PRESENTATION A L’ASSEMBLEE GENERALE DU PROJET DE RENOVATION DE LA MAISON-MERE DE LA CONGREGATION DE LA MISSION

Cette maison est un patrimoine  spirituel et matériel de toute la Congrégation et non pas seulement de la Province de France. Nos racines et notre histoire en tant que Congrégation sont définitivement imbriquées avec cette édifice qui a évolué sans cesse au long des deux derniers siècles. Son histoire est passionnante en son avenir prometteur.

PRESENTATION A L’ASSEMBLEE GENERALE DU PROJET DE RENOVATION DE LA MAISON-MERE DE LA CONGREGATION DE LA MISSION

Roberto GOMEZ
Roberto GOMEZ

Il m’a été demandé de vous rendre compte du projet de rénovation de la Maison-Mère de la Congrégation de la Mission. Merci de m’avoir donné l’occasion de le faire. Cette maison est un patrimoine  spirituel et matériel de toute la Congrégation et non pas seulement de la Province de France. Nos racines et notre histoire en tant que Congrégation sont définitivement imbriquées avec cette édifice qui a évolué sans cesse au long des deux derniers siècles. Son histoire est passionnante en son avenir prometteur.

Permettez-moi de rappeler quelques éléments importants de l’histoire de la Maison-Mère pour mieux comprendre les enjeux, les tenants et les aboutissants  du projet de rénovation de notre Maison :

  1. La Congrégation de la Mission a trouvé son « Deuxième Berceau » au 95 rue de Sèvres il y a 205 ans. En effet, depuis le 9 novembre 1817 l’ancien hôtel de LORGES est devenu l’espace où la Congrégation de la Mission a retrouvé vie et vigueur après les événements de la révolution française. A ce moment-là, les membres de la  Congrégation étant dispersés ne possédaient pas un endroit où se rassembler dignement. Le Vicaire Général de l’époque, Mr Verbert, a obtenu de l’État français l’ancien hôtel de LORGES et une somme de 90 000  francs permettant l’amélioration du bâtiment et l’adaptation aux besoins de la Congrégation qui recommençait une nouvelle étape de son histoire. Les supérieurs généraux successifs ont donné forme et dynamisme à cette maison tout au long du XIX° et du XX° siècles.

A l’origine l’édifice était tout petit, étroit et inconfortable ; non adapté aux besoins de la Congrégation renaissante. Mr Etienne le décrira comme « l’étable de Bethléem ». Il n’y avait même pas une chapelle pour la célébration de la liturgie. La chapelle actuelle fut consacrée  le 1° novembre 1827 par l’archevêque de Pairs à cet époque, Mgr de Quélin (10 ans après notre arrivée). Les reliques de saint Vincent sont transférées en grande pompe le 25 avril 1830. Les tribunes et les bas-côtés seront construits bien plus tard entre les années 1855 et 1860 puisque la chapelle était devenue trop petite pour les lazaristes et les dévotions populaires.

Le reste de la maison se développe petit à petit selon les besoins de la Congrégation. La salle à manger fut élargie, d’autres locaux sont construits, les numéros 93 et le 97 rue de Sèvres sont acquis progressivement. C’est Mr Etienne qui finira l’ouvre bien commencée par Mr Verbert. La Congrégation de la Mission connaît alors une période florissante. Des missionnaires sont envoyés depuis la Maison-Mère dans le monde entier : l’Orient, la Perse, la Grèce, la Chine, l’Amérique Latine. Des missionnaires connus et moins connus ont laissé leur vie dans ces missions. Il suffirait d’interroger les confrères vivant dans ces provinces. La Maison-Mère est devenue progressivement le « deuxième berceau » de la Congrégation, le cœur  de la compagnie.

Pendant cette période nous ne sommes pas propriétaires de la Maison-Mère, mais locataires de l’État français.

