CONGRÈS MISSION 2023

Le Congrès Mission est né en 2015 à l’initiative d’Anuncio et en partenariat avec plusieurs mouvements et communautés missionnaires (Alpha, Ain Karem, la Communauté de l’Emmanuel et chaque année de nouveaux partenaires). Les six premières éditions ont eu lieu à Paris et ont rassemblé plus de 11 000 chrétiens dont 30 évêques et 600 prêtres. Dès 2021, le pari est gagné ! Le Congrès Mission a lieu dans 9 villes de France à Lille, Strasbourg, Besançon, Lyon, Marseille, Toulouse, La Rochelle, Rennes, Orléans et rassemble plus de 17 000 chrétiens ! En France, en 2023, le Congrès Mission repart dans 9 villes de France et aura lieu à Marseille du 22 au 24 septembre en partenariat avec les Rencontres Méditerranéennes, du 29 septembre au 1er octobre à Besançon, Lille, Lyon, Nantes, Rouen, Toulouse et Tours et le 30 septembre à Versailles pour un Congrès Mission Jeunes.

Lors du Congrès Mission, des acteurs de terrain transmettent des outils pour monter des projets missionnaires en paroisse, au travail, en famille, dans l’espace public etc. Lors des tables rondes, des intervenants spécialistes d’un sujet, échangent en profondeur pour aider à trouver la vocation missionnaire. Au village des associations, des communautés ou des mouvements chrétiens présentent leurs initiatives missionnaires pour encourager les chrétiens dans leurs projets, en susciter de nouveaux. Les sacrements (eucharistie, confession) et la prière (lectio divina, adoration, louange) sont le fil rouge du weekend et nous envoient en mission : durant tout le weekend nous pouvons notamment expérimenter l’évangélisation de rues. Au banquet de l’amitié, c’est l’occasion de se mettre au service ou à table avec des personnes invitées très largement d’horizons différentes : éloignées de la foi, en situation de pauvreté ou de handicap. En petites tables de 6 ou 8, chacun est invité à vivre un temps fraternel et à partager sur la question de Dieu. Des artistes sont toujours présents pour annoncer le Christ autrement, par le spectacle vivant notamment.

Notre province de France était présente au Congrès Mission de Lille avec notre confrère Beaugero SAPI TAFOFOU de la Vice – Province du Cameroun qui mettait en valeur la dimension internationale et Pierre MARIONNEAU du Service des Vocations et de la Commission Mission. L’objectif principal de notre présence qui s’étendait du samedi 30/09 au dimanche 01/10 a consisté à l’animation d’un stand au village du Congrès. Au fronton de notre tente, on pouvait lire l’inscription « Congrégation de la Mission ».

Au cours de ce weekend, nous avons aussi participé aux messes d’ouverture et de clôture. En parcourant l’ensemble du village, nous avons surtout apprécié la diversité et la grande richesse des propositions missionnaires qui sont des réponses très adaptées aux besoins réels et actuels pour relever les défis de l’évangélisation. Nous pouvons citer notamment le dialogue avec les musulmans et l’accompagnement des musulmans nouvellement convertis à la religion catholique. Une jeune association par exemple proposait aux jeunes voulant faire une année sabbatique, des bénévolats dans les paroisses de campagne en France. Parmi les associations, on pouvait aussi trouver, les associations proposant les aides à la mission.

Au village, l’ambiance était très agréable et il se dégageait un parfum de sincérité dans les rencontres et les échanges. Notre stand comme les autres d’ailleurs était un lieu d’accueil des visiteurs comme une tente de la rencontre. Nous avons partagé avec ces visiteurs sur la Congrégation et le travail missionnaire fait par les lazaristes en France, notamment les neuvaines dans le Pas de Calais. Nous n’avons pas manqué de parler en cas de besoin de la Famille vincentienne. Des flyers présentant les activités de la Congrégation en France ont été produits et distribués aux visiteurs. Notre stand était aussi équipé de deux roll up présentant ces activités.

Notre présence a permis de promouvoir à la fois le charisme vincentien et la Congrégation de la Mission. A l’avenir, il serait préférable d’ouvrir le stand à la famille vincentienne.

