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Découverte de la Congrégation de la Mission et de Saint Vincent de Paul
Du Vendredi 20 Mai à 19 h au Dimanche 22 Mai à 14 h, un week-end de réflexion, de discernement, de découverte de la Congrégation de la Mission et de Saint Vincent de Paul à la Maison Mère au 95 rue de Sèvres 75006 PARIS. Samedi : "la vie intérieure de Saint Vincent de Paul" et Dimanche : rencontre avec la communauté Lazariste de Villepinte
Découverte de la Congrégation de la Mission et de Saint Vincent de Paul

Service des Vocations

Du Vendredi 20 Mai à 19 h au Dimanche 22 Mai à 14 h, un week-end de réflexion, de discernement, de découverte de la Congrégation de la Mission et de Saint Vincent de Paul à la Maison Mère, au 95 rue de Sèvres 75006 PARIS.
Samedi : “la vie intérieure de Saint Vincent de Paul”.
Dimanche : rencontre avec la communauté Lazariste de Villepinte
A l’appel de Dieu (Interview)
Au sein du peuple de Dieu et pour lui, le prêtre ordonné rend visible d’une manière particulière ce sacerdoce. En présidant la célébration eucharistique et en administrant les sacrements, il est au service de la croissance et de l’unité de l’Église, Corps du Christ.
Perceval PONDROM
A l’appel de Dieu (Interview)

Perceval PONDROM
C’est la journée des vocations le 8 mai.
Pour vous, Perceval Pondrom, qui êtes séminariste, comment concevez-vous la vocation ?
Je conçois la vocation, en général, comme l’appel de Dieu, adressé à chaque homme et chaque femme, à faire connaissance, entrer en relation avec lui et approfondir cette relation tout au long de sa vie. Dieu vient à la rencontre de chacun de nous, au sein de notre histoire personnelle, pour nous inviter à l’aimer et à aimer nos frères et sœurs dans un même mouvement. Comme cet appel s’inscrit dans une histoire personnelle, forcément particulière, il prend pour chacun une forme différente. Pour moi, « ma » vocation s’inscrit dans mon histoire et ma vie personnelles : le cours de ma vie, mes études, mes relations, mes joies et mes peines, ont éveillé un désir de suivre Jésus-Christ dans la Congrégation de la Mission.
Quel a été votre parcours avant le séminaire ?
J’ai fait des études d’électronique à l’Institut Supérieur d’Electronique de Paris (ISEP), puis à l’Université technique de Darmstadt en Allemagne. Après avoir travaillé quelques années en Autriche dans l’industrie médicale, j’ai fait une thèse, à nouveau à Darmstadt. À ce moment je suis entré en relation avec la communauté jésuite de Francfort et j’ai commencé à me poser la question de la vie religieuse. Pour approfondir cette question, j’ai servi pendant deux ans comme volontaire en Inde, près de Calcutta, dans un centre d’art et de culture dirigé par le prêtre jésuite Saju George, où on enseigne aux jeunes gens marginalisés la danse et la culture afin de leur inculquer estime de soi et discipline, qui sont la base de la réussite scolaire. J’y donnais notamment des cours d’anglais. C’est après mon retour en Allemagne et un an dans une communauté de discernement animée par les Jésuites que j’ai demandé à poursuivre mon chemin avec la Congrégation de la Mission.
Vous désirez entrer dans la Congrégation de la Mission dite des Lazaristes ? Comment sentez-vous cet appel ?