  1. Le départ du Supérieur général et de la curie à Rome en 1963. Ce départ marquera une nouvelle étape dans la vie et le devenir de la Maison-Mère[1]. Le Supérieur général part à Rome et les ressources  économiques s’envolent avec lui. Jusqu’à ce moment, c’est la Curie qui prend en charge la transformation et la vie quotidienne de la Maison-Mère. Celle-ci est alors confiée aux bons soins de la province de Paris tout en gardant la désignation de « Maison-Mère de la Congrégation de la Mission ». Ce départ voulu par la Congrégation elle-même, change beaucoup de choses dans la grande maison tant au niveau pratique qu’au niveau de l’organisation ; vous pouvez l’imaginer ! Malgré le départ de la curie à Rome, la Maison-Mère continue d’être le cœur spirituel de la Congrégation, le lieu de la mémoire vivante de la Compagnie, la gardienne d’un patrimoine spirituel et matériel inestimables. Qu’il suffise de penser à la Chapelle et aux archives historiques.

Avant de poursuivre, je voudrais être clair : nous ne souhaitons ni ne demandons que la Curie Générale retourne à Paris. Il n’y a aucune ambigüité là-dessus de notre part.

Depuis 1963, la maison continue de s’adapter aux besoins des époques changeantes : des douches dans tous les étages (mais non pas dans le chambres),  des ascenseurs, des téléphones, puis l’internet. Le nombre des confrères vivant à demeure diminue lentement mais sûrement. Pour faire face économiquement parlant aux besoins, la Maison-Mère doit ouvrir ses portes pour accueillir des gens d’église, des laïcs, des associations  et une série d’événements ponctuels qui apporteront de la vie et des ressources à la maison.

Nous ne sommes toujours pas propriétaires de la maison. Nous sommes toujours locataires de l’État.

  1. Le 6 octobre 2006, l’État français nous rend propriétaires de toute la Maison-Mère[2]. Nous ne possédions en fait que le 93 et le 97 rue de Sèvres ainsi que les 88-90-92 rue Cherche Midi (anciens locaux de la Maison Provinciale de Paris). Désormais, cette maison est pleinement la nôtre ! Ce « cadeau » de l’État français change aussi beaucoup de choses. De fait, en 1986, le visiteur de l’époque, P. Claude Lautissier, avait signé un contrat (un bail en français) de longue durée avec le représentant de l’état pour une période de 65 ans. En 2051 on aurait dû quitter la Maison-Mère. Cela explique la difficulté d’entreprendre des travaux à long terme. On n’était pas chez nous.

La Maison-Mère est une maison de la Province de Paris d’abord puis de la Province de France, mais de par son histoire et son devenir elle a bien une dimension internationale : elle est la Maison-Mère de toute la Congrégation même si concrètement cela ne se vérifie pas ou peu dans les faits. Le CIF (Centre International de Formation) fut l’occasion d’ouvrir davantage la maison à l’international mais les confrères ne se sont pas toujours sentis accueillis comme confrères dans ces murs. Ils étaient de passage et avaient leur rythme de vie ; leur participation à la vie communautaire des confrères sur place s’est faite peu à peu en toute fraternité. Ce fut un premier pas mais cela ne fait pas pour autant que les confrères qui viennent des autres provinces se sentent vraiment chez eux à la Maison-Mère. Il nous faut le reconnaitre et nous vous demandons de bien vouloir nous pardonner.

  1. Projet de Rénovation de la Maison-Mère : dans l’automne 2019 la Province de France présente un projet de rénovation intégral de la Maison-Mère au Supérieur général et à son Conseil (cf. document Power point). Le but étant de refaire de la Maison-Mère le cœur de la Compagnie et de la famille vincentienne. Rendre cette maison accueillante, chaleureuse et à nouveau missionnaire. On pourrait dire de manière simple que nous sommes assis sur une mine d’or tellement la maison est grande, bien placée et les possibilités d’évangélisation illimitées. Les célébrations 400ème centenaire de la fondation de la Congrégation peuvent marquer un nouveau départ dans le devenir de notre Maison. Nous avons rêvé pouvoir célébrer cette assemblée générale 2022 dans une Maison-Mère rénovée. D’ailleurs, aux Philippines lors de la dernière rencontre des Visiteurs, une consultation avait été soumise dans ce sens-là. On était partis dans cette direction-là. Le P. Général a demandé alors au P. Mark Pranaitis de recollecter des fonds pour cette œuvre. La Covid étant arrivée, tout a été ralenti… hélas les travaux n’ont pas pu commencer comme prévu et l’argent n’a pas pu être collecté.