Beaugero et Pierre

LA SOBRIETE: Fiches Vincentiens Cahier 115

Ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée

LA SOBRIETE: Fiches Vincentiens Cahier 115

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LA SOBRIETE

Ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée » (1 Pierre 1,13)

Ordination presbytérale de Jean Baptiste GING, cm

En ce dimanche 25 juin, en la cathédrale Saint Jean Baptiste d'Amiens, notre confrère Père Jean Baptiste GNING  est ordonné prêtre pour la Congrégation de la Mission. En même temps,  l'Abbé François CHARBONNEL est ordonné pour le diocèse d'Amiens.

Ordination presbytérale de Jean Baptiste GING, cm

Lazariste
Lazariste

En ce dimanche 25 juin, en la cathédrale Saint Jean Baptiste d’Amiens, notre confrère Père Jean Baptiste GNING  est ordonné prêtre pour la Congrégation de la Mission. En même temps,  l’Abbé François CHARBONNEL est ordonné pour le diocèse d’Amiens. Voici l’homélie prononcée par Mgr Gérard LE STANG, Evêque d’Amiens qui a ordonné ces nouveaux prêtres. A la suite de cette homélie, vous pouvez suivre quelques moments forts recueillis par Le Bonhomme Picard sur sa chaîne YouTube.

Chers frères et sœurs,

            Nous vivons cette ordination à l’ombre de deux géants de la sainteté : St Jean-Baptiste et St Vincent de Paul. Ils nous offrent une double profondeur de champ : celle de l’histoire et celle de leur vocation hors du commun. St Jean-Baptiste nous plonge à la bascule biblique de l’Ancienne Alliance vers la Nouvelle alliance en Jésus. St Vincent nous ramène au XVII° siècle, temps d’éclosions missionnaires, de jaillissement nouveau du sacerdoce et de la vie religieuse, temps de croissance de l’amitié sociale et de la charité, dont Vincent fut un témoin majeur. La vie chrétienne s’enracine dans une histoire longue et belle.

Votre ordination, illuminées par ces grands saints, est un moment d’espérance pour nous tous. Les évolutions de l’histoire et la destinée de notre planète, les turbulences de notre Église catholique à la croisée des chemins, ne vous empêchent pas d’avancer de bon cœur. A l’appel de Jésus et de son Église, vous allez dire : Oui, je veux devenir prêtre, « collaborateur des évêques dans le sacerdoce, pour servir et guider sans relâche, le peuple de Dieu, sous la conduite de l’Esprit Saint ».  

Votre engagement joyeux et déterminé me donne l’envie de chanter ce cantique de Zacharie, père de Jean-Baptiste, adressé à son Fils – ce benedictus que, comme ministres ordonnés, vous chantez déjà tous les matins – :

Et toi, petit enfant, tu marcheras devant à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins, pour donner à son Peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, quand nous visite l’astre d’en haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, et pour conduire nos pas aux chemins de la Paix.

Et toi, petit enfant ! Voyez l’audace du Créateur. Pour libérer ceux qui habitent l’ombre de la mort, il appelle des « petits enfants » : bergers comme David, bouviers comme Amos, fils de bonne famille comme Jean-Baptiste, pécheurs au bord du lac comme Pierre et André, et de même dans l’histoire de l’Église : Jeanne d’Arc, Bernadette Soubirous, Thérèse de Lisieux, Marcel Callo, Carlo Acutis, et tant d’autres jeunes qui ont transformé l’Église de l’intérieur et influencés l’histoire du monde, habités par un appel profond, ouverts à la grâce de Dieu et pas seulement à ce qui était prévu pour eux.

Voyez l’entourage de saint Jean-Baptiste : Mais enfin, personne dans ta famille ne porte ce nom-là !  L’appel de Dieu interrompt traditions familiales projets de carrière. Élisabeth accouche quand le « temps est accompli ». Qui accomplit le temps et en fait un temps béni ? Dieu seul.  Jean-Baptiste résume en lui toute la prophétie et la promesse bibliques : Dieu envoie son Fils Jésus pour sauver et non juger le monde. Et il lui faut des porte-parole pour témoigner de la promesse accomplie. Des porte-paroles, et non des perroquets ou des gourous, de vrais amis de Dieu, pour en dire aujourd’hui et autrement, la nouveauté et l’éternelle jeunesse de l’Évangile.

