Une communauté appelée à faire naître le Royaume de Dieu

Ce fut l'occasion de nous dire, avec la musique de la poésie de Pagnol, que nous ne sommes que les serviteurs de la communauté désirée par Jésus

Une communauté appelée à faire naître le Royaume de Dieu

Bernard MASSARINI
Bernard MASSARINI

Au Congrès Mission de fin septembre début octobre 2022, le cardinal Jean-Marc AVELINE, Archevêque de Marseille,  a été invité à parler du ministère sacerdotal. Ce fut l’occasion de nous dire, avec la musique de la poésie de Pagnol, que nous ne sommes que les serviteurs de la communauté désirée par Jésus. Cette communauté qui doit faire naître le Royaume qu’elle est appelé à accueillir. Tout prêtre, et même tout fidèle chrétien trouvera la joie et le plaisir d’écouter et de réécouter la conférence de cet homme d’Eglise qui nous livre le secret de la mission sacerdotale en partant de sa propre expérience. Voilà pourquoi nous vous la proposons en ce début d’année 2023. Qu’elle soit pour tous nos lecteurs le cadeau du nouvel an. La conférence s’intitule: « Le ministère presbytéral dans la mission de l’Église« . Bonne et sainte année 2023! 

 

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Kalahrdaya, la Bonne Nouvelle proclamée par la danse

L’atmosphère de dévotion créée par les danseurs était palpable et l’assemblée en était visiblement saisie. La joie et la gratitude exprimées sur le visage et dans les gestes des danseurs dans leur louange de Dieu se communiquaient à l’assemblée.

Kalahrdaya, la Bonne Nouvelle proclamée par la danse

Perceval PONDROM
Perceval PONDROM

Les 14 et 15 juin derniers, le prêtre jésuite Saju George et une petite troupe constituée d’élèves de son Centre d’Art, Culture et Spiritualité « Kalahrdaya » (en sanskrit : « Cœur de l’Art ») présentaient un programme de danse classique indienne, respectivement à la chapelle Saint-Vincent-de-Paul à Paris et à l’église Sainte-Anne à Amiens. Kalahrdaya est un centre de développement personnel par la danse, la musique et l’art destiné en priorité aux populations marginalisées. Pour Saju George, la danse, langage religieux naturel en Inde comme dans bien d’autres pays, est un outil d’évangélisation et de dialogue interreligieux. D’après la tradition indienne, c’est le langage donné par Dieu aux petits exclus de l’accès aux textes sacrés, afin qu’ils le connaissent et le louent d’une façon inimitable. Moi qui avais vécu et travaillé pendant deux ans à Kalahrdaya, qui avais baigné dans la spiritualité de l’art sacré indien, qui avais été nourri de l’amitié du P. Saju, de ses confrères et des élèves du centre, j’avais à cœur de présenter cette façon différente de prier et de louer Dieu par la danse, aux confrères, aux fidèles et à tous ceux qui seraient intéressés.

Par la danse inaugurale, appelée « offrande de fleurs », les danseurs remerciaient Dieu, le sanctuaire et l’audience de l’opportunité de danser, puis suivaient quelques numéros de danse « pure » (sans éléments théâtraux) ; ensuite, des danses « théâtrales » illustraient des thèmes spirituels et bibliques, et le programme se concluait par une sorte de bouquet final louant Dieu pour la résurrection du Christ et une pièce courte pour demander la bénédiction de Dieu sur l’assemblée. Sensible à l’hospitalité de la Congrégation de la Mission, le P. Saju avait ajouté au début de la partie « théâtrale » la chorégraphie d’une hymne à saint Vincent de Paul dans sa langue natale, le malayalam. Saint Ignace était aussi honoré par une illustration de sa célèbre « prière d’abandon ». Entre autres morceaux, une hymne à la Création ou bien la danse au Saint-Esprit auraient été plus familiers à ceux qui avaient déjà fréquenté les tournées européennes de Kalahrdaya. Chaque morceau était introduit par un exposé explicitant la signification des paroles des chants et des gestes des danseurs.