La Maison-Mère a besoin d’être rénovée. Elle est le patrimoine de chaque province et de chaque membre de la CM. Notre maison est au cœur de Paris. Nous sommes idéalement placés. Cette maison peut encore rendre d’immenses services à la Congrégation de la Mission, à la famille vincentienne, à l’église locale et universelle, aux pauvres, à l’évangélisation et au chantier immense de la charité. Le cœur de la « petite compagnie » continue de battre à Paris. Sa mémoire historique il faut la chercher dans les rues de Paris, dans ses institutions et bâtiments, dans la géographie nationale et les innombrables visages qui ont marqué son histoire.  Les premières missions ont eu lieu dans la campagne française, le génie de la charité affective et effective est né Châtillon les Dombes et à Folleville, à Villepreux… et dans l’âme de notre Père gascon.  Les reliques de saint Vincent (son corps et son cœur) sont vénérées à notre chapelle et à la Rue du Bac. Nous vénérons également dans notre chapelle les martyrs de Chine.

La Province de France s’est lancée depuis deux ans avec ses fonds propres dans la rénovation de la maison par étapes. 54 chambres ont été déjà rénovées.  Une partie étant réservée à un meilleur accueil des lazaristes et des gens d’église. Depuis le mois de janvier l’accueil de la maison est en chantier. Vous pourrez le constater de vos  yeux lors de votre prochaine visite à la Maison-Mère.

Il reste beaucoup à faire et la Province de France se rend compte qu’elle ne pourra pas toute seule mener à bien cet ouvre. Nous avons besoin d’idées, d’énergies, de personnes capables de s’investir dans un tel ouvrage et nous avons besoin aussi de recours financiers. Le P. Générale et la Curie ainsi que  le P. Mark ont déjà trouvé un million et demie de dollars. Mais il nous faut bien davantage pour que la Maison-Mère puisse proposer à toute la Compagnie et à la famille vincentienne un élan nouveau du côté de la charité  et des nouveaux services missionnaires.

La Maison-Mère est internationale, cela est un fait. La communauté locale actuelle compte 22 membres dont la moitié ne sont pas d’origine française. Nous voulons accueillir les confrères bien et mieux, nous savons que les célébrations du 400 centenaire de fondation de la CM sont une occasion propice (un kairos en langage biblique) pour redonner vie et dynamisme à ce « deuxième berceau » de la compagnie.

Pour tout cela, la Maison-Mère a besoin aujourd’hui de votre aide et soutien. Jadis, c’était la Compagnie, depuis la Maison-Mère qui créait, entretenait, venait en aide aux Provinces. Aujourd’hui, comme autrefois Jérusalem qui avait engendré les églises et a dû en recevoir une aide (Rm 15,26), à présent c’est la Maison-Mère qui a besoin de l’aide de ses enfants. N’est-ce pas là un juste retour des choses ?

Roberto Gomez cm

Supérieur de la Maison-Mère

Assemblée Générale de la CM

A Rome le 2 juillet 2022

[1] La province de Toulouse est créée en 1953, 10 ans avant le départ de la Curie générale à Rome. Un bon nombre de confrères et de ressources sont réservés pourque cette province puisse prendre de l’élan.

[2] Cf. Courrier du Ministère de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire français du 6 octobre 2006, (Archives de la Maison-Mère). Le ministère de l’intérieur et celui des finances reconnaissent que les Lazaristes sont les propitierais de la parcelle cadastrale BD 04.

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Rencontre des jeunes confrères lazaristes européens en Galice (Espagne)

C’était l’occasion de prendre davantage en compte l’aspect international de la congrégation, d’enrichir les points de vue respectifs d’autres sensibilités et cultures ecclésiales, peut-être aussi de se rasséréner face au nombre déclinant de nouveaux confrères dans nos contrées.

Rencontre des jeunes confrères lazaristes européens en Galice (Espagne)

Perceval PONDROM
Perceval PONDROM

Du 29 juillet au 7 août a eu lieu la rencontre des jeunes confrères lazaristes européens en Galice, d’abord au sanctuaire Nuestra Señora dos Milagros près d’Ourense, puis à Saint Jacques de Compostelle. C’était l’occasion de prendre davantage en compte l’aspect international de la congrégation, d’enrichir les points de vue respectifs d’autres sensibilités et cultures ecclésiales, peut-être aussi de se rasséréner face au nombre déclinant de nouveaux confrères dans nos contrées. Plusieurs provinces (Espagne, Italie, France, Pologne, Slovaquie, Orient…) étaient représentées, notamment un fort contingent de Polonais qui s’étaient déplacés malgré la distance, tout comme les confrères de la province d’Orient. Nous avons pu constater la diversité de l’état des vocations dans les provinces. Pour exemple, je ne citerai que le contraste entre la vingtaine de séminaristes polonais dans la fleur de l’âge et l’unique candidat français présent, déjà un peu décati.