Jean-Baptiste et François, vous êtes, comme le précurseur, ces petits enfants appelés à devenir prophètes du Très-haut : évangéliser, sanctifier et guider ce saint Peuple de Dieu dont Jésus est sauveur. Vous le ferez avec vos « aptitudes requises » et votre belle maturité humaine, et aussi, sans doute, avec quelques « épines dans la chair » que Dieu ne vous arrachera pas pour vous garder capables de compatir à la faiblesse humaine.

Le prophète Isaïe le dit ainsi : J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ! J’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Non pas un plan de carrière, mais la gratuité d’un appel : Et vous voici devant Dieu, habités par une joyeuse candeur, pour l’aventure du ministère de prêtre. Folie aux yeux des hommes, peut-être mais sagesse aux yeux de Dieu. Il me revient ce chant qu’en Afrique, les jeunes reprenaient souvent : « Comme un enfant qui marche sur la route, le nez en l’air et les cheveux au vent, comme un enfant que n’effleure aucun doute, et qui sourit en rêvant : me voici, Seigneur, me voici comme un enfant ». Que Dieu préserve votre âme d’enfant qui a entendu cet appel décisif. Votre vocation de prêtre, au fil des événements, des multiples rencontres et des épreuves du ministère, se transformera. Elle sera émondée. Elle embellira et se fortifiera. Mais l’appel premier restera le même, et c’est son écho dans votre vie qui vous portera.

Voyez la vie de Saint Vincent de Paul. Pour en parler, je me sens bien petit devant tant de savants lazaristes. Alors, simplement ceci, puisque cette ordination est célébrée à Amiens, faisons mémoire d’un fait : tout près d’ici, à Folleville, Vincent vécut une expérience qui orienta autrement le cours de son ministère de bon prêtre qu’il était déjà. Ébloui par la conversion vécue au moment du sacrement de pardon par un paysan pauvre et en fin de vie, Vincent se lança dans les missions paroissiales pour évangéliser le monde rural et y servir les pauvres. Il perçut aussi que ces missions nécessitent des missionnaires bons et biens formés, dans des séminaires sérieux. Vincent, ouvert à la grâce, sut interpréter les signes des temps, prendre des initiatives, décider, entraîner avec lui des hommes, et des femmes aussi (les filles de la charité), donnés à Dieu. Et surtout, il sut vivre lui-même ce qu’il enseignait, donnant à sa vocation de prêtre un rayonnement et une fécondité extraordinaires.

N’est-ce pas de tels disciples-missionnaires dont notre temps a besoin ? Bien sûr que oui, et il y en a ! Je les rencontre souvent, parmi les jeunes de notre temps : des Jean-Baptiste Nging et François Charbonnel, des étudiants, des jeunes professionels, pas nombreux peut-être, mais ressentant cet appel à être les humbles précurseurs du Seigneur Jésus, pour préparer et accompagner leurs frères et sœurs dans la rencontre de Jésus, pour préparer l’Église qui renaît.

Chers ordinands, sans doute y-a-t-il dans votre entourage, parmi vos amis, parfois chrétiens pratiquants, des gens qui tout en admirant votre engagement, s’interrogent (voire s’inquiètent) : prêtre, célibataire, mal payé, peu reconnu, dans un temps où le message de l’Église passe mal etc. Tu es sûr que c’est cela ? A vous de leur transmettre votre regard d’espérance, qui voit l’invisible : partout, autour de nous, la soif de sens, de bonté, de reconnaissance dans un monde saturé de mots, d’images, de violence. Un regard qui voit la moisson abondante…et les ouvriers, encore trop peu nombreux, qui s’y engagent. Des ouvriers en qui, sans cacher l’ampleur et la rudesse de la mission, Dieu instille le bonheur d’être de simples serviteurs. Je sais – et je m’en réjouis- que vous comprenez déjà cela de l’intérieur : le sens de cette vie de prêtre, son rayonnement et sa mystérieuse fécondité. Dieu ne vous choisit pas par hasard.