D’une certaine manière, j’ai été attiré par la Congrégation de la Mission dès mes études à l’ISEP : le prêtre accompagnateur de l’aumônerie était alors un lazariste, et j’ai passé un an au foyer d’étudiant de la Maison-Mère, le Centre Fernand Portal. Mais c’est pendant l’année passée en Inde, au milieu des « pauvres de la campagne », qu’a mûri le sentiment d’un appel à m’engager dans une forme de vie dans laquelle le souci des pauvres est central. La Congrégation de la Mission, congrégation de prêtres et de frères fondée par saint Vincent de Paul, fait partie d’un vaste mouvement (avec les Dames de la Charité, aujourd’hui Equipes Saint-Vincent, et les Filles de la Charité) qu’il a contribué à mettre au service de l’annonce de l’Evangile et de la continuation de l’œuvre de Jésus-Christ par excellence qu’est l’exercice de la charité. Saint Vincent implique dans cette mission tous les états de vie (prêtres, laïcs, consacrés) selon le charisme de chacun : tout le monde est concerné par l’annonce de l’Évangile et doit y mettre toute son énergie, et il me semble que c’est un message particulièrement fort pour l’Église aujourd’hui.
Vous suivez en ce moment une année de séminaire interne. En quoi cela consiste-t-il ?
Le séminaire interne correspond plus ou moins au noviciat des congrégations religieuses. C’est une année où on approfondit l’esprit du fondateur de la congrégation, sa mission particulière dans l’Église et le monde d’aujourd’hui, et où on s’exerce à la vie communautaire fraternelle et aux travaux de la congrégation. Concrètement, je vis dans la communauté lazariste d’Amiens, où je participe à la prière, aux temps de partage et de repas communautaire, tout en suivant un programme de formation spécifique : étude de la vie et de l’œuvre de saint Vincent, temps d’enseignement sur la spiritualité, l’histoire de la congrégation, les témoins du charisme vincentien, et des temps d’engagement pastoral, en particulier auprès des sans-abris avec les Sœurs de la Providence de Rouen.
Vous étudiez particulièrement saint Vincent de Paul. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Au cours de ce séminaire interne, j’étudie la vie de saint Vincent de Paul et son « œuvre », notamment à travers sa correspondance et les conférences qu’il a données aux confrères de la Congrégation de la Mission et aux Filles de la Charité. Saint Vincent n’a pas laissé d’écrits théologiques ou philosophiques systématiques, il ne nous reste qu’une petite partie de sa correspondance et des conférences prises en notes par des auditeurs. Quand on lit une de ces conférences, il est assez facile de s’imaginer Monsieur Vincent en quelque sorte présent en face du lecteur, de façon très vivante, interrogeant ses interlocuteurs et attentif à leurs réponses, souvent s’en émerveillant. Ce qui me frappe particulièrement, ce sont ses mentions fréquentes du désir et du « plaisir de Dieu ». Par exemple, quand il présente aux Filles de la Charité leurs règles et leur expose les raisons de les suivre, il a cette formule que je trouve extraordinaire : « la bonté de Dieu, la volonté de Dieu, le plaisir de Dieu et la joie de Dieu ». Pouvons-nous imaginer que, dans nos petites actions, nous pouvons faire la joie de Dieu ? Le Dieu de saint Vincent n’est pas un Dieu lointain et autosuffisant mais un Dieu qui se fait proche, « Emmanuel », Dieu-avec-nous, et qui chérit tellement ses enfants qu’il éprouve une véritable joie à leur voir mener une vie accomplie de fils et de filles à l’image de son Fils Jésus qu’il nous donne comme modèle.
Dans un monde parfois loin de Dieu, comment vous situez-vous en tant que chrétien et en tant que futur prêtre ?
