La Congrégation de la Mission

Née au XVIle siècle de l’expérience faite par saint Vincent de Paul de la misère spirituelle et corporelle des plus démunis, la Congrégation de la Mission a pour but essentiel de suivre le Christ Évangélisateur des pauvres.

En lien avec le clergé diocésain, la Congrégation de la Mission est présente à travers différentes formes d’évangélisation : les missions paroissiales itinérantes, la formation des futurs prêtres et les missions dans les pays pauvres.

Elle comporte des prêtres et des frères laïcs, les uns et les autres engagés dans l’action missionnaire.

L’esprit de la Congrégation est de suivre le Christ évangélisateur des pauvres, tel que saint Vincent l’a découvert dans l’Évangile : «Il m’a envoyé évangéliser les pauvres». Lc 4, 18.

• La mission :

Envoyée pour annoncer le Christ aux pauvres par sa Parole et le célébrer dans les sacrements.

 La vie communautaire :

Elle s’exprime dans la communion fraternelle, la simplicité et l’humilité. Elle est partage de la mission et de la prière.

• La vie spirituelle :

Mission et vie communautaire trouvent leur dynamisme dans la contemplation de Jésus-Christ, Fils envoyé par le Père.

Prière communautaire, oraison, Eucharistie et partages spirituels.

«Notre vocation est une continuation de celle de Jésus-Christ, faire connaître Dieu aux pauvres, leur annoncer Jésus-Christ, leur dire que le Royaume des cieux est proche et qu’il est pour les pauvres. Oh ! que cela est grand !» (Saint Vincent de Paul)

Histoire des Lazaristes à Valfleury

Le premier supérieur Lazariste du sanctuaire, M. Blanc, se donna tout entier au service de la Sainte Vierge, et fut reconnu comme un saint homme de Dieu. Ses restes reposent près de l’autel de l’église actuelle.

Il faudra attendre 1711 et une lettre patente de Louis XIV pour que le prieuré de Valfleury soit détaché de la Chaise Dieu et que les Missionnaires en soient propriétaires. Cependant, ce n’est qu’en 1744 que le Cardinal de Tencin prononça définitivement la séparation de Valfleury d’avec Sevignieu et sa suppression comme prieuré. Les supérieurs locaux qui se succèdent à Valfleury donnèrent un grand essor au pèlerinage, en même temps qu’ils administrent avec soin les intérêts temporels » (A. Berjat, p. 34). M. Guillot, supérieur de 1740 à 1753, commence sur l’emplacement de l’ancien cloître les bâtiments du couvent actuel. Ils seront achevés (grand escalier et bâtiment d’entrée) par M. Palerne, supérieur de 1772 à 1786. Les travaux se feront jusqu’en 1785. L’église est agrandie et englobe désormais la source.

 

Les archives nous livrent trace de nombreuses donations pieuses, des guérisons (miracles), ainsi que des pèlerinages de confréries (celles de Rive de Gier et de St Pierre de St Chamond, entre autres).

 

Pendant la tourmente révolutionnaire le dernier supérieur local, M. Joubert, est jeté en prison, La Congrégation de la Mission (Lazaristes) est dissoute (par la loi du 8 août 1793), les bâtiments du couvent furent vendus à Messire Terrasson (ils seront rachetés quelques années plus tard par les Pères Lazaristes à l’aide de la vente d’un autre domaine et d’une collecte), l’église fut mise en vente et achetée par un « maître en chirurgie », M. Nicolas Barou, (lequel s’empressa à rendre l’église au culte lorsque les circonstances le permirent). Les vases sacrés, des lampes, l’encensoir, le reliquaire, une cloche et d’autres objets sont cachés dans la maison de Nicolas Barou (maison qu’il donna plus tard aux Filles de la Charité pour y établir un orphelinat, et qui est aujourd’hui la maison A.D.A.P.E.I.).  La statue de la Vierge fut cachée dans la maison d’un nommé Granotier et déposée dans une cave secrète. Les archives sont brûlées dont un registre contenant les faits miraculeux et grâces extraordinaires obtenus à Valfleury, et le crucifix est cassé.

 

Dès le 8 décembre 1802 le culte fut rétabli et la statue de Notre-Dame fut remise sur son autel. Pendant le XIX siècle le sanctuaire de Valfleury prit un développement extraordinaire : le couronnement de la statue de Notre Dame par le Pape, la construction de l’église actuelle, les pèlerinages toujours plus nombreux. En 1809 Valfleury est érigée en paroisse. En 1833 M. Chaussat entrepris la restauration de l’église. En 1840 M. Lugan, Lazariste de noble famille, construisit l’église actuelle, dont il assure personnellement le financement total (35000 F). « Il en demanda les plans à celui qui devait devenir l’illustre architecte de Fourvière, M. Bossan » (A. Berjat, p. 43-44).