Il est bon encore de redire à tous ce dont vous êtes bien conscients : le sacerdoce ne fait pas de vous des êtres asexués et déconnectés, entre ciel et terre, comme dans les cultes païens. Vous restez fils de vos parents, frères et sœurs de votre fratrie, amis de vos amis. Vous avez les mêmes besoins fondamentaux que les autres, à commencer par celui de l’amitié et de la fraternité (celle de vos frères prêtres, des consacrés et des laïcs). Votre combat pour la fidélité est celui de bien des gens, mariés ou consacrés. Vous n’êtes pas des surhommes, ni non plus des sous-hommes, mais des personnes à respecter. Ordonnés, vous continuez votre pèlerinage humain : il n’est pas écrit d’avance. Votre ministère de prêtre, non plus, n’est pas écrit d’avance. L’aventure d’être prophète du Très-Haut est au long cours. Les surprises de Dieu sont loin d’être épuisées.

Revenons alors à la lecture d’Isaïe : Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé de l’ombre de sa main, il a fait de moi une flèche acérée, il m’a caché dans son carquois. Isaïe, comme Jean-Baptiste, Saint Paul et les autres, ne minimisent jamais l’origine divine de leur vocation. Elle est reçue de Dieu comme ministère d’humilité, au service de la révélation. Elle est unique en son genre, partagée avec quelques-uns et vécue pour tous. Elle a la pureté cristalline d’une source. Elle est une flèche qui transperce le cœur, une blessure d’amour qui jamais ne se ferme. En y étant fidèles, vous serez préservés de l’entre-soi clérical et de toute tentation de prendre la place de Dieu.

Vous y resterez fidèles par votre prière régulière ancrée dans l’Écriture Sainte, par ces incroyables cadeaux que sont les sacrements, que vous célébrerez pour le peuple chrétien, par votre compassion pour les brebis égarées et sans berger, par vos examens de conscience, votre ascèse de vie et vos discernements de ce que Dieu attend de son Église aujourd’hui. Ainsi, « par l’exercice loyal et inlassable de votre ministère dans l’Esprit du Christ » (P.O), dont souvent vous embrasserez la Croix, vous deviendrez des hommes saints, d’une sainteté qui dérange et éblouit, la sainteté des humbles, incapables de retirer les sandales du Seigneur Jésus, parce que redevables en tout de sa miséricorde.

            Cher Jean-Baptiste, en étant ordonné pour les lazaristes, tu nous redis la priorité de la mission, tous azimuts et décloisonnée. Tu nous rappelles l’amour préférentiel pour les pauvres et la connaissance qu’ils ont déjà de Dieu, et tu nous redis l’appel à un ministère de prêtre fraternel et qualitativement formé.

Cher François, en choisissant le clergé diocésain, tu témoignes de la beauté des enracinements, du don de ta vie jusqu’à ton dernier souffle, en ce terroir, pour une population au service de laquelle l’Église se renouvelle de jour en jour.

Vos vocations s’appellent l’une l’autre. Elles nous ramènent à la nôtre : être de petits enfants, joyeux et candides en dépit de tout, heureux d’être l’Église de Jésus, qui marchent devant à la face du Seigneur, pour préparer ses chemins. Amen.

Mgr Gérard LE STANG

TEMPS DE FORMATION À LA MAISON-MÈRE DE PARIS: Samedi 15 avril

Seule la lumière de l’évangile est assez puissante pour éclairer à la fois les abusés et les abuseurs à retrouver une humanité « épanouie » et une « dignité retrouvée » au nom du Christ.

TEMPS DE FORMATION À LA MAISON-MÈRE DE PARIS: Samedi 15 avril

Benoît KITCHEY, cm
Benoît KITCHEY, cm

Le samedi 15 avril fut un temps de formation et d’interpellation personnelle à partir des crises que traverse l’Eglise. La thématique de ce temps de formation était ainsi formulée :

Au cœur des difficultés que traverse l’Eglise catholique à cause des différents abus sexuels et autres… comment retrouver la joie de  vivre son ministère de prêtre et d’en être heureux ?

1 – RECHERCHE DE VERITE ET ESPERANCE

Ce temps de formation a été animée par le Père Gilles FRANCOIS, prêtre du diocèse de Créteil. Avec intelligence, simplicité et perspicacité, il nous a invités à l’espérance au cœur de notre vie de prêtres et nos différentes missions. D’après ses propos, ces crises désormais nommées, expriment l’attente de l’Eglise elle-même qui veut redevenir une maison sûre pour tous. Elles disent aussi la volonté et la détermination de l’Eglise à faire la vérité en son sein afin que sa mission d’évangélisation devienne audible. Ces crises nommées sont enfin l’expression de la volonté de l’Eglise qui veut continuer sa mission d’accueil, d’écoute pour plus de compassion à l’égard de ceux et celles qu’elle a blessés afin de les accompagner humainement et spirituellement au nom de l’évangile. Mais alors, que faire pour que cette maison Eglise devienne sûre ? Faut-il, au nom de la transparence, de la lisibilité dans la maison, jeter tous les fautifs hors de l’Eglise et ne garder que des blessés ? Comment accompagner les uns et les autres dans la vérité du Christ en vue de la guérison de tous ?