Je trouve la relation du monde contemporain à Dieu complexe et passionnante. Si on regarde les chiffres de la pratique religieuse, on a l’impression d’une absence de Dieu, d’une indifférence à Dieu. En échangeant avec des jeunes gens, je me suis rendu compte que la grande majorité se présentent maintenant comme agnostiques ou athées. Pourtant il me semble en même temps qu’ils ont une grande soif de sens et d’engagement. Quand j’étais en relation avec la trentaine de volontaires qui partaient en même temps que moi dans leurs pays de mission, j’étais frappé par leur générosité à se mettre au service d’enfants, d’hommes et de femmes souffrant, qui me faisait honte quand j’en venais à considérer ma propre tiédeur. Les moins croyants n’étaient pas les moins fervents. C’est peut-être un rôle que j’ai comme chrétien, lazariste et peut-être futur prêtre de porter un regard de foi et d’espérance sur toutes ces personnes qui s’engagent et de reconnaître la présence de Dieu dans leurs actions, tout en témoignant de ma propre foi en nommant le Dieu auquel je crois. Peut-être que l’un ou l’autre aura le désir de donner un nom à ce Dieu qu’ils servent en quelque sorte de façon anonyme et implicite.
Que signifie être prêtre pour vous ?
Être prêtre c’est d’abord être chrétien et participer, en tant que baptisé, à l’unique sacerdoce du Christ. Tout chrétien est appelé à contribuer par sa vie à la sanctification du monde. Au sein du peuple de Dieu et pour lui, le prêtre ordonné rend visible d’une manière particulière ce sacerdoce. En présidant la célébration eucharistique et en administrant les sacrements, il est au service de la croissance et de l’unité de l’Église, Corps du Christ. Par son service, il doit aider l’ensemble des chrétiens à participer à la mission de Jésus Christ de glorifier son Père et de rendre présent concrètement son amour dans le monde.
Interview donnée par Perceval PONDROM au numéro 90 de la revue de l’Archiconfrérie de la Sainte-Agonie
CONGRES VOCATIONS
Le Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les vocations organise le Congrès Vocations Les 29-30 avril et 1 mai prochain, à Paris,
Service des Vocations
CONGRES VOCATIONS

Service des Vocations
Le Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les vocations organise le Congrès Vocations Les 29-30 avril et 1 mai prochain, à Paris,
Ce rendez-vous se déroule en deux temps :
- 29-30 avril : colloquepour tous les acteurs de pastorale jeune :
https://www.congresvocations.fr/colloque
- 30 avril – 1 mai : festivalpour tous, notamment les jeunes des 18 à 30 ans :
https://www.congresvocations.fr/copie-de-le-congres
Il est possible d’assister à l’un ou l’autre ou les deux.
Merci de relayer auprès des animateurs de pastorale jeunes que vous côtoyez dans vos secteurs ou paroisses. Un rendez-vous à vivre ensemble pour renforcer les liens fraternels et missionnaires.
Merci de relayer aussi auprès des jeunes (18-30 ans) l’invitation au Festival.

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA 58e JOURNÉE MONDIALE DE PRIÈRE POUR LES VOCATIONS. Saint Joseph: le songe de la vocation
Dieu voit le cœur (cf. 1 S 16, 17) et en saint Joseph, il a reconnu un cœur de père, capable de donner et de susciter la vie dans le quotidien. C’est à cela que tendent les vocations : susciter et régénérer des vies chaque jour. Le Seigneur désire modeler des cœurs de pères, des cœurs de mères : des cœurs ouverts, capables de grands élans, généreux dans le don de soi, compatissants en réconfortant les angoisses et fermes pour renforcer les espérances.
Pape Francois
MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA 58e JOURNÉE MONDIALE DE PRIÈRE POUR LES VOCATIONS. Saint Joseph: le songe de la vocation
Chers frères et sœurs !
Le 8 décembre dernier, à l’occasion du 150ème anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme Patron de l’Eglise universelle, a commencé l’année spéciale qui lui est consacrée (cf. Décret de la Pénitencerie Apostolique, 8 décembre 2020). Pour ma part, j’ai écrit la Lettre apostolique Patris corde, dans le but d’« accroître l’amour envers ce grand Saint ». Il s’agit en effet d’une figure extraordinaire, en même temps « si proche de la condition humaine de chacun de nous ». Saint Joseph n’impressionnait pas, il n’était pas doté de charismes particuliers, il n’apparaissait pas exceptionnel aux yeux de celui qui le rencontrait. Il n’était pas célèbre et ne se faisait même pas remarquer : les Evangiles ne rapportent même pas une de ses paroles. Pourtant, à travers sa vie ordinaire, il a réalisé quelque chose d’extraordinaire aux yeux de Dieu.