Mon inquiétude avant cet événement inhabituel dans la chapelle Saint-Vincent s’est muée au cours de la soirée en joie profonde. L’atmosphère de dévotion créée par les danseurs était palpable et l’assemblée en était visiblement saisie. La joie et la gratitude exprimées sur le visage et dans les gestes des danseurs dans leur louange de Dieu se communiquaient à l’assemblée. Pour ces jeunes villageois, l’expérience de libération par la danse et la louange de Dieu n’est pas qu’une théorie. La danse est ce qui leur permet de briller sur les scènes indiennes et européennes, et cette expérience peut contribuer à les transformer, s’ils sont assidus, en des leaders qui tireront vers le haut les habitants de leurs villages. Les vincentiens étaient émus d’entendre Saju raconter ses expériences, dès son enfance avec la Société de Saint Vincent de Paul, présente en Inde dans de nombreuses paroisses, et pendant son ministère de diacre qu’il a voulu vivre dans une paroisse lazariste du sud de Calcutta. Le curé lui avait offert une petite bicyclette avec ces paroles qui ont nourri sa vie au service des villageois : « Va dans les villages, entre dans les maisons, prie avec les habitants et fais leur connaissance. »

À la fin des soirées, après la danse de bénédiction, le public et les danseurs se sont attardés assez longuement au fond des églises pour échanger. Tous étaient visiblement touchés par cette expérience. Saju m’a ensuite exprimé sa gratitude d’avoir pu danser en l’honneur de saint Vincent, devant ses reliques : un « grand sentiment de plénitude » partagé avec nous tous. Il rêve à présent de chorégraphier la vie de Monsieur Vincent, pourquoi pas à l’occasion du quatrième centenaire de la fondation de la Congrégation de la Mission ?

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« En tout humain, voir une âme à sauver »

"En tout humain, voir une âme à sauver": cette phrase de saint Charles de Foucauld, canonisé à Rome dimanche dernier, montre le cœur de la spiritualité de celui qui est passé du statut d'officier français à celui de "frère universel", la grâce de Dieu aidant.

« En tout humain, voir une âme à sauver »

Jean Yves DECOURNEAU
Jean Yves DECOURNEAU

Bonjour à chacun et chacune, et bienvenue à ceux qui reçoivent ce courriel pour la première fois.

« En tout humain, voir une âme à sauver« : cette phrase de saint Charles de Foucauld, canonisé à Rome dimanche dernier, montre le cœur de la spiritualité de celui qui est passé du statut d’officier français à celui de « frère universel », la grâce de Dieu aidant.

Vous trouverez donc, en cliquant sur le lien (vidéo) ci-dessous, le mot du Padré de ce mois de mai consacré à cette sainte figure singulière qui nous est déjà familière en Eglise. Ce mot dure 11mn. Je vous souhaite une bonne écoute!

Ce lien bleu vous conduit sur ma chaîne YouTube. Vous pouvez vous abonner gratuitement, consulter les autres mots du Padré, émettre un avis et partager fraternellement cette petite chaîne d’évangélisation.

J’espère ne pas vous déranger par ce courriel qui entretient, à mon sens, un lien d’amitié, qu’il soit tissé depuis longtemps ou non.

 

Par avance, passez une bonne fête de l’Ascension!

Que Dieu vous garde et vous bénisse!

Padre Jean-Yves Ducourneau, cm.

 

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MESSAGE URBI ET ORBI DU PAPE FRANÇOIS. PAQUES 2020. Basilique vaticane Dimanche 12 avril 2020

Comme une nouvelle flamme, cette Bonne Nouvelle s’est allumée dans la nuit : la nuit d’un monde déjà aux prises avec des défis du moment et maintenant opprimé par la pandémie, qui met à dure épreuve notre grande famille humaine. En cette nuit la voix de l’Eglise a résonné : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » (Séquence pascale).