La rencontre était rythmée par des temps de prière, d’enseignements ou témoignages, et de partages en groupes linguistiques. Nous avons aussi fait deux petites étapes du chemin de Saint-Jacques. La première étape de 9 km nous a permis de découvrir le beau monastère roman de Oseira, où nous avons rencontré deux jeunes femmes, fondatrices pendant le confinement de 2020 du blog « Juventruth » qui propose d’apprendre à devenir « un jeune authentique ». Leur témoignage sur les « espérances des jeunes envers les prêtres », résultat d’une enquête auprès de leurs « followers », a suscité l’enthousiasme chez les uns et le désarroi chez d’autres, tant il en ressortait une image archi-sacralisée du prêtre présenté comme « la présence vivante de Dieu sur terre ». Mais il est vrai que leur fraîcheur et leur joie faisait plaisir à voir. La deuxième étape, plus longue (20km) nous a menés à Saint-Jacques de Compostelle, où nous avons participé à l’eucharistie de la famille vincentienne en Espagne, présidée par le supérieur général Tomaž Mavrič.

La deuxième partie de la rencontre était une participation au « pèlerinage européen des jeunes » à Saint-Jacques de Compostelle, dont bien peu de personnes hors de la péninsule hispanique ne semblaient avoir été mises au courant. Le côté européen était assez subtil et peut-être que certaines nationalités n’étaient représentées que parmi les lazaristes. Nous avons participé à quelques ateliers en après-midi (notamment sur le leadership en Eglise et sur l’évangélisation des jeunes, toutes deux animées par un évangélique américain), et en soirée à des veillées d’adoration eucharistique et à un musical. Le 7 août, la célébration eucharistique était présidée par l’archevêque de Lisbonne qui représentait le pape. Il a invité les jeunes à se rendre l’année prochaine à Lisbonne pour les JMJ.

À la fin d’une année de séminaire interne assez solitaire, cela a été une joie pour moi de rencontrer autant de jeunes confrères européens et d’échanger avec eux. La célébration eucharistique avec la famille vincentienne nous a en outre permis de goûter à la diversité des mouvements inspirés de l’esprit de saint Vincent. C’était une rencontre pleine de vie, source d’espérance pour l’avenir.

Perceval PONDROM

 

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Kalahrdaya, la Bonne Nouvelle proclamée par la danse

L’atmosphère de dévotion créée par les danseurs était palpable et l’assemblée en était visiblement saisie. La joie et la gratitude exprimées sur le visage et dans les gestes des danseurs dans leur louange de Dieu se communiquaient à l’assemblée.

Kalahrdaya, la Bonne Nouvelle proclamée par la danse

Perceval PONDROM
Perceval PONDROM

Les 14 et 15 juin derniers, le prêtre jésuite Saju George et une petite troupe constituée d’élèves de son Centre d’Art, Culture et Spiritualité « Kalahrdaya » (en sanskrit : « Cœur de l’Art ») présentaient un programme de danse classique indienne, respectivement à la chapelle Saint-Vincent-de-Paul à Paris et à l’église Sainte-Anne à Amiens. Kalahrdaya est un centre de développement personnel par la danse, la musique et l’art destiné en priorité aux populations marginalisées. Pour Saju George, la danse, langage religieux naturel en Inde comme dans bien d’autres pays, est un outil d’évangélisation et de dialogue interreligieux. D’après la tradition indienne, c’est le langage donné par Dieu aux petits exclus de l’accès aux textes sacrés, afin qu’ils le connaissent et le louent d’une façon inimitable. Moi qui avais vécu et travaillé pendant deux ans à Kalahrdaya, qui avais baigné dans la spiritualité de l’art sacré indien, qui avais été nourri de l’amitié du P. Saju, de ses confrères et des élèves du centre, j’avais à cœur de présenter cette façon différente de prier et de louer Dieu par la danse, aux confrères, aux fidèles et à tous ceux qui seraient intéressés.