 

Lorsque M Lugan quitta Valfleury les travaux n’étaient pas encore finis. Son successeur, M. Nicolle, acheva la nef et la façade. La l’église fut consacrée le 29 mai 1866 par l’archevêque de Lyon, le Cardinal de Bonald. M. Nicolle obtint du Pape IX le Couronnement de la statue de la Vierge Marie. Par délégation de Rome, le Couronnement de la Vierge et de l’Enfant, se fit le 31 mai 1860 par Mgr Lyonnet, évêque de Valence (subdélégué de l’archevêque de Lyon). Outre les travaux son action pour le sanctuaire, M. Nicolle créa aussi l’œuvre de la Sainte Agonie en 1862, et jeta les bases d’une nouvelle Communauté religieuse, celle des Sœurs de la Sainte Agonie, dont le but était de se dévouer au soin des malades. Communauté reconnue aujourd’hui sous le nom de Sœurs de Gethsemani.

 

Pendant les épreuves de la guerre de 1870  Notre Dame de Valfleury devint la consolation des affligés. M. Courtade, successeur de M. Nicolle (1871), vit arriver des immenses pèlerinages, dont celui de St Chamond le 16 avril 1873 : « plus de huit mille personnes s’agroupaient autour de l’autel dressé en plein air » (A. Berjat, p. 47), après quatre heures de marche. Deux ans plus tard, le 17 mai 1875 ce fut le tour de St Etienne. Le 21 juin 1878, les Cercles catholiques de la région vinrent en procession. Les vitraux de l’église, dont le projet était conçu par M. Nicolle, furent posés entre 1876 et 1883. Pendant cette période M. Courtade fit les boiseries du chœur, la chaire et les confessionnaux. Son successeur, M. Naudin, supérieur de 1873 à 1879 acheva les aménagements intérieurs. Ce fut à son arrivée que fut établie à Valfleury une Communauté des Filles de la Charité qui ouvrit une maison pour des jeunes orphelines, et se chargea aussi d’un dispensaire de charité.

 

En 1880 M. Souchon, successeur de M. Naudin, fit élever le clocher et son beffroi, et installa le carillon dont la mélodie retentit encore aujourd’hui. Mlle Julie Philip, de Saint-Priest, donna l’horloge. Et en 1885 on y installa la flèche de pierre. Dans cette même période on construisit un Calvaire monumental, conçu et dessiné par l’un des Pères de la communauté Lazariste de Valfleury, M. Forestier, aidé par l’entrepreneur M. Voron, qui continua son œuvre et acheva l’ensemble des stations du Rosaire (Cf. A. Berjat, p. 49).

 

A partir de 1899 M. de Bussy, supérieur de Valfleury, entrepris la construction d’un abri confortable pour les pèlerins. Il voulut à l’endroit vénéré sous le nom de « chaise de la Vierge » une statue monumentale de la Sainte Vierge et une tour observatoire. Il couvrit l’Eglise de plaques de marbre où furent gravés bon nombre des souvenirs liés à ce lieu de pèlerinage. (Cf. A. Berjat, p. 50).

 

En 1903 les Lazaristes quittent Valfleury, leur Congrégation n’était autorisée que pour les missions qu’elle possédait à l’étranger. La loi leur permettait néanmoins de rester propriétaires de leurs immeubles (le sanctuaire, le couvent, le domaine et une maison). Les Lazaristes cèdent donc aux prêtres du diocèse la charge de desservir Valfleury.

 

Le diocèse nomme ainsi recteur du sanctuaire de Notre Dame de Valfleury M. l’abbé Faugier (supérieur du Petit Séminaire de Montbrison). Le pèlerinage de la « Vallée fleurie » resta ainsi fleurissant. Des grandes manifestations religieuses furent organisées à l’occasion du 50ème anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception. Le 21 août 1904, Mgr Vidal, évêque missionnaire d’Océanie, bénit les stations du Rosaire. L’année suivant, le 20 août 1905 une journée fut consacrée au pèlerinage d’hommes des cantons de St Chamond, Rive-de-Gier, St Héand et lieux voisins, au cours de laquelle la grand’messe fut célébrée en plein air au Calvaire. La même année 1905 un cercle paroissial de jeunes gens fut crée sous le titre « d’Amicale de Valfleury ». Le 25 février 1906 on fonda un syndicat agricole cherchant à garantir les intérêts des agriculteurs de la région. Le 26 février de la même année M. le chanoine Faugier, soutient en obtenant gain de cause, devant le commissionné pour y dresser l’inventaire de l’église, M. Janets, suite à la loi de Séparation, « que la matière à inventorier n’existe pas… tout, absolument tout est propriété privée, à savoir, de la Congrégation de la Mission » (cf. . A. Berjat, p. 60).