MESSAGE URBI ET ORBI DU PAPE FRANÇOIS. PAQUES 2020. Basilique vaticane Dimanche 12 avril 2020

Chers frères et sœurs, bonne fête de Pâques ! Aujourd’hui retentit dans le monde entier l’annonce de l’Eglise : “ Jésus Christ est ressuscité ! ” – “ Il est vraiment ressuscité !”.

Comme une nouvelle flamme, cette Bonne Nouvelle s’est allumée dans la nuit : la nuit d’un monde déjà aux prises avec des défis du moment et maintenant opprimé par la pandémie, qui met à dure épreuve notre grande famille humaine. En cette nuit la voix de l’Eglise a résonné : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » (Séquence pascale).

C’est une autre “contagion”, qui se transmet de cœur à cœur – parce que tout cœur humain attend cette Bonne Nouvelle. C’est la contagion de l’espérance : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » Il ne s’agit pas d’une formule magique, qui fait s’évanouir les problèmes. Non, la résurrection du Christ n’est pas cela. Elle est au contraire la victoire de l’amour sur la racine du mal, une victoire qui “ n’enjambe pas” la souffrance et la mort, mais les traverse en ouvrant une route dans l’abime, transformant le mal en bien : marque exclusive de la puissance de Dieu.

Le Ressuscité est le Crucifié, pas un autre. Dans son corps glorieux il porte, indélébiles, les plaies : blessures devenues fissures d’espérance. Nous tournons notre regard vers lui pour qu’il guérisse les blessures de l’humanité accablée.

Aujourd’hui ma pensée va surtout à tous ceux qui ont été directement touchés par le coronavirus : aux malades, à ceux qui sont morts et aux familles qui pleurent la disparition de leurs proches, auxquels parfois elles n’ont même pas pu dire un dernier au revoir. Que le Seigneur de la vie accueille avec lui dans son royaume les défunts et qu’il donne réconfort et espérance à ceux qui sont encore dans l’épreuve, spécialement aux personnes âgées et aux personnes seules. Que sa consolation ne manque pas, ni les aides nécessaires à ceux qui se trouvent dans des conditions de vulnérabilité particulière, comme ceux qui travaillent dans les maisons de santé, ou qui vivent dans les casernes et dans les prisons. Pour beaucoup, c’est une Pâques de solitude, vécue dans les deuils et les nombreuses difficultés que la pandémie provoque, des souffrances physiques aux problèmes économiques.

Cette maladie ne nous a pas privé seulement des affections, mais aussi de la possibilité d’avoir recours en personne à la consolation qui jaillit des Sacrements, spécialement de l’Eucharistie et de la Réconciliation. Dans de nombreux pays il n’a pas été possible de s’en approcher, mais le Seigneur ne nous a pas laissés seuls ! Restant unis dans la prière, nous sommes certains qu’il a mis sa main sur nous (cf. Ps 138, 5), nous répétant avec force : ne crains pas, « je suis ressuscité et je suis toujours avec toi » (cf. Missel romain) !

Que Jésus, notre Pâque, donne force et espérance aux médecins et aux infirmiers, qui partout offrent au prochain un témoignage d’attention et d’amour jusqu’à l’extrême de leurs forces et souvent au sacrifice de leur propre santé. A eux, comme aussi à ceux qui travaillent assidument pour garantir les services essentiels nécessaires à la cohabitation civile, aux forces de l’ordre et aux militaires qui en de nombreux pays ont contribué à alléger les difficultés et les souffrances de la population, va notre pensée affectueuse, avec notre gratitude.

Au cours de ces semaines, la vie de millions de personnes a changé à l’improviste. Pour beaucoup, rester à la maison a été une occasion pour réfléchir, pour arrêter les rythmes frénétiques de la vie, pour être avec ses proches et jouir de leur compagnie. Pour beaucoup cependant c’est aussi un temps de préoccupation pour l’avenir qui se présente incertain, pour le travail que l’on risque de perdre et pour les autres conséquences que la crise actuelle porte avec elle. J’encourage tous ceux qui ont des responsabilités politiques à s’employer activement en faveur du bien commun des citoyens, fournissant les moyens et les instruments nécessaires pour permettre à tous de mener une vie digne et pour favoriser, quand les circonstances le permettront, la reprise des activités quotidiennes habituelles.