Par la danse inaugurale, appelée « offrande de fleurs », les danseurs remerciaient Dieu, le sanctuaire et l’audience de l’opportunité de danser, puis suivaient quelques numéros de danse « pure » (sans éléments théâtraux) ; ensuite, des danses « théâtrales » illustraient des thèmes spirituels et bibliques, et le programme se concluait par une sorte de bouquet final louant Dieu pour la résurrection du Christ et une pièce courte pour demander la bénédiction de Dieu sur l’assemblée. Sensible à l’hospitalité de la Congrégation de la Mission, le P. Saju avait ajouté au début de la partie « théâtrale » la chorégraphie d’une hymne à saint Vincent de Paul dans sa langue natale, le malayalam. Saint Ignace était aussi honoré par une illustration de sa célèbre « prière d’abandon ». Entre autres morceaux, une hymne à la Création ou bien la danse au Saint-Esprit auraient été plus familiers à ceux qui avaient déjà fréquenté les tournées européennes de Kalahrdaya. Chaque morceau était introduit par un exposé explicitant la signification des paroles des chants et des gestes des danseurs.

Mon inquiétude avant cet événement inhabituel dans la chapelle Saint-Vincent s’est muée au cours de la soirée en joie profonde. L’atmosphère de dévotion créée par les danseurs était palpable et l’assemblée en était visiblement saisie. La joie et la gratitude exprimées sur le visage et dans les gestes des danseurs dans leur louange de Dieu se communiquaient à l’assemblée. Pour ces jeunes villageois, l’expérience de libération par la danse et la louange de Dieu n’est pas qu’une théorie. La danse est ce qui leur permet de briller sur les scènes indiennes et européennes, et cette expérience peut contribuer à les transformer, s’ils sont assidus, en des leaders qui tireront vers le haut les habitants de leurs villages. Les vincentiens étaient émus d’entendre Saju raconter ses expériences, dès son enfance avec la Société de Saint Vincent de Paul, présente en Inde dans de nombreuses paroisses, et pendant son ministère de diacre qu’il a voulu vivre dans une paroisse lazariste du sud de Calcutta. Le curé lui avait offert une petite bicyclette avec ces paroles qui ont nourri sa vie au service des villageois : « Va dans les villages, entre dans les maisons, prie avec les habitants et fais leur connaissance. »

À la fin des soirées, après la danse de bénédiction, le public et les danseurs se sont attardés assez longuement au fond des églises pour échanger. Tous étaient visiblement touchés par cette expérience. Saju m’a ensuite exprimé sa gratitude d’avoir pu danser en l’honneur de saint Vincent, devant ses reliques : un « grand sentiment de plénitude » partagé avec nous tous. Il rêve à présent de chorégraphier la vie de Monsieur Vincent, pourquoi pas à l’occasion du quatrième centenaire de la fondation de la Congrégation de la Mission ?

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CONGRES VOCATIONS

Le Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les vocations organise le Congrès Vocations Les 29-30 avril et 1 mai prochain, à Paris,

CONGRES VOCATIONS

Service des Vocations
Service des Vocations

Le Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les vocations organise le Congrès Vocations Les 29-30 avril et 1 mai prochain, à Paris,

Ce rendez-vous se déroule en deux temps : 

  • 29-30 avril : colloquepour tous les acteurs de pastorale jeune :

https://www.congresvocations.fr/colloque

  • 30 avril – 1 mai : festivalpour tous, notamment les jeunes des 18 à 30 ans :

https://www.congresvocations.fr/copie-de-le-congres

Il est possible d’assister à l’un ou l’autre ou les deux. 

Merci de relayer auprès des animateurs de pastorale jeunes que vous côtoyez dans vos secteurs ou paroisses. Un rendez-vous à vivre ensemble pour renforcer les liens fraternels et missionnaires.  

Merci de relayer aussi auprès des jeunes (18-30 ans) l’invitation au Festival. 

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Un nouveau ministère de VIN-JPIC dans la dynamique de l’encyclique Laudato Si

Cette simple intervention en faveur des bénéficiaires de la SPRAR, des demandeurs d'asile et des détenteurs du statut de protection internationale et humanitaire, résidant légalement à Rome, qui frappent à nos portes, est une manière concrète de faire face aux nouveaux défis de la pauvreté qui, au XXIe siècle, sollicitent notre adhésion à l'Évangile du Christ.

