Hommage rendu au Père Daniel LAMERAND

Le grand âge approchant, Daniel rencontre une nouvelle épreuve la maladie de Parkinson. Il reste néanmoins disponible pour écouter et accompagner ses amis, des Filles de la Charité et des confrères.

Hommage rendu au Père Daniel LAMERAND

« Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2/5)

Parole de Marie aux serviteurs

Daniel, le P. Daniel, est un homme du Nord, (exactement, il était d’Hellemmes-Lille, comme Christian PILLOT, son aîné de 4 ans), homme plein de passions pour l’annonce de l’Evangile dans les communautés, les paroisses, les mouvements, pour la formation d’un laïcat responsable, l’accompagnement des Filles de la Charité, la formation des jeunes confrères, etc.

Il est né un 21 Novembre, fête de la Présentation de la Vierge Marie. Il n’hésitait pas à le signaler ou à le rappeler à l’occasion de son anniversaire.

Il a été ordonné prêtre dans la chapelle Marie, Reine du Monde, de la nouvelle école apostolique à BONDUES avec Hector NORMAND, homme très réservé, et Joseph MENU, homme exubérant. Daniel sera l’entraîneur enthousiaste.

Homme d’une grande sensibilité avec sa famille, particulièrement avec ses neveux et nièces, et ses nombreux amis, après être passé dans la paroisse Ste Rosalie à PARIS, il a rejoint la mission en secteur rural à la communauté d’Ailly-sur-Noye. Mission où il a découvert les mouvements d’action catholique du CMR et du MRJC, et de l’ACGF.

Dans la Province de Paris, il y avait en ce moment-là des tensions entre la mission populaire sous la tente et la mission en secteur. Cela s’exprimait lors des assemblées provinciales. Fallait-il des missions courtes ou longues durées ? A qui devions-nous nous adresser aux catholiques pratiquants et irréguliers ou aux non-croyants ? Nous devions affronter en pleine face la sécularisation, l’indifférence religieuse.

Sociologiquement l’Eglise en France avait beaucoup changé suite à l’interrogation portée par le livre d’Henry Godin et Yvan Daniel : France, Pays de Mission ? Aux études de terrain du chanoine Boulard, à la guerre d’Algérie, au Concile Vatican II, à Mai 68, etc.

Une nouvelle question surgissait : quelle place allons-nous donner aux baptisés, aux laïcs dans l’Eglise ?

Avec ses confrères d’alors, Daniel a donné leur place aux laïcs dans l’Eglise avec les laïcs eux-mêmes en innovant, en organisant et en formant à la préparation au mariage avec le CLER animé par le Père Denis Sonnet ; à la préparation au baptême ; aux ADAP : assemblées dominicales en l’absence de prêtre ; pour les funérailles animées par des laïcs ; dans des EAP : équipe d’animation pastorale au cours des échanges avec les prêtres diocésains isolés.

Après quelques années passées dans le rural, et malgré ses premiers soucis de santé, Daniel a ensuite accompagné les futurs lazaristes dans leur formation.

En 1989, il revient dans le rural à Saint-Riquier où il fait bouger les ministères de sa communauté. Sa formule : un curé, un missionnaire et un aumônier de jeunes. Avec beaucoup de générosité, il aide ses confrères dans leur ministère par ses conseils.
C’est là qu’il rencontre le monde touristique et musical avec le Festival de Musique de St Riquier, à qui il donne un nouveau tempo et qu’il crée les haltes spirituelles.

Revenant à Paris, il est chargé de l’association de la Médaille Miraculeuse, où il devra affronter beaucoup de problèmes : la baisse des affiliés et des abonnés à la Revue, le licenciement de salariées pour raison économique, la transformation de la Revue en Lettre aux Affiliés. Avec sa dévotion mariale, il a surmonté les principales difficultés.

Le grand âge approchant, Daniel rencontre une nouvelle épreuve la maladie de Parkinson. Il reste néanmoins disponible pour écouter et accompagner ses amis, des Filles de la Charité et des confrères.

Ce n’est pas sans inquiétude qu’il a accepté d’entrer à l’EHPAD Antoine Portail où il a organisé l’animation spirituelle avec un jeune confrère.

Je me souviens de l’effort qu’il a fait pour se lever lors d’une eucharistie à la chapelle de la Maison-Mère, je voyais sa peine. Cependant, ses efforts ne m’étonnaient pas, tant il a souhaité que l’Eucharistie soit vivante pour ceux et celles qui y participaient. N’avait-il pas la main souvent, pour ne pas dire toujours, la main ouverte quand il prononçait une homélie ? C’est comme cela qu’il invitait à participer à la vie de l’Eglise, la main ouverte. N’a-t-il pas demandé à son ami le Père André Marie de créer une main ouverte au milieu de laquelle il y avait le visage du Christ et l’effigie de son ami, Vincent de Paul.