Ce temps n’est pas le temps de l’indifférence, parce que tout le monde souffre et tous doivent se retrouver unis pour affronter la pandémie. Jésus ressuscité donne espérance à tous les pauvres, à tous ceux qui vivent dans les périphéries, aux réfugiés et aux sans-abri. Que ces frères et sœurs plus faibles, qui peuplent les villes et les périphéries de toutes les parties du monde, ne soient pas laissés seuls. Ne les laissons pas manquer des biens de première nécessité, plus difficiles à trouver maintenant alors que beaucoup d’activités sont arrêtées, ainsi que les médicaments et, surtout, la possibilité d’une assistance sanitaire convenable. Vu les circonstances, que soient relâchées aussi les sanctions internationales qui empêchent aux pays qui en sont l’objet de fournir un soutien convenable à leurs citoyens, et que tous les Etats se mettent en condition d’affronter les besoins majeurs du moment, en réduisant, si non carrément en remettant, la dette qui pèse sur les budgets des États les plus pauvres.

Ce temps n’est pas le temps des égoïsmes, parce que le défi que nous affrontons nous unit tous et ne fait pas de différence entre les personnes. Parmi les nombreuses régions du monde frappées par le coronavirus, j’adresse une pensée spéciale à l’Europe. Après la deuxième guerre mondiale, ce continent a pu renaître grâce à un esprit concret de solidarité qui lui a permis de dépasser les rivalités du passé. Il est plus que jamais urgent, surtout dans les circonstances actuelles, que ces rivalités ne reprennent pas vigueur, mais que tous se reconnaissent membres d’une unique famille et se soutiennent réciproquement. Aujourd’hui, l’Union Européenne fait face au défi du moment dont dépendra, non seulement son avenir, mais celui du monde entier. Que ne se soit pas perdue l’occasion de donner une nouvelle preuve de solidarité, même en recourant à des solutions innovatrices. L’alternative est seulement l’égoïsme des intérêts particuliers et la tentation d’un retour au passé, avec le risque de mettre à dure épreuve la cohabitation pacifique et le développement des prochaines générations.

Ce temps n’est pas le temps des divisions. Que le Christ notre paix éclaire tous ceux qui ont des responsabilités dans les conflits, pour qu’ils aient le courage d’adhérer à l’appel pour un cessez le feu mondial et immédiat dans toutes les régions du monde. Ce n’est pas le temps de continuer à fabriquer et à trafiquer des armes, dépensant des capitaux énormes qui devraient être utilisés pour soigner les personnes et sauver des vies. Que ce soit au contraire le temps de mettre finalement un terme à la longue guerre qui a ensanglanté la Syrie bien-aimée, au conflit au Yémen et aux tensions en Irak, comme aussi au Liban. Que ce temps soit le temps où Israéliens et Palestiniens reprennent le dialogue, pour trouver une solution stable et durable qui permette à tous deux de vivre en paix. Que cessent les souffrances de la population qui vit dans les régions orientales de l’Ukraine. Que soit mis fin aux attaques terroristes perpétrées contre tant de personnes innocentes en divers pays de l’Afrique.

Ce temps n’est pas le temps de l’oubli. Que la crise que nous affrontons ne nous fasse pas oublier tant d’autres urgences qui portent avec elles les souffrances de nombreuses personnes. Que le Seigneur de la vie se montre proche des populations en Asie et en Afrique qui traversent de graves crises humanitaires, comme dans la région de Cabo Delgado, au nord du Mozambique. Qu’il réchauffe le cœur des nombreuses personnes réfugiées et déplacées, à cause de guerres, de sécheresse et de famine. Qu’il donne protection aux nombreux migrants et réfugiés, beaucoup d’entre eux sont des enfants, qui vivent dans des conditions insupportables, spécialement en Libye et aux frontières entre la Grèce et la Turquie. Et je ne veux pas oublier l’île de Lesbos. Qu’il permette au Venezuela d’arriver à des solutions concrètes et immédiates pour accorder l’aide internationale à la population qui souffre à cause de la grave conjoncture politique, socio-économique et sanitaire.