Un nouveau ministère de VIN-JPIC dans la dynamique de l’encyclique Laudato Si

Dans le sillage de l’encyclique Laudato Si publiée en mai 2014 et de la création du dicastère du développement durable par le pape François en août 2016, l’Union des Supérieurs majeurs, par sa commission justice paix, contribue à la recherche de voies nouvelles de respect des droits humains par une commission Justice et paix, créée il y a plus de quarante ans. Elle la complètera avec « la sauvegarde de la création » d’après l’encyclique Laudato Si, ayant alors un service JPIC (Justice Paix et Intégrité de la Création -en anglais-).

C’est dans cette dynamique que le supérieur Général Tomaz Mavrick propose en 2016 que nous commencions un réseau des délégués provinciaux de ce ministère : VIN-JPIC ; vincentien Justice, Paix et Sauvegarde de la Création. Sur 13 provinces constituant la CEVIM, 11 me choisiront comme délégué et l’an dernier le président des visiteurs, le P Ziad Hadad, après avoir consulté les visiteurs, m’a demandé d’être le délégué européen VNIJPIC de la CEVIM.

Durant l’année passée, bien que rencontrant des difficultés à collecter les données, je parviens à établir un rapport pour James CLAFFEY notre représentant à l’ONU, présentant ce que nos provinces font avec les sans-abris : en Irlande ; en Italie ; en Espagne, en France, en Ukraine et en Slovénie.

La famille vincentienne a choisi cette année de mettre l’accent sur un des drames sociaux de notre époque : les migrations. Comme coordinateur européen VIN-JPIC de la CEVIM, je sais que la CEVIM a d’autres activités au service des migrants en Espagne, en Italie, ainsi qu’en France par un confrère au service des prêtres étrangers coopérateurs et par moi-même avec le réseau JRS-Welcome sur Amiens. Je suis heureux de vous partager l’expérience du projet Méditerranée conduit par la Curie, à Rome. J’espère que cela donnera à plusieurs d’entre vous l’envie de communiquer sur ce que vous faites dans ce domaine et peut être de commencer dans votre proximité des actions similaires.   

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“Mediterranea”

A la Curie Générale des Missionnaires Vincentiens, un projet de changement systémique de la Famille Vincentienne pour l’intégration sociale et professionnelle des réfugiés politiques est mis en place. Ce projet est piloté par Elena Grazini et Giuseppe Carulli.

Nous avons encore dans nos cœurs et nos esprits le Jubilé vincentien, le grand Symposium pour les 400 ans du charisme de notre Fondateur. Nous avons vécu cet anniversaire non pas comme une célébration qui serait une fin en soi, mais en le considérant comme un point de départ pour commencer à projeter le charisme dans le cinquième centenaire. Nous voulons répondre aux défis que les nouvelles pauvretés nous posent aujourd’hui. Notre Saint Père François, dans le message envoyé à la Famille Vincentienne, nous a écrit que le témoignage de Saint Vincent “nous encourage à investir dans la créativité de l’amour avec l’authenticité d’un “cœur qui voit””. La charité, en effet, ne se contente pas des bonnes habitudes du passé, mais sait transformer le présent. Cela est encore plus nécessaire aujourd’hui, dans la complexité toujours changeante d’une société mondialisée, où certaines formes d’aumône et d’assistance, même si elles sont motivées par des intentions généreuses, risquent d’alimenter des structures d’exploitation et d’illégalité et de ne pas apporter de bénéfices réels et durables. C’est pourquoi la réflexion sur la charité, l’organisation du soutien et l’investissement dans la formation sont des enseignements actuels qui nous viennent de saint Vincent. En même temps, son exemple nous stimule à donner de l’espace et du temps aux pauvres, aux nouveaux pauvres d’aujourd’hui, aux trop nombreux pauvres d’aujourd’hui, à faire nôtres leurs pensées et leurs difficultés, car un christianisme sans contact avec ceux qui souffrent devient un christianisme désincarné, incapable de toucher la chair du Christ. Nous nous efforçons de rencontrer les pauvres, de favoriser les pauvres, de donner une voix aux pauvres, afin que leur présence ne soit pas réduite au silence par “la culture de l’éphémère.”