D’autre part, étant donné que nous (prêtres et évêques) sommes des hommes publics, il faudrait une meilleure lisibilité dans ce que nous vivons et faisons-en Eglise dans une recherche permanente de la vérité et de conversion. Toutefois, cette recherche de vérité devra se méfier de l’idéologie de la transparence… En effet, seule la lumière de l’évangile est assez puissante pour éclairer à la fois les abusés et les abuseurs à retrouver une humanité « épanouie » et une « dignité retrouvée » au nom du Christ. Le souci pastoral qui devra animer cette recherche de transparence consistera à se questionner continuellement sur la manière de retrouver et soigner à la fois la « brebis blessée » par les ministres de l’Eglise et la conversion de la « brebis perdue », c’est-à-dire la conversion évangélique de tel ou tel prêtre ou évêque fautif.  

C’est dans cette perspective que le Père Gilles nous a proposé d’aller plus loin dans la réflexion. En effet, la transparence ou la recherche de la vérité des faits ne doit pas rester uniquement au niveau anthropologique et psychologique. Il y a un enjeu eschatologique de salut. Comment l’abuseur se présentera-t-il devant Dieu ? Il y a quelque chose de l’ordre de purification, d’où l’invitation à ne pas nous dérober aux situations difficiles que traverse notre Eglise, à accepter de nous faire accompagner humainement et spirituellement afin de retrouver le goût de servir Dieu et les hommes au cœur de nos ministères. Oser parler des situations pastorales aigues, oser sortir de nos mensonges au cœur de nos ministères. Pour ce faire, chacun est invité à relire son expérience spirituelle personnelle avec le Christ, les objectifs de sa mission ainsi que le rapport de la Ciase, afin de dégager des pistes de conversion humaine et spirituelle.

2 – QUELQUES RÉACTIONS ET QUESTIONS DES CONFRÈRES PRÉSENTS À CETTE FORMATION

Pour plusieurs confrères, la situation des abus dans l’Eglise est avant tout une question anthropologique complexe qui ne devrait laisser personne indifférent. Mais, comment quitter les constats pour des propositions qui nous permettront d’avoir des postures humaines équilibrées, une éthique nourrie par l’évangile dans l’exercice de nos ministères dans le peuple de Dieu ?

Un autre confrère se demandait s’il n’y a pas une question de chasteté mal vécue ? En effet, personne ne naît criminel… Il propose de revoir certains aspects de la théologie de l’Eglise, sans préciser lesquels. Pour un autre confrère, il faudrait étudier sérieusement les liens possibles entre la pédophilie et l’homosexualité… Pour un autre, cette crise et le travail de l’Eglise sont une opportunité pour l’Eglise elle-même pour qu’elle redevienne ce qu’elle est en réalité, une maison de confiance. Pour cette raison, il faut dire les choses, se convertir afin de retrouver la confiance « perdue » …

Enfin, pour un autre confrère, est-ce qu’on forme des prêtres serviteurs ou des prêtres exerçant une fonction ? Par ailleurs, comment sortir de la culture de la productivité pastorale pour redécouvrir l’attitude évangélique du service gratuit au nom du Christ ?

Autant de réactions et de questions qui témoignent de l’intérêt que chaque confrère accorde à cette « crise salutaire » qui, nous l’espérons, guérira l’Eglise en la rendant plus forte dans sa mission d’évangélisation d’elle-même et du monde contemporain.  

CINQ POINTS DE VIGILANCE POUR UN MINISTERE PRESBYTERAL FRUCTUEUX

            Après les différentes réactions et explications, l’animateur nous propose cinq points de vigilance ou cinq tentations à éviter afin de vivre notre ministère de prêtre de manière fructueuse en Eglise et dans le monde.   

La première tentation est la séduction : conduire à soi.

