spécialement à remercier ici toutes les personnes qui donnent de leur temps et s’activent tout au long de l’année au service de ce sanctuaire. Lionel fait son choix définitif de vivre dans la Congrégation de la Mission puisque le voilà, en ce jour, devant l’engagement de ses vœux. Faire ses vœux, dans la Congrégation de la Mission dite des Lazaristes, c’est s’engager à vie, « à la suite du Christ, Evangélisateur des pauvres », pour l’évangélisation et le service des démunis de ce monde en se perfectionnant soi-même jour après jour. Pour vivre ce projet, Lionel, va s’engager devant vous à pratiquer aussi le vœu de chasteté, alliance exclusive avec Dieu, le vœu de pauvreté, possession de Dieu avant tout autre bien matériel, le vœu d’obéissance, libre remise de sa volonté entre les mains de son Dieu par l’intermédiaire des signes donnés par ses responsables. Pour tenir dans cet engagement, il compte sur votre prière et votre aide fraternelle. Tandis qu’il prononcera ses vœux, engagez-vous à le soutenir. Merci. Et vous, jeunes qui l’entourez et l’estimez, posez-vous la question du sens de votre vie. Avez-vous planté Jésus-Christ en son cœur et dans le vôtre ? Quel est votre projet chrétien ? Où en êtes-vous de votre questionnement à suivre le Christ au plus près ? Rappelez-vous que Dieu ne vous abandonnera jamais. Ceux qui connaissent Lionel, bientôt frère de la Mission, reconnaîtront que son compagnonnage en est d’autant plus agréable et souriant, quand les douleurs qu’il supporte avec courage, le laissent tranquille. Puisse-t-il jouir d’une meilleure santé pour mieux servir encore ! Il nous apporte ses talents et sa force, ses qualités pratiques et souvent astucieuses. Vous connaissez tous sa passion débordante pour la sonorisation. Demandons au Seigneur de recevoir sa bonne volonté, son désir réel de donner sa vie pour que les plus petits de ce monde apprennent à connaître celui qui est mort et ressuscité pour tous, Jésus-Christ Notre-Seigneur ! En ce dimanche de la Miséricorde que Dieu lui ouvre largement son cœur. A toutes et à tous, Joie et Lumière, sur votre route tandis que Lionel prend la sienne.

HOMÉLIE POUR LES VOEUX DE LIONEL

Nous voici 8 jours après la 1ère annonce de la Résurrection et aujourd’hui prend fin le jour de Pâques. Notre rassemblement de ce matin est à l’image de celui des disciples de l’Evangile et parmi nous, il y a probablement des ‘Thomas’ qui étaient absents la semaine dernière ! peut-être ont-ils besoin, comme Thomas, de toucher le Christ ressuscité pour croire en lui ou de se laisser toucher par Lui ; pour Thomas, la parole des autres disciples, sa communauté de base, n’a pas suffi pour qu’il adhère à leur parole de foi, qu’il la fasse sienne. Son acte de foi est sorti du plus profond de lui quand il a vu le Christ, quand il a fait l’expérience de sa Présence, marquée par les traces de la Passion : ‘Mon Seigneur et mon Dieu’ ! Si elle est vécue en Eglise, l’expérience du Ressuscité reste personnelle. Son doute, ses questions nous ont valu le 1er acte de foi au sein de la communauté réunie. La présence du Ressuscité est surtout expérimentée dans le cadre d’une rencontre communautaire, en Eglise. La reconnaissance du Ressuscité se fait dans une rencontre face à face. Ce qui est vrai pour nous ce matin. Il y a d’abord ‘JE crois’ (Vigile Pascale) qui devient ‘NOUS croyons’. Ce mouvement est important. Les disciples de Jésus ont pris cette habitude de se réunir chaque semaine, dans leur propre maison, soit chez l’un, soit chez l’autre. Ils s’accueillent à tour de rôle : ils accueillent des nouveaux membres ; ils constatent des départs, de ceux qui quittent le groupe, qui abandonnent la foi. Dans ces temps de persécutions, il n’est pas toujours facile de tenir bon à la suite du Christ ; on a peur. On verrouille les portes. Le dimanche, 1er jour de la semaine, est un commencement, un départ plein d’espérance. Ce commencement se fonde sur la Parole de Jésus qui est une parole de Paix qui ouvre à l’espérance et à la Joie. Jésus, par sa présence, brise les murs de sécurité derrière lesquels les disciples d’hier et d’aujourd’hui se barricadent pour se protéger ; Jésus ouvre des passages dans nos fermetures à la Grâce, à son Souffle. Il est là et il donne la Paix : la confiance revient ; les cœurs et les consciences sont apaisés ; la Paix permet à chacun de se reconnaître proches, comme des frères ; des frères blessés certes mais non écrasés, des frères meurtris, déçus mais non éteints, des frères désorientés, désespérés mais qui se laissent touchés par la Présence, par la Grâce ! La Paix remet en mouvement les disciples, elle les fait sortir à la rencontre des autres, dehors auprès de ceux qui peuvent être hostiles mais qui sont aussi en attente. La Paix du Christ Ressuscité fait de chacun d’eux, des témoins et des envoyés. L’expérience qu’ils vivent, qui les remet en route, debout est une expérience à partager : les voilà porteurs d’espérance ! La vie commence à circuler entre eux et la joie commence à les envahir, la peur à disparaître. Les voilà plus légers, plus forts pour affronter l’extérieur et y déposer une étincelle d’espérance. Ils reprennent souffle dans Celui du Ressuscité !