En votre nom, je remercie le Seigneur de me l’avoir fait rencontrer et d’avoir servi l’Evangile à ses côtés.

Philippe LAMBLIN, cm

Homélie des funérailles du P. Bernard Pichon CM. 31 mars 2021 en la Chapelle Saint Vincent de Paul à Paris

L’un de tes confrères, Marius Denigot, écrit dans ses remerciements à la fin de son ouvrage « Villebon-sur-Yvette, notre histoire » : « Nous le savions déjà, le Père Bernard Pichon fut le maître d’œuvre de la découverte du Villebon géographique, par ses observations, ses commentaires de spécialiste en la matière ... et un ouvrier de la première heure pour l’ouvrage. »

Homélie des funérailles du P. Bernard Pichon CM. 31 mars 2021 en la Chapelle Saint Vincent de Paul à Paris

Cher Bernard. L’un de tes confrères, Marius Denigot, écrit dans ses remerciements à la fin de son ouvrage « Villebon-sur-Yvette, notre histoire » : « Nous le savions déjà, le Père Bernard Pichon fut le maître d’œuvre de la découverte du Villebon géographique, par ses observations, ses commentaires de spécialiste en la matière … et un ouvrier de la première heure pour l’ouvrage. »

Si quelqu’un perdait le nord à Scy-Chazelles, à Dax, à Cuvry, à Villebon, à Metz-Belletanche, et ici à Paris, ton écoute, ta bonhommie, ton expérience, ton souci de l’autre, il pouvait compter sur ta confiance et ta générosité naturelle.

Cet après-midi, pour accompagner ton dernier voyage, à la suite de Jésus, tu nous dis : « regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles, ni moisson ! » et aussi : « Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. » Et Jésus ajoute un peu plus loin : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice. »

Depuis le 27 octobre 1946, date de ton entrée au Séminaire Interne, tu as souvent médité cette parole de Jésus, quand tu relisais les maximes évangéliques des Règles Communes de la Petite Compagnie, où st Vincent de Paul cite Jésus : « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice. »

Les Règles communes t’ont collé à la peau toute ta vie, et particulièrement les 5 vertus puisées dans les conseils évangéliques : la simplicité, l’humilité, la douceur, la mortification et le zèle. A travers chacune d’elles, nous retrouvons l’un des visages du fils de Joseph et de Marie, non pas de Nazareth, mais Pichon, originaire de Scy-Chazelles, ce village logeant la Moselle, au pied du Mont Saint Quentin, fortifié pour veiller et défendre Metz.

Bernard, le terroir de Scy-Chazelles, sur les côteaux du Mont Saint Quentin, dans les petits clos de vignes qui bordent la route de Lessy, tu as appris à l’aimer avec tes deux frères et tes deux sœurs. C’est là qu’est née ta vocation comme celle de ta sœur Marie-Louise, Fille de la Charité.

Cependant, tu n’attendais pas que le Père céleste t’appelle et te nourrisse, tu n’espérais pas que les choses tombent du ciel.

En 1944, tu as eu 19 ans quelques jours après le débarquement en Normandie, à peine 3 mois après, tu t’engages volontairement pour une durée incertaine, car il fallait en finir avec une idéologie mortifère et tu seras démobilisé au début de l’année 1946. A la rentrée, tu rejoindras Dax pour entrer au séminaire interne et te préparer à devenir prêtre de la Mission pour célébrer la messe, pour continuer à dire les paroles de Jésus sur le pain et le vin. En cette veille de Jeudi Saint, où tous les prêtres aiment revivre ensemble la Cène, comme Jésus l’a vécu avec ses disciples, chacun de tes confrères ici présents aurait aimé te savoir à leurs côtés, ou plutôt à la place que tu t’étais réservé dans ce chœur pour prononcer dignement, la main étendue vers le pain de la patène et vers le vin du calice : « prenez et mangez, ceci est mon corps ; prenez et buvez, ceci est mon sang ».

Le blé pour le pain et le raisin pour le vin, la terre de Scy-Chazelles les produisait depuis des centaines années. La vigne se trouvait dans les hauteurs, les céréales étaient cultivées au bas du village. Entre les deux une zone fruitière avec les fraisiers, les framboisiers et les mirabelliers.