Le projet Mediterranea s’inscrit dans ce contexte. Cet autre fruit du charisme vincentien consiste à réaménager et à mettre en valeur le terrain non cultivé appartenant à la Curie générale de la Congrégation de la Mission (environ deux hectares de terrain) sur la Via della Nocetta 191. On y a développé une pépinière spécialisée dans les plantes du bassin méditerranéen, un potager, un jardin d’herbes aromatiques et la production d’objets de design pour l’extérieur.

Mediterranea est née au début de l’année 2018 grâce à l’alliance entre la Congrégation de la Mission, les Groupes de Volontariat Vincentien – Lazio [AIC], la Coopérative Sociale “Tre Fontane” (organisme de gestion de certains centres SPRAR [Système de protection des demandeurs d’asile et des réfugiés] présents sur le territoire de Rome), et l’association à but non lucratif “Linaria” (qui a développé au fil du temps différentes expériences sur l’espace urbain et l’intégration). L’objectif principal de Mediterranea est la requalification des compétences professionnelles d’un groupe de 12 bénéficiaires de SPRAR, demandeurs d’asile et titulaires d’une protection internationale et humanitaire, résidant légalement à Rome. Il entend les soutenir afin de les intégrer dans l’environnement social et professionnel romain. Il s’agit d’un projet de changement systémique en ligne avec la politique de la Famille Vincentienne de la dernière décennie et les orientations du récent Symposium.

Grâce à tout cela, aujourd’hui, sur le terrain de la Curie générale, il y a :

– Un potager biologique dont les légumes sont vendus sur place ;

– Un jardin d’herbes aromatiques et une vaste plantation d’agrumes à partir desquels sont produits des épices salées et sucrées en pots de 50 grammes et des confitures biologiques pour la vente au détail et en ligne ;

– Une pépinière pour la culture d’une collection précieuse et rare de “Sweet pea” (plantes à fleurs très parfumées et grimpantes) et de “Cosmos” (fleurs annuelles de variétés très particulières) dont les graines proviennent de pépinières spécialisées de Grande-Bretagne ; une large gamme de plantes de la famille des graminées et de plantes méditerranéennes (plantes xérophiles adaptées à la vie dans des environnements caractérisés par de longues périodes de sécheresse ou des climats arides ou désertiques) grâce à la collaboration avec “Cascina Bollate”, la pépinière que Susanna Magistretti a développée dans la prison du même nom ;

– Production d’objets de design pour jardins et terrasses urbaines tels que des tuteurs pour plantes et murs, des jardins verticaux, des tables et des chaises pour jardins, des bassins en fer et en bois pour plantes de tous types et genres ;

– Conception et entretien de jardins, terrasses et balcons grâce au professionnalisme de Michela Pasquali (architecte paysagiste et présidente de Linaria).

Grâce à la collaboration naissante avec la coopérative sociale “Accoglienza Vincenziana”, nous avons l’intention d’entrer dans le monde du travail et du commerce de manière stable et professionnelle, à travers une action d’entreprise sociale qui s’implante sur le territoire local et national.

L’initiative, en plus d’être l’occasion pour ce groupe de réfugiés politiques d’obtenir une intégration sociale complète et indépendante, prévoit également d’être un essai avec un fort impact social, économique et environnemental avec la possibilité de devenir un projet pilote reproductible sur une propriété religieuse ou publique dans d’autres zones urbaines. Ces deux caractéristiques (le fort impact social et la réplicabilité du projet) sont également deux stratégies essentielles de la méthodologie du changement systémique.

Cette simple intervention en faveur des bénéficiaires de la SPRAR, des demandeurs d’asile et des détenteurs du statut de protection internationale et humanitaire, résidant légalement à Rome, qui frappent à nos portes, est une manière concrète de faire face aux nouveaux défis de la pauvreté qui, au XXIe siècle, sollicitent notre adhésion à l’Évangile du Christ. Nous répondons par une intervention globale et totale permettant un changement intégral du style de vie et produisant un véritable tournant redonnant dignité et autonomie à la personne, un changement systémique de son existence.

La charité, en plus de ne pas être pompeuse, ni gonflée, comme le dit Saint Paul, ne jouit pas de l’injustice, mais accueille la vérité … La charité n’aura jamais de fin.

Pour plus d’informations, vous pouvez visiter notre site web :

http://www.mediterranearete.org/

et la page Facebook : https://www.facebook.com/mediterranearete/?ref=br_rs.

Bernard MASSARINI