Chers frères et sœurs,

indifférence, égoïsme, division, oubli ne sont pas vraiment les paroles que nous voulons entendre en ce temps. Nous voulons les bannir en tout temps ! Elles semblent prévaloir quand la peur et la mort sont victorieuses en nous, c’est-à-dire lorsque nous ne laissons pas le Seigneur Jésus vaincre dans notre cœur et dans notre vie. Lui, qui a déjà détruit la mort nous ouvrant le chemin du salut éternel, qu’il disperse les ténèbres de notre pauvre humanité et nous introduise dans son jour glorieux qui ne connaît pas de déclin.

Par ces réflexions, je voudrais souhaiter à vous tous une bonne fête de Pâques.

 

COVID-19 : Message des évêques de France aux catholiques et à tous nos concitoyens. 18 mars 2020

Notre pays, avec de nombreux autres, traverse une grande épreuve. Le chef de l’État nous appelle à laisser de côté nos divisions et à vivre ce temps dans la fraternité. C’est pourquoi nous avons voulu que ce message destiné en premier lieu aux catholiques s’adresse aussi à tous nos concitoyens sans distinction.

COVID-19 : Message des évêques de France aux catholiques et à tous nos concitoyens. 18 mars 2020

L’ensemble des évêques de France invite les Français à un geste commun le mercredi 25 mars prochain. Les catholiques lui donneront une signification particulière en raison de la fête de l’Annonciation, mais tout le monde peut s’y joindre : déposer une bougie sur sa fenêtre au moment où les cloches sonneront sera une marque de communion de pensée et de prière avec les défunts, les malades et leurs proches, avec tous les soignants et tous ceux qui rendent possible la vie de notre pays. Ce sera aussi l’expression de notre désir que la sortie de l’épidémie nous trouve plus déterminés aux changements de mode de vie que nous savons nécessaires depuis des années. Nous, catholiques, demanderons en même temps à la Vierge Marie de remplir nos cœurs de foi, d’espérance et de charité en ces temps et de nous obtenir la grâce de l’Esprit-Saint pour que nous sachions trouver les gestes nécessaires.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort
Archevêque de Reims
Président de la Conférence des évêques de France

 

Notre pays, avec de nombreux autres, traverse une grande épreuve. Le chef de l’État nous appelle à laisser de côté nos divisions et à vivre ce temps dans la fraternité. C’est pourquoi nous avons voulu que ce message destiné en premier lieu aux catholiques s’adresse aussi à tous nos concitoyens sans distinction. 

Nous le faisons dans un esprit d’humilité, mais avec la certitude que la foi chrétienne a une mission spécifique dans ce monde et qu’elle ne doit pas s’y dérober. Nous pensons aussi à tous ceux et celles qui partagent avec nous la foi en Dieu et la conviction qu’Il accompagne notre vie. Nous pensons enfin à tous ceux et celles qui ne croient pas mais souhaitent que la solidarité et l’esprit de service s’accroissent entre les hommes. 

À tous, nous disons notre désir que notre communauté nationale sorte grandie de cette épreuve. Depuis bien des années déjà notre humanité a l’intuition qu’elle doit changer radicalement sa manière de vivre. La crise écologique nous le rappelle sans cesse, mais la détermination a fait largement défaut jusqu’ici pour prendre ensemble les décisions qui s’imposent et pour s’y tenir. Osons le dire, l’égoïsme, l’individualisme, la recherche du profit, le consumérisme outrancier mettent à mal notre solidarité. Nous avons le droit d’espérer que ce que nous vivons en ce moment convaincra le plus grand nombre, qu’il ne faut plus différer les changements qui s’imposent : alors, ce drame porteur d’angoisse n’aura pas été traversé en vain. 