Quel bonheur pour toi, Bernard, de dire : tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain et ce vin, fruits de la terre et du travail des hommes. Fruits de la terre…

La terre, tu nous dirais que nous ne devons pas que l’aimer et l’admirer sur une carte ou en faisant tourner une mappemonde ou dans un film-découverte d’Arthus-Bertrand, car le Pape François dans son encyclique Laudato Si demande que nous protégions la terre, notre maison-jardin, car le monde naturel est l’évangile de la création.

Sans aucun doute, le Père Pichon, coiffé de son inséparable béret, vivait pour protéger la terre, sa terre.

Oui, tu as été heureux de vivre dans le parc de Cuvry, où tu as créé un arborétum, replanté des marronniers et des sapins dans le parc, soigner les pommiers du jardin, multipliant les fraisiers ; cette joie tu cherchais à la partager aux élèves de Cuvry tout en n’hésitant pas à aider ton frère François resté célibataire dans la ferme familiale. Et tu n’hésitais pas aussi à échanger avec les élèves lors de promenades dans l’allée des marronniers ou à les réjouir à la Saint Nicolas ou par un feu d’artifice.

Ton amour et ton respect de la terre que ce soit en cours de Géographie ou lors des échanges informels avec les élèves sont l’origine de tes Palmes Académiques par ton sens de la pédagogie auprès des adolescents, devenus tristes par des évènements familiaux de toute sorte.

Bernard, te souviens-tu comment ces palmes ont été retrouvées dans ta chambre à Belletanche ? Tombée derrière un meuble que nous allions déménager, je te la donne et tu me dis : « Je ne la méritais pas, je ne sais rien. »

Et si nous continuons ton parcours, nous arrivons à Villebon-sur-Yvette, où tu as collaboré pendant 4 ans au travail de tes confrères, comme je le rappelais il y a quelques instants.

Puis ce sera le retour en Lorraine, à Belletanche, où tu as assuré le service de l’aumônerie des Filles de la Charité, tout en veillant à l’avenir de Cuvry dans l’OGEC.

Ici, depuis que tu es arrivé dans cette maison, tu diras ouvertement que tu as fait un bon choix en acceptant d’être un peu coupé de ta terre natale. Tu apprécieras de parler avec des confrères, après un certain isolement à Belletanche. Nous avons pu nous taquiner avec toi, comme le font de bons amis. Tu nous as fait partager tes bons souvenirs. Tu as cherché à nous faire plaisir avec quelques bouteilles du vignoble Ste Françoise ou des Hautes Braies, tout en nous rappelant que les mirabelles de Lorraine avaient meilleur goût.

Tu rappelais que tu avais distribué la communion à M. Robert Schumann, l’un des pères de l’Europe, dans l’église de Scy-Chazelles.

Comme l’apôtre Paul, tu nous as transmis de la vie à travers des évènements, et comme Jésus, tu nous dis : « Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? »

Enfin rendons grâce à Dieu, avec toi, Bernard, pour ton regard serein sur les évènements de la vie que tu nous as partagés.

Homélie. Fête de l’Epiphanie (5 janvier 2020). Chapelle St Vincent de Paul – Paris

Quand les mages sont arrivés à Jérusalem, à écouter leur question on les sent pressés « où est le roi des juifs qui vient de naître ? »

Homélie. Fête de l’Epiphanie (5 janvier 2020). Chapelle St Vincent de Paul – Paris

Chers amis, frères et sœurs : Quand les mages sont arrivés à Jérusalem, à écouter leur question on les sent pressés « où est le roi des juifs qui vient de naître ? »

On aurait envie de bien les accueillir, de prendre un peu de temps avec eux et de leur demander : « D’où venez-vous ? quelle route avez-vous suivie ? quelle marchandise transportez-vous dans vos bagages ? ne voulez-pas prendre le temps de vous asseoir ? et qu’est-ce que cette histoire de roi qui vient de naître ? qui vous en a parlé ?»

En cette période de transhumance pour certains qui reviennent de séjour en famille, dans un contexte difficile pour ceux et celles qui rencontrent chaque matin et chaque soir d’énormes difficultés en raison des grèves pour rejoindre leur lieu de travail ou leur chez eux, la fête de l’Epiphanie 2020 risque de se réduire au partage d’une galette traditionnelle et à la recherche des indications ou des moyens de transport pour reprendre ses activités normales après les étapes de la fête de Noël et du passage à la nouvelle année.

Aussi, il est important de redonner du sens, le vrai sens de cette fête de l’Epiphanie du Seigneur.