Dieu voit le cœur (cf. 1 S 16, 17) et en saint Joseph, il a reconnu un cœur de père, capable de donner et de susciter la vie dans le quotidien. C’est à cela que tendent les vocations : susciter et régénérer des vies chaque jour. Le Seigneur désire modeler des cœurs de pères, des cœurs de mères : des cœurs ouverts, capables de grands élans, généreux dans le don de soi, compatissants en réconfortant les angoisses et fermes pour renforcer les espérances. C’est de cela que le sacerdoce et la vie consacrée ont besoin, aujourd’hui de manière particulière, en des temps marqués par des fragilités et des souffrances dues aussi à la pandémie, qui a suscité des incertitudes et des peurs concernant l’avenir et le sens même de la vie. Saint Joseph vient à notre rencontre avec sa douceur, comme un saint de la porte d’à côté; en même temps, son témoignage fort peut nous orienter sur le chemin.
Saint Joseph nous suggère trois paroles-clé pour la vocation de chacun. La première est rêve. Tout le monde dans la vie rêve de se réaliser. Et il est juste de nourrir de grandes attentes, des attentes élevées que des objectifs éphémères – comme le succès, l’argent et le plaisir – ne parviennent pas à satisfaire. En effet, si nous demandions aux personnes d’exprimer en un seul mot le rêve de leur vie, il ne serait pas difficile d’imaginer la réponse : “amour”. C’est l’amour qui donne sens à la vie, parce qu’il en révèle le mystère. En effet, la vie, on ne l’a que si on la donne, on ne possède vraiment que si on donne pleinement. Saint Joseph a beaucoup à nous dire à ce sujet, parce que, à travers les rêves que Dieu lui a inspirés, il a fait de son existence un don.
Les Evangiles racontent quatre songes (cf. Mt 1, 20 ; 2, 13.19.22). C’étaient des appels divins, mais ils ne furent pas faciles à accueillir. Après chaque songe, Joseph a dû changer ses plans et se remettre en cause, sacrifiant ses projets pour satisfaire ceux, mystérieux, de Dieu. Il a fait confiance jusqu’au bout. Mais nous pouvons nous demander : “Qu’était un rêve nocturne pour y placer tant de confiance ?”. Bien que l’on y prêtât beaucoup d’attention dans le passé, ce n’était quand même pas grand-chose face à la réalité concrète de la vie. Pourtant saint Joseph se laissa guider par ses songes sans hésiter. Pourquoi ? Parce que son cœur était orienté vers Dieu, il était déjà disposé à son égard. Sa vigilante “oreille intérieure” n’avait besoin que d’un petit signe pour reconnaître la voix. Cela vaut également pour les appels qui nous sont adressés : Dieu n’aime pas se révéler de manière spectaculaire, en forçant notre liberté. Il nous transmet ses projets avec douceur; il ne nous foudroie pas avec des visions éclatantes, mais il s’adresse avec délicatesse à notre intériorité, en se faisant intime à nous et en nous parlant à travers nos pensées et nos sentiments. Et ainsi, comme il le fit avec saint Joseph, il nous propose des objectifs élevés et surprenants.
