Saint Vincent de Paul

Vincent de Paul est né en 1581, dans les Landes, à Pouy, un village qui porte aujourd’hui son nom : Saint-Vincent-de-Paul. Ordonné prêtre à 19 ans, il monte à Paris, en 1608 dans l’espoir d’obtenir des « bénéfices« , c’est-à-dire des revenus qui lui permettraient de vivre avec sa famille.

Cependant, à l’époque, Paris est un centre de Réforme Catholique qui veut répondre à la crise protestante. Au contact de grandes figures chrétiennes, comme Pierre de Bérulle, le fondateur de l’Oratoire de France, ou comme Saint François de Sales, le jeune Vincent va évoluer spirituellement entre 1610 et 1617, alors qu’il sera curé de Clichy (près de Paris) et précepteur des enfants de la Famille de Gondi.

C’est en 1617 qu’il faut situer le double événement qui marque sa conversion. Le 25 janvier, à Folleville, un village de Picardie, sur demande de Madame de Gondi (propriétaire des terres), il appelle la population à la confession générale. C’est un succès. Il faudra faire venir les pères jésuites d’Amiens pour aider. Mais, c’est surtout la découverte de l’urgence des besoins spirituels dans les campagnes. Avec l’aide du futur Cardinal de Bérulle, il s’enfuit loin de la puissante famille des Gondi, dans les Dombes.

Pendant quelques mois, il devient curé de Châtillon-sur-Chalaronne. Et c’est le second événement. Il faut venir en aide à une famille malade. Monsieur Vincent appelle à la générosité des habitants. Tout le monde se précipite pour aider. Mais Vincent de Paul pense au lendemain ; qui viendra en aide ? Et s’il y a d’autres gens dans la misère ? Il organise donc des femmes volontaires pour assurer le suivi immédiat et l’avenir. C’est la première fondation, les Charités (aujourd’hui Équipes Saint Vincent qui participent à l’Association Internationale des Charités, AIC).

Il doit revenir à Paris sur l’injonction de Mme de Gondi, l’épouse du Général des Galères. Il accepte à condition de pouvoir faire des missions comme à Folleville et, dans chaque mission, établir une charité comme à Châtillon. Bientôt il organise des missions avec d’autres prêtres. En 1625, avant de mourir, Mme de Gondi donne les fonds nécessaires pour établir la Congrégation de la Mission, que l’on appelle familièrement les Lazaristes.

Désormais, avec les prêtres et frères de la Mission, Saint Vincent se met totalement à la suite du Christ évangélisateur des pauvres. Depuis 1619, il est aumônier général des Galères. En 1628 ce sont les premières retraites d’ordinands qui se transformeront en séminaire en 1651. Il met en place les conférences des mardis, pour assurer la formation permanente des prêtre à Paris. En 1633, avec Sainte Louise de Marillac, il fonde la Compagnie des Filles de la Charité. En 1639 les Enfants Trouvés. On s’occupera aussi des mendiants, des vieillards…L’œuvre de Saint Vincent est à l’origine de l’Assistance Publique.

Il faut rappeler l’aide aux populations qui subissent la Guerre de Trente ans. Saint Vincent ne se contente pas d’envoyer de l’argent, de la nourriture, mais il fournit aussi des outils, du matériel, des semences, pour replanter et construire. Même les plus pauvres sont incités à participer à leur propre relèvement ! Intuition nouvelle, proche de la sensibilité contemporaine, proche de l’appel du pape Paul VI en faveur du développement intégral de l’homme (Popularum progressio, 1967) et qui inspire encore l’action humanitaire, aujourd’hui !

Très rapidement les Lazaristes se déploient hors de France, en Irlande, en Pologne et en Afrique du Nord. Et en 1658 jusqu’à Madagascar. Sa mort, le 27 septembre 1660 à Paris, interrompt Saint Vincent dans ses projets, il pensait alors à la Chine… Canonisé en 1737, le Pape Léon XIII le proclame Patron Universel des œuvres de Charité en 1885.