Chaque prêtre a un ou plusieurs talents. Au lieu de mettre ces talents au service de l’évangile pour le soin des âmes, le prêtre peut être tenté de les transformer en un pouvoir de séduction qui l’entraîne à attirer à lui au lieu de conduire au Christ. D’où la nécessité de prendre conscience de son talent propre afin de le mettre au service du Christ et de l’Eglise. Cette lucidité sur soi aidera le prêtre à ne pas rassembler pour lui, mais pour le Christ. En somme, il s’agit d’un travail de décentrement pour grandir en liberté. Ainsi, mal utilisé, le talent peut piéger des personnes en grande fragilité dans nos communautés paroissiales ou autres. Pour éviter ce piège, le prêtre doit se rappeler qu’il est un facilitateur de la relation entre Dieu et les personnes ; qu’il n’a pas à s’imposer entre Dieu et les personnes.

La deuxième tentation qui guette le prêtre est la dureté. Le prêtre ne doit pas s’enfermer dans ce piège en s’érigeant comme celui qui rappelle continuellement des règles à suivre. Autant que possible, il devra travailler à ne pas s’enfermer uniquement dans la posture de celui qui rappelle la loi aux autres. En effet, l’expérience montre que le prêtre qui est dur avec les autres est laxiste sur d’autres choses de sa vie personnelle. C’est une dureté subjective qui l’empêche d’aller au cœur du mystère de sa vie personnelle pour un épanouissement fructueux dans son ministère.  

La troisième tentation est le découragement : « à quoi bon ? » On prend des initiatives personnelles et pastorales qui ne marchent pas.  « Je n’arrive pas à me corriger de tel défaut, de tel penchant… ». Le découragement et le manque de volonté de la part du prêtre peuvent le pousser à s’enfermer dans une attitude s’exprimant par : « Acceptez moi tel que je suis. » En effet, cette manière de s’exprimer pourrait cacher une attitude autocentrée empêchant le prêtre à prendre le chemin exigeant de travail sur soi et de conversion à la lumière de l’évangile afin d’avancer… Donc appel à se décentrer et avoir l’espérance du semeur qui attend.

La quatrième tentation est la complaisance. « Tout le monde pense comme cela. »  Ou bien dans le cadre de son ministère le prêtre pourrait se contenter des phrases ou des attitudes comme : « l’Esprit Saint est déjà à l’œuvre avant nous dans la mission… Qu’est-ce que je pourrai faire de plus ? » Si cela est vrai du point de vue de Dieu que l’Esprit Saint est toujours à l’œuvre, ce type de phrase engendrant une attitude laxiste dans la mission pourrait empêcher le prêtre à aller plus loin dans l’approfondissement de sa personne, sa manière de penser, d’agir et de vivre sa mission. Pour sortir de cette attitude, il est bon que Jésus soit nommé et considéré comme le Sauveur qui mène toute mission à son achèvement et que c’est dans la collaboration avec lui que nous accomplissons la mission qui nous est confiée.

La cinquième tentation est de s’ériger hors de la loi commune. C’est le règne du sectarisme à l’intérieur de l’Eglise. Pour remédier à ce type de comportement, il faut prendre conscience qu’on vit en Eglise et qu’on est tenu de vivre et de respecter ce que l’Eglise nous demande dans le cadre de nos missions en son sein. Respecter la loi commune telle que le célibat et les engagements de notre vie de prêtres. En effet, celui qui se croit tellement inspiré par Dieu et prend la liberté de ne plus respecter la loi commune s’égare. Derrière ce sectarisme, il peut y avoir la tentation de l’argent qui donne l’illusion d’un pouvoir qu’on détient, ou l’appartenance à un « cercle d’élites » au sein de l’Eglise. Pour lutter contre ce sectarisme conduisant aux abus de tout genre, il est bon de respecter les médiations au sein de l’Eglise parce que ces médiations sont des contre-pouvoirs qui équilibrent les relations du prêtre avec les fidèles au cœur de son ministère.

Voilà en résumé quelques fruits de cette journée de formation. Il y a certainement d’autres choses à dire, mais si ces différentes réflexions peuvent nous aider à être vigilants dans nos ministères de prêtres, ce serait déjà un pas important vers la guérison pour que l’espérance et la joie de l’évangile gagnent les cœurs au Christ.