Ce récit de la 1ère communauté de chrétiens rejoint ton expérience Lionel. Un jour, tu as rencontré des témoins qui ont éveillé quelque chose en toi et qui t’a mis en route. Tu as cheminé, tu as été traversé par des moments de doutes, de peurs ; tu as vécu des moments de sorties, connu des avancées vécues avec assurance, avec foi. Tu as vécu dans des communautés humaines à commencer par ta famille et tu as rejoint une communauté de croyants avec qui tu as cheminé. L’expérience du Ressuscité, tu l’as expérimenté au sein de ces croyants ; elle a été mise à l’épreuve comme pour fortifier tes pas à la suite du Christ, comme pour affermir ton choix à le suivre en te donnant totalement à Lui. Au fur et à mesure que t’es enraciné en Christ, en ces communautés humaines et chrétiennes, tu t’es épanoui, la confiance est venue, la joie a habité ton cœur. Aujourd’hui, tu fais un autre pas. Tu mises vraiment sur la confiance. Tu crois en la vie. Et tu veux témoigner que ce choix rend heureux. Profondément. Par ton engagement définitif à suivre le Christ Evangélisateur des Pauvres au sein de la Congrégation de la Mission, tu deviens témoin. Tu reconnais que le Christ servi et aimé comble une vie, l’épanouit et tu veux le dire à ceux que tu as invité, à tous les autres que tu rencontres sur tes chemins quotidiens. Tu acceptes d’être un envoyé au cœur de ce monde, tel qu’il est, que tu peux le connaître pour l’aimer, et avoir un regard positif sur lui. Envoyé dans ce monde, plus précisément à Marseille au sein de la cité de la Rouguière pour y apporter la Joie et la Paix du Ressuscité, pour y être porteur, avec d’autres, tes confrères, d’espérance. Tu nous dis que tu n’as pas peur d’aller à la rencontre de l’autre, avec ce qu’il est pour faire du lien, mettre en lien. Tu es envoyé auprès des Jeunesses Mariales Vincentiennes qui t’ont donné la vie, qui te rendent heureux, qui t’invitent à sortir encore pour témoigner ailleurs. Tu es envoyé avec le Secours Catholique pour accueillir et écouter ces personnes en souffrance, qui sont ébranlées dans leurs liens familiaux, sociaux. Jésus est là, présent. Il te donne sa Paix et te donne son Souffle de vie. Laisse toi guider par ce souffle et entraine dans ce mouvement, ceux qui attendent ton passage parmi eux, chez eux. Amen !

Les vœux de Lionel

En ce dimanche 23 avril, dans le cadre merveilleux de Prime Combe, au cœur de la Garrigue, sous un soleil resplendissant, une centaine de personnes se retrouvent pour vivre et célébrer ensemble l’eucharistie au cours de laquelle, notre Frère Lionel AZOUZ a prononcé ses vœux. La célébration était animée par des responsables et jeunes membres de la JMV ; certains jouaient pour la 1ère fois en public. Lionel les y avait bien préparé ! Lui-même a accompagné les chants à la guitare, notamment ‘St Vincent, toi l’ami’. La célébration présidée par le Visiteur, entouré de plusieurs confrères dont la communauté de Lionel, de l’aumônier du Secours Catholique de Marseille. Etaient présents aussi les Frères Bernard TARDY et Célestin FARCAS. La maman de Lionel était venue accompagnée de membres de la famille. Parmi les invités, plusieurs membres de la JMV de LUNEL, d’AYMARGUES, y compris la Présidente nationale, une délégation du Secours Catholique de Marseille dont le président, une délégation des Gens du Voyage venue d’Alès, les paroissiens avec la présence d’enfants et la communauté des moines. Belle assemblée pour un bel engagement au sein de la Congrégation. Après avoir été nourri de l’Eucharistie, tout le monde s’est retrouvé à l’ombre des arbres pour boire l’apéritif et écouter le témoignage des différents groupes présents. Puis se fut autour d’un repas frugal que nous nous sommes retrouvés pour continuer à faire connaissance dans une ambiance chaleureuse et fraternelle. La joie habitait chacun et c’est avec elle, que chacun est reparti, heureux de ce temps fort vécu en Eglise, dans la simplicité et la ferveur.

Christian MAUVAIS, CM 🔸

Par ton engagement définitif à suivre le Christ Evangélisateur des Pauvres au sein de la Congrégation de la Mission, tu deviens témoin. Tu reconnais que le Christ servi et aimé comble une vie, l’épanouit et tu veux le dire à ceux que tu as invité, à tous les autres que tu rencontres sur tes chemins quotidiens.