Les songes, en effet, ont conduit Joseph dans des aventures qu’il n’aurait jamais imaginées. Le premier déstabilisa ses fiançailles, mais le rendit père du Messie ; le second le fit fuir en Egypte, mais il sauva la vie de sa famille. Après le troisième, qui annonçait le retour dans sa patrie, le quatrième lui fit encore changer ses plans, le ramenant à Nazareth, là même où Jésus allait commencer l’annonce du Règne de Dieu. Dans tous ces bouleversements, le courage de suivre la volonté de Dieu se révéla donc vainqueur. Il en est ainsi de la vocation : l’appel divin pousse toujours à sortir, à se donner, à aller plus loin. Il n’y a pas de foi sans risque. C’est seulement en s’abandonnant avec confiance à la grâce, mettant de côté ses propres programmes et son propre confort, qu’on dit vraiment “oui” à Dieu. Et chaque “oui” porte du fruit, parce qu’il adhère à un dessein plus grand, dont nous n’apercevons que des détails, mais que l’Artiste divin connaît et porte en avant, pour faire de chaque vie un chef-d’œuvre. En ce sens, saint Joseph représente une icône exemplaire de l’accueil des projets de Dieu. Mais le sien est un accueil actif : jamais défaitiste ou qui abandonne, il « n’est pas un homme passivement résigné. Il est fortement et courageusement engagé » (Patris corde, n. 4). Puisse-t-il aider chacun, particulièrement les jeunes en discernement, à réaliser les rêves de Dieu pour eux ; puisse-t-il inspirer l’initiative courageuse de dire “oui” au Seigneur, qui toujours surprend et jamais ne déçoit !
Une seconde parole marque l’itinéraire de saint Joseph et de la vocation : service. Des Evangiles ressort la manière dont il a vécu en tout pour les autres et jamais pour lui-même. Le Peuple saint de Dieu l’appelle très chaste époux, révélant ainsi sa capacité à aimer sans rien retenir pour lui. En libérant l’amour de toute possession, il s’ouvrit en effet à un service encore plus fécond : son soin aimant a traversé les générations, sa garde attentive l’a rendu patron de l’Eglise. Il est aussi le patron de la bonne mort, lui qui a su incarner le sens oblatif de la vie. Son service et ses sacrifices ont été possibles, mais seulement parce qu’ils étaient soutenus par un amour plus grand : « Toute vraie vocation naît du don de soi qui est la maturation du simple sacrifice. Ce type de maturité est demandé aussi dans le sacerdoce et dans la vie consacrée. Là où une vocation matrimoniale, célibataire ou virginale n’arrive pas à la maturation du don de soi en s’arrêtant seulement à la logique du sacrifice, alors, au lieu de se faire signe de la beauté et de la joie de l’amour elle risque d’exprimer malheur, tristesse et frustration » (ibid., n. 7).
Le service, expression concrète du don de soi, ne fut pas seulement pour saint Joseph un idéal élevé, mais il devint une règle de vie quotidienne. Il s’employa à trouver et à aménager un logement où faire naître Jésus; il se prodigua pour le défendre de la fureur d’Hérode en organisant un voyage rapide en Égypte; il s’empressa de retourner à Jérusalem à la recherche de Jésus perdu; il entretint sa famille en travaillant, même en terre étrangère. Il s’adapta, en somme, aux diverses circonstances avec l’attitude de celui qui ne perd pas courage si la vie ne va pas comme il veut : avec la disponibilité de celui qui vit pour servir. Dans cet esprit, Joseph accueillit les nombreux et souvent imprévus voyages de la vie : de Nazareth à Bethléem pour le recensement, puis en Égypte et encore à Nazareth, et chaque année à Jérusalem, bien disposé chaque fois à aller à la rencontre de circonstances nouvelles, sans se plaindre de ce qui arrivait, prêt à aider pour régler les situations. On peut dire qu’il a été la main tendue du Père céleste à son Fils sur la terre. Il ne peut donc qu’être un modèle pour toutes les vocations, qui sont appelées à ceci : être les mains laborieuses du Père pour ses fils et ses filles.