Benoît Kitchey, cm.

PÈLERINAGE À FAIN-LÈS-MOUTIERS: LUNDI 1ER MAI

Le pèlerinage est avant tout une démarche spirituelle de foi et d’action de grâce à Dieu qui, d’après saint Augustin, « lorsqu’il couronne les saints, couronne ses propres dons. »

PÈLERINAGE À FAIN-LÈS-MOUTIERS: LUNDI 1ER MAI

Benoît KITCHEY
Benoît KITCHEY
Repas fraternel
L’eucharistie fut suivie de l’apéritif festif et d’un grand déjeuner copieux
Photo de famille
Célébration eucharistique
Nous avons choisi de vivre une eucharistie votive, anticipée, en l’honneur de sainte Catherine Labouré.
Devant la maison natale de Ste Catherine Labouré
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Ressourcement humain et spirituel à la maison natale de sainte Catherine Labouré

Vivre un temps de pèlerinage aux lieux témoins de la vie d’un saint ou d’une sainte est une tradition dans l’Eglise d’Orient comme dans celle d’Occident. En effet, le pèlerinage est avant tout une démarche spirituelle de foi et d’action de grâce à Dieu qui, d’après saint Augustin, « lorsqu’il couronne les saints, couronne ses propres dons. »

C’est animé de cette conviction que les confrères prêtres étudiants de la maison-mère et quelques confrères prêtres de moins de 10 ans d’ordination presbytérale se sont proposés de vivre un temps de pèlerinage à Fain-Lès-Moutiers, lieu natal de sainte Catherine Labouré, ce lundi 1er mai où l’Eglise fait mémoire de saint Joseph travailleur.  

De la maison-mère de Paris à Fain-lès-Moutiers, nous sommes dix à nous mettre en route vers 7h40 pour vivre une journée de pèlerinage à Fain-lès-Moutiers. A notre arrivée vers 10h45 nous avons eu droit à une visite guidée et commentée par Sœur Catherine de la communauté des Filles de la Charité de Fain-lès-Moutiers.

Après cette visite, apprenant que le mardi 2 mai était l’anniversaire de la naissance de Catherine Labouré, nous avions choisi de vivre une eucharistie votive, anticipée, en l’honneur de sainte Catherine Labouré. Avec la participation de la communauté des Filles de la Charité, ce fut un temps fort spirituel et d’action de grâce.

L’eucharistie fut suivie de l’apéritif festif et d’un grand déjeuner copieux, sympathique et fraternel.

Généralement, après un bon déjeuner, l’habitude est de s’accorder une bonne sieste comme remède au corps et à l’esprit. Ce ne fut pas le cas. En effet, pendant le déjeuner et encouragés par les Sœurs qui étaient à table avec nous, nous nous sommes mis d’accord pour visiter l’église Notre Dame de l’Assomption où sainte Catherine fut baptisée à Fain-Lès-Moutiers. Motivés par cette première visite, nous nous dirigeâmes vers l’église où elle fit sa Première Communion, à Moutiers-Saint Jean. Après la prise de quelques photos souvenirs, nous avions chanté les vêpres en action de grâce à tout ce que Dieu a accompli dans la vie de sainte Catherine Labouré et aussi pour les grâces reçues par nous tous, pèlerins de la journée. La visite de ces deux églises nous a parmi de parcourir 6 kilomètres à pieds. Ce fut un moment intense et bénéfique à notre corps.

Les visites terminées, de retour à Fain-Lès-Moutiers, nous prîmes congés des Sœurs pour nous diriger vers Paris, heureux d’avoir vécu un temps fraternel dans la maison de naissance de sainte Catherine Labouré et des églises qui ont été témoins de son itinéraire spirituel d’initiation chrétienne.

Arrivés à Paris, ceux d’entre nous qui n’étaient pas très fatigués, se sont retrouvés dans un restaurant vietnamien, dans le 15ème arrondissement, pour prendre un temps de souper copieux et bien pimenté.

Merci aux confrères étudiants et à ceux de moins de 10 ans d’ordination presbytérale qui se sont efforcés de donner une coloration fraternelle à cette journée de pèlerinage et de détente. En effet, c’est l’effort des uns et des autres qui actualise notre fraternité vincentienne et enrichit nos initiatives.

Benoît Kitchey, cm.