En lisant le récit de l’arrivée des mages, nous redécouvrons que le personnage principal est d’abord Jésus : Il devient de suite le sujet premier de ce qui va suivre tout au long de l’Evangile de Matthieu. Jésus, c’est-à-dire Dieu qui sauve, est né à Bethléem. Tout ce qui précède est un prologue, qui nous a préparés à entendre cette nouvelle incroyable : Dieu qui sauve, Jésus est né à Bethléem. Il est même ajouté : « au temps du roi Hérode le Grand ». L’Epiphanie proclame la manifestation de Dieu aux hommes. Chez nos frères chrétiens orthodoxes, cette fête porte le nom de Théophanie : qui signifie la manifestation de Dieu qui s’est fait homme en Jésus. Les deux appellations comme leurs significations sont totalement complémentaires.

Comment la Parole de Dieu de ce jour nous exprime l’importance de cette fête ?

La liturgie de la Parole nous a fait entendre des passages bien choisis où résonne cette manifestation par des mots.

En voici 3 : Nations, rois et présents

En parlant des nations, la première lecture nous rappelle que la naissance de Jésus ne concerne pas seulement le peuple juif, comme pourrait le suggérer la question des mages : « Où est le roi des juifs qui vient de naître ? », mais comme l’annonce Isaïe à Jérusalem qui est en perdition, toutes les nations marcheront vers ta lumière, c’est l’humanité entière qui sera attirée par l’éclat de l’étoile qui précède la rencontre du nouveau-né de l’étable de Bethléem, par la Lumière, que représente Jésus. Le psalmiste ajoute tous les pays le serviront.

Et Paul dans sa lettre aux Ephésiens déclare : « toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus », Donc, par la fête de l’Epiphanie, il nous est rappelé que tous les humains, sans aucune distinction particulière, sont appelés à faire partie de l’Eglise du Christ Jésus.

Second mot utilisé qui montre l’importance de notre fête : celui de rois. Notre manière de présenter ce jour comme étant la fête des rois mages ne montre pas suffisamment l’importance de l’évènement : Tout d’abord, l’évangile nous parle de mages venus d’Orient et pas de rois. Les mages venus d’Orient étaient sans doute des personnages importants au vu des coffrets qu’ils ouvrirent. Cependant c’est le fait qu’ils se prosternent devant l’enfant Jésus qui les met dans la lignée des rois dont a parlé le psaume : les rois de Tarsis et des Îles, les rois de Saba et de Seba feront leur offrande, tous les rois se prosterneront devant lui. Les mages par leur attitude nous indiquent que même les rois, les gens bien placés ont vocation à être des chercheurs de Dieu. Et donc que tous les hommes comme les gens de Saba dont parle Isaïe sont invités à progresser dans leur connaissance de Dieu.

Karl Rhaner, grand théologien allemand, a écrit : « Le coeur des Mages s’est mis en route vers Dieu en même temps que leurs pas se dirigeaient vers Bethléem. Ils ont cherché Dieu, mais c’est Dieu qui conduisait leur recherche dès le moment où ils l’ont entreprise. Ils sont de ceux qui, dévorés par la faim et la soif de justice, aspirent vers le Sauveur, et repoussent la pensée que l’homme pourrait, sur la route de sa rencontre avec Dieu, négliger de faire le petit pas qui lui est demandé, sous prétexte que Dieu, lui, doit en faire mille. »

Un troisième mot à retenir de cette fête, c’est celui des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Ces présents ne sont pas des jouets comme on en donne aux enfants à l’occasion de Noël. L’évangile nous décrit la visite des mages dans la pauvre étable de Bethléem comme une petite liturgie royale et prophétique en parlant de coffrets de présents. Les mages passent de la joie, à la prosternation et à l’offrande de ce qu’ils ont de mieux et de plus précieux. De l’or, parce qu’ils voient en cet enfant un roi. Ils ont atteint le but de leur recherche : où est le roi des juifs qui vient de naître ? de l’encens, parce qu’ils le considèrent comme un prophète qui vient de les réjouir d’une très grande joie, de la myrrhe, parce qu’elle est utilisée pour faire des onctions et avait un usage thérapeutique et que cet enfant se nomme Jésus, Dieu qui sauve.

À nous aujourd’hui, d’avoir un cœur ouvert à tous les êtres humains, à nous, aujourd’hui d’être les destinataires et les récipiendaires de cette fête de l’Epiphanie pour lui redonner beaucoup de sens, et même si nous continuons à dire que les mages étaient trois rois, que nous allons partager leur galette pour désigner un roi ou une reine, l’important c’est que nous sachions poursuivre comme eux notre quête de Dieu dans notre cœur et d’y mettre Jésus, expression de Dieu qui aime toute humanité. 