J’aime penser alors à saint Joseph, gardien de Jésus et de l’Eglise, comme gardien des vocations. De sa disponibilité à servir provient en effet, son soin dans la garde. « Il se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte » (Mt 2, 14), dit l’Evangile, indiquant sa promptitude et son dévouement pour sa famille. Il ne perdit pas de temps à réfléchir sur ce qui n’allait pas, pour ne pas se dérober à celui qui lui était confié. Ce soin attentif et attentionné est le signe d’une vocation réussie. C’est le témoignage d’une vie touchée par l’amour de Dieu. Quel bel exemple de vie chrétienne nous offrons lorsque nous ne poursuivons pas obstinément nos ambitions et que nous ne nous laissons pas paralyser par nos nostalgies, mais que nous prenons soin de ce que le Seigneur, à travers l’Eglise, nous confie ! Alors Dieu répand son Esprit, sa créativité, sur nous; et il opère des merveilles, comme en Joseph.
En plus de l’appel de Dieu – qui réalise nos plus grands rêves – et de notre réponse – qui se réalise dans le service disponible et dans le soin attentif -, il y a un troisième aspect qui traverse la vie de saint Joseph et la vocation chrétienne, en rythmant le quotidien : la fidélité. Joseph est l’« homme juste » (Mt 1, 19), qui, dans le silence actif de chaque jour, persévère dans l’adhésion à Dieu et à ses plans. Dans un moment particulièrement difficile, il se met à “considérer toutes les choses” (cf. v. 20). Il médite, pondère : il ne se laisse pas dominer par la hâte, ne cède pas à la tentation de prendre des décisions hâtives, ne suit pas l’instinct et ne vit pas dans l’immédiat. Il cultive tout dans la patience. Il sait que l’existence ne s’édifie que sur une adhésion continue aux grands choix. Cela correspond à la douceur laborieuse et constante avec laquelle il a exercé l’humble métier de charpentier (cf. Mt 13, 55), pour lequel il n’inspira pas les chroniques du temps, mais le quotidien de chaque père, de chaque travailleur, de chaque chrétien au long des siècles. Parce que la vocation, tout comme la vie, mûrit seulement à travers la fidélité de chaque jour.
Comment s’alimente cette fidélité ? A la lumière de la fidélité de Dieu. Les premières paroles que saint Joseph s’est entendu adresser en songe furent l’invitation à ne pas avoir peur, parce que Dieu est fidèle à ses promesses : « Joseph, fils de David, ne crains pas » (Mt 1, 20). Ne crains pas : ce sont les paroles que le Seigneur t’adresse aussi, chère sœur, et cher frère, quand, malgré les incertitudes et les hésitations, tu ressens comme ne pouvant plus être différé le désir de lui donner ta vie. Ce sont les mots qu’il te répète quand, là où tu te trouves, peut-être au milieu d’épreuves et d’incompréhensions, tu luttes pour suivre chaque jour sa volonté. Ce sont les paroles que tu redécouvres lorsque, sur le chemin de l’appel, tu retournes au premier amour. Ce sont les paroles qui, comme un refrain, accompagnent celui qui dit oui à Dieu par sa vie comme saint Joseph : dans la fidélité de chaque jour.
Cette fidélité est le secret de la joie. Dans la maison de Nazareth, dit une hymne liturgique, il y avait « une joie limpide ». C’était la joie quotidienne et transparente de la simplicité, la joie qu’éprouve celui qui garde ce qui compte : la proximité fidèle à Dieu et au prochain. Comme il serait beau si la même atmosphère simple et radieuse, sobre et pleine d’espérance, imprégnait nos séminaires, nos instituts religieux, nos maisons paroissiales ! C’est la joie que je vous souhaite, frères et sœurs, qui avec générosité avez fait de Dieu le rêve de votre vie, pour le servir dans les frères et dans les sœurs qui vous sont confiés, à travers une fidélité qui est déjà en soi témoignage, à une époque marquée par des choix passagers et des émotions qui disparaissent sans laisser la joie. Que saint Joseph, gardien des vocations, vous accompagne avec un cœur de père !
Rome, Saint Jean de Latran, 19 mars 2021, Fête de Saint Joseph