Le mercredi 25 mars, à 19h30 

Un peu partout en France, les cloches de toutes les églises sonneront pendant dix minutes, non pour appeler les fidèles à s’y rendre, mais pour manifester notre fraternité et notre espoir commun. 

Elles sonneront comme elles ont sonné aux grandes heures de notre histoire, la Libération par exemple. En réponse à ce signe d’espoir, nous invitons tous ceux qui le voudront à allumer des bougies à leur fenêtre. Ce geste, qui est de tradition dans la ville de Lyon, est un signe d’espérance qui transcende les convictions particulières : celui de la lumière qui brille dans les ténèbres ! 

 

CE QUI SUIT S’ADRESSE MAINTENANT AUX CATHOLIQUES.

Mercredi 25 mars, nous fêterons l’Annonciation du Seigneur. Elle eut lieu à Nazareth, chez une jeune fille, Marie. Dans sa maison, le Ciel rencontre la terre ; dans sa maison, le salut du monde est conçu ; dans sa maison, une joie nouvelle apparaît, la joie de l’Évangile, une joie pour le monde: «Car rien n’est impossible à Dieu» (Lc 1, 37).

Cette année, sans l’avoir voulu, nous fêterons l’Annonciation, confinés, dans nos maisons ! Pouvons-nous célébrer cette fête plus en vérité, plus intensément, plus en communion?

Quand les cloches sonneront, le 25 mars, à 19h30, que chaque disciple de Jésus, dans sa maison, ouvre sa Bible (ou son ordinateur) et lise, seul ou en famille, le récit de l’Annonciation, dans l’Évangile selon saint Luc, chapitre 1, versets 26 à 38.

Et qu’au même moment chaque maison allume une ou plusieurs bougies, à sa fenêtre, pour dire son espérance et conforter celle de ses voisins.

Nous prierons en communion par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie en nous unissant au chapelet récité, à Lourdes, chaque jour à 15h30. Nous demanderons à Marie de nous protéger et de nous aider à mieux accueillir Jésus dans nos maisons, dans nos cœurs, dans nos vies comme elle l’a fait elle-même pour nous: «Que tout m’advienne selon ta parole» (Lc 1, 38) – [1re dizaine].

Nous confierons à Marie qui devient Mère du Sauveur et qui deviendra notre Mère, nos frères et sœurs malades, nos frères et sœurs soignants, notre communauté humaine éprouvée. Nous lui dirons que nous voulons les aimer comme nous aimons Jésus, «le fruit béni de ses entrailles» (cf. Lc 1, 42), Lui qui a pris sur lui nos souffrances et nos péchés [2e dizaine].

Nous pourrons aussi confier nos craintes et nos doutes à celle qui fut toute bouleversée et s’interrogea: «Comment cela va-t-il se faire?» (Lc 1, 34). La peur d’une vie remise à Dieu, différente de celle dont nous rêvons, rejoint la peur de la mort. Marie la connaît de l’intérieur et nous pouvons lui dire sans cesse: «Prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort», comme l’Église nous l’a appris [3e dizaine].

Enfin, poussés par l’Esprit, nous pourrons dire à Jésus: «Guéris-nous !» Nous ne savons pas quelle sera la réponse sinon que, dans quelques jours, nous fêterons la passion, la mort et la résurrection de Jésus, le premier-né d’une multitude de frères qu’il fait entrer dans la vie de Dieu [4e dizaine.]

[5e dizaine avec intentions particulières].

Ouvrir sa fenêtre, allumer une bougie est un geste de communion que nous voulons offrir à toute la nation pour qu’elle rende hommage aux défunts, victimes du Covid-19, et aussi à ceux qui donnent de l’espoir, soignants, autorités mais aussi famille, amis, voisins.

C’est pourquoi nous vous demandons de relayer ce message très largement autour de vous, par tous les moyens autorisés à votre disposition !

 

LES ÉVÊQUES DE FRANCE