 

Le 19 juillet 1908, le chanoine Faugier est appelé comme Recteur de Notre-Dame de Fourvière, et quitte Valfleury, laissant le souvenir d’un homme qui avait su diriger et promouvoir ce lieu de pèlerinage. Il fut remplacé par M. Villebonnet, directeur du séminaire de Montbrison. Il fut secondé par MM. Berjat, Morel, et Rebos. Il créa une école libre des filles, suite à la suppression légale de l’école libre qui existait depuis longtemps. L’école ouvrit en 1910. L’immeuble fut aménagé en telle sorte qu’il serve aussi aux colonies de vacances des petites filles de la région.

 

Les 16 et 17 juillet 1910 on fêta avec le concours d’une foule considérable, le 50ème anniversaire du Couronnement de la statue de la Vierge. Les journaux évaluèrent à 50 000 les personnes qui prirent part à cette fête. En 1912 on fêta le 50ème anniversaire de la fondation de l’Archiconfrérie de la Sainte-Agonie. En 1913 eut lieu le Congrès Eucharistique diocésain. « Les foules des Lourdes au Congrès Eucharistique de Valfleury : plus de 10 000 personnes acclamant Jésus-Hostie » (cf. A. Berjat, p. 63). Puis furent les années troubles de la guerre.

 

En septembre 1918 M. le chanoine Villebonnet fut nommé archiprêtre de saint-Denis de la Croix-Rousse de Lyon. C’est le retour des Lazaristes.  Le cardinal Maurin nomma M. Bourzeix, prêtre Lazariste, comme directeur de Valfleury. Celui-ci fit construire un monument à l’extrémité de l’allée des Pères un monument aux hommes tombés au milieu des champs de bataille. Des nombreux pèlerinages furent organisés après la guerre.

 

En 1926 M. Bertrand succéda à M. Bourzeix. Avec un souci pastoral il créa le bulletin L’Echo de Notre Dame de Valfleury. Son activité inlassable et son grand sens pratique firent qu’il soit très écouté de tous. Il s’efforça en outre de faire des travaux de restauration dans l’église.

En 1930 M. Bertrand meurt. Il fut succédé par M. Aroud. Celui-ci se consacra particulièrement à l’accueil d’ecclésiastiques et laïcs pour des retraites spirituelles. De 1936 à 1945 la charge du sanctuaire revint à M. Theveny, lequel dût faire face aux lourds soucis de restauration du clocher endommagé par des ouragans et par les difficiles moments de la Seconde Guerre. M. Soustrougne (1955-1961) fit aménager en Chemin de Croix l’allée des Pères. M. Sabatier (1961-1973) fit repeindre l’intérieur de l’église et eut la tâche délicate d’adapter les lieux et la marche du pèlerinage à la réforme liturgique qui suivi le Concile Vatican II (1965). M. Sabatier se préoccupa de l’accueil des pèlerins : il aménagea « les salles des pèlerins » qui accueillent les groupes de passage (écoliers, collégiens, entre autres) ainsi que des rencontres festives.

 

En 1990 les sœurs de Gethsémani reviennent à Valfleury. Leur rôle est surtout présence d’Eglise et prière.

 

Il faut rappeler que la Statue de « Notre Dame de Valfleury » est partie en pèlerinage au XXème siècle : En juin 1939, à l’initiative du cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, neuf Madones du Forez et du Beaujolais, dont celle de Valfleury, visitent des villages, lors du Congrès Marial de Lyon.   En 1995 le Père Joatton, évêque de Saint-Etienne, bénit la réplique de la statue miraculeuse pour qu’elle participe au Tour de France et d’Europe des Vierges de pèlerinage.

 

En 1997 lors des Journée Mondiales de la Jeunesse en France, le diocèse de St-Etienne choisit comme lieu de rassemblement Valfleury. Le 15 août est célébrée une impressionnante cérémonie, multicolore et internationale, animée par le Père Joatton, secondé par Frère Bernard Tardy, recteur du sanctuaire.

 

Les Lazaristes ont ainsi la charge du sanctuaire depuis 1687, avec deux périodes d’absence (Pendant la Révolution [1792-1807] et Pendant les années qui suivirent la Loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat [1903-1918]). En 2002 ils quittent le Sanctuaire. Le 8 septembre 2008, à la demande de Mgr Dominique Lebrun, évêque de St Etienne, les Lazaristes reviennent dans cette maison, qui est aussi la plus ancienne de la Compagnie (1687).

 

Outre le très ancien et grand Pèlerinage du 15 août, tout au long de l’année un bon nombre de pèlerins accourent au Sanctuaire de Notre Dame de Valfleury. Certains de ces pèlerinages sont organisés par des diocèses ou paroisses, d’autres par des associations, d’autres par des écoles, collèges et lycées. Mais il y a aussi des couples, familles et petits groupes d’amis qui viennent se ressourcer à Notre Dame de Valfleury.