Cours de Formation des Formateurs

Cours de Formation des Formateurs

Notre confrère Patrick ISSOMO MAMA, de la Communauté de Maison Provinciale, m’a adressé ces quelques photos et un mot de remerciement. Il s’adresse à toute la Province.

Patrick est entré cette année en année doctorale à la Grégorienne à Rome. Il est hébergé dans la communauté des prêtres à Saint-Louis des Français tout comme le Père Jean LANDOUSIES.

Cher Confrère,

Hier prenait fin le programme de formation des formateurs que je suivais à la Congrégation pour le clergé. J’ai reçu mon attestation hier au cours d’une cérémonie sobre et belle présidée par le Cardinal Préfet de ce dicastère.

Je tiens sincèrement à remercier la Province qui m’a offert cette opportunité croissance et en même cet instrument de service. Cette formation représente un véritable instrument de service comme me le disait le Cardinal Stella en me remettant mon attestation « n’oubliez pas à quel point la Congrégation de la Mission est chère à l’Église pour ce qui concerne la formation « . Merci aussi à toi mon Supérieur à qui j’en avais parlé en premier et qui as cru que c’était important.

Je te laisse avec quelques photos de la cérémonie d’hier.  Une représentant l’attestation que j’ai reçue, une autre avec le Cardinal Stella Préfet de la congrégation pour le clergé et une autre avec l’archevêque Patron Wong le Secrétaire de cette même congrégation mais chargé lui de la formation.

Fraternellement.

Patrick ISSOMO MAMA, cm

Philippe LAMBLIN, CM 🔸

Le cœur de Vincent continue de battre près de Ranquines


Le cœur de Vincent continue de battre près de Ranquines

L’important dans cet évènement, c’est le cœur de Monsieur Vincent qui bat en plein hiver, comme en 1617

Arrivant à Dax le 6 février 2017 par le TGV du soir, Frédéric était un peu en retard pour m’amener au Berceau de Saint Vincent de Paul. Il m’a de suite annoncé : « Les migrants sont arrivés. » et d’ajouter : « ce sont la plupart des femmes seules, qui viennent d’Erythrée, de Somalie, du Soudan et d’Afghanistan. Il y a même une famille de 6 personnes. »

Tout en conduisant, Frédéric me raconte comment s’est passé l’accueil dans les locaux du Séminaire Interne des Lazaristes, au Berceau. Ils sont actuellement vides de tout occupant.

« Elles sont arrivées en bus. Fatiguées par le voyage qui les a amenées de l’Ile de France jusque dans les Landes. Intimidées mais heureuses. »

Le Maire de Saint-Vincent-de-Paul, le sous-Préfet des Landes, les responsables d’associations caritatives, le Vicaire Général du diocèse de Dax, et des Administrateurs de l’œuvre du Berceau, ont essayé d’échanger quelques mots en anglais ; pour les arabophones, un professeur de Dax était là.

L’association « Maison du Logement » a reçu l’agrément de l’Etat pour organiser l’accueil de ces femmes. Des salariés et des bénévoles les aideront à régulariser leur situation et à réaliser leur projet.

Tout le mobilier présent dans les différentes pièces a été mis à disposition.

Chaque personne accueillie pourra bénéficier d’un lit, avec un vrai matelas. Quelque chose d’inimaginable pour elle, il y a encore quelques jours. Elles partageront une chambre à deux par affinité. Ce n’est pas toujours le cas dans certains lieux d’accueil où les moyens ne suivent pas pour diverses raisons.

Pour les repas, c’est l’hôpital de Dax qui les fournira. La cuisine du Séminaire pourra aussi permettre aux unes et aux autres de cuisiner selon leur goût les plats de leur pays d’origine.

Voilà ce que Frédéric m’a précisé durant le trajet entre la gare de Dax et le Hillon.

Ce Mardi 7 février, Jean-Pierre, René, Eric, Pascale et moi étions en réunion. Et un moment, dans un aparté, nous nous sommes interrogés sur la façon dont nous allions parler des personnes de ce groupe. Seront-ils les « migrants » dans un sens péjoratif, seront-ils les étrangers, les gens de passage ?

Comment parler d’eux, d’elles ? Ils ont comme nous un nom et une histoire. Ce sont des personnes. Elles ont besoin de notre attention.

L’important dans cet évènement, c’est le cœur de Monsieur Vincent qui bat en plein hiver, comme en 1617.

Philippe Lamblin CM🔸

Comment parler d’eux, d’elles ? Ils ont comme nous un nom et une histoire. Ce sont des personnes. Elles ont besoin de notre attention