Faire du VTT évangélise-t-il ?

Cette période si particulière qu’est l’adolescence est marquée par la difficulté à savoir qui l’on est d’où une certaine vulnérabilité parfois mélangée à de la toute-puissance. Grand mystère de la vie lorsqu’on apprend à devenir adulte.

Faire du VTT évangélise-t-il ?

Vincent Goguey, cm
Vincent Goguey, cm

Du 10 au 14 juillet a eu lieu le Pélé-VTT, cinq jours de pédalage pour des collégiens accompagnés par toutes les autres tranches d’âges. Nous avons été de Notre Dame de Buglose à La Bastide d’Armagnac, via les chemins en forêts ou petites routes de campagne. Un cadre magnifique qui fait découvrir les Landes d’une manière intéressante.

Ils étaient près de 70 inscrits pour cette aventure et ce fut bien bon à vivre. Mais en quoi est-ce évangélisateur ? Le séjour a débuté dès le vendredi après-midi pour les staffs (lycéens qui s’occupent de l’aspect matériel du camp, plus une présence concrète auprès des collégiens à leur arrivée sur le camp) et les animateurs (étudiants ou jeunes pro qui encadrent tout le temps de la route). Lors d’un temps de partage la question était de se remémorer des souvenirs de leurs propres années collège. Interpelant de percevoir que la plupart des anecdotes partagées ont une coloration négative. Apprentissage de la mixité sociale, qui peut parfois choquer quand on arrive d’un coin de campagne retiré, la confrontation des caractères et l’importance de faire parti d’un groupe, d’un clan. Cette période si particulière qu’est l’adolescence est marquée par la difficulté à savoir qui l’on est d’où une certaine vulnérabilité parfois mélangée à de la toute-puissance. Grand mystère de la vie lorsqu’on apprend à devenir adulte. La question posée permet de mieux percevoir le public que l’on veut servir. Qu’on le veuille ou non, dès qu’on est « plus grand » on devient des exemples pour les plus jeunes, avec le risque d’être un « mauvais » exemple ! Grande responsabilité d’avoir à tirer vers le haut cette jeunesse qui nous est confiée.

Il est toujours intéressant de voir arriver ces jeunes avec leurs parents, tout timide, exceptés les anciens de l’année précédente qui ont joie de retrouver les copains. La tension intérieure est palpable. Vais-je arriver à me faire des copains ? Vais-je arriver à m’intégrer ? Vais-je arriver à tenir la vitesse pour rouler et savoir tenir dans toutes les sortes de chemins ??? Juste l’accueil est déjà un défi à relever, première étape vers un peu plus de socialisation.

Il y avait 6 équipes de 10 à 12 jeunes plus les animateurs et l’accompagnateur spirituel. Trois fois dans la journée on faisait une halte spirituelle. La première était souvent à partir d’une de leur question d’ado ou un sujet qu’ils voulaient qu’on aborde. La relation aux autres et la relation au petit copain ont une place de choix dans leurs préoccupations mais aussi les questions existentielles d’où vient cette vie (la notre ou simplement celle de la planète) ? Mais aussi la question du Mal ou du pardon ou encore comment faire confiance ? L’importance de l’écoute respectueuse de chacun permet une vraie qualité de partage et un avènement pour chacun à une nouvelle compréhension de son propre chemin.

Le Deuxième temps était souvent basé sur la découverte d’une parole d’évangile pour tenter de saisir ce que le Seigneur nous donne comme enseignement pour réussir notre vie. Compréhension du texte suivi d’un temps de méditation via l’initiation et l’expérience du silence intérieur. Cela ne va pas de soi pour tous mais le cadre de la nature où cela se vivait aide bien pour entrer dans ce monde intérieur qu’ils connaissent si peu.

Enfin le troisième temps est dédié à la dévotion à Marie via la récitation d’une dizaine du chapelet. Là encore un temps d’initiation. Savoir entrer dans le cœur à cœur avec Marie pour nous laisser imprégner des mystères de son Fils Jésus-Christ.

L’attitude et la manière d’être des adultes sont aussi évangélisatrices, principalement par le biais du service qu’ils rendent aux jeunes. La transmission de la foi peut avoir besoin de parole mais a besoin de témoins concrets. Que tous les TTV soient ici remerciés pour leur investissement.

Chaque jour était proposée la messe et la liturgie des heures mais ce sont principalement la messe du début et celle de clôture qui viennent marquer la dimension communautaire couronnée par la célébration d’adoration et réconciliation. Un grand moment face à soi même pour faire vérité sur notre propre chemin afin de se libérer de lourdeurs intérieures. Célébrations intenses et revigorantes.

Le dernier jour les T-shirt se remplissent de signatures, signe qu’on ne veut pas oublier, qu’il y a un vécu qui a été bon. Il n’est pas rare d’entendre après séjour, des parents nous dire « vous nous l’avez totalement changé » « je ne reconnais plus mon enfant, impressionnant comme il a grandi ». Oui l’expérience du vivre ensemble où l’on apprend à partager ce qui nous habitent intérieurement sans jugement est signe de maturation. Accompagné d’un regard évangélique cela devient de l’évangélisation, c’est-à-dire faire découvrir à tous que nous pouvons être porteur d’une bonne nouvelle juste par la vie qui est en nous et tendre à en rendre grâce à notre Dieu, notre créateur.

Vincent Goguey cm.

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CONGRES VOCATIONS

Le Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les vocations organise le Congrès Vocations Les 29-30 avril et 1 mai prochain, à Paris,

CONGRES VOCATIONS

Service des Vocations
Service des Vocations

Le Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les vocations organise le Congrès Vocations Les 29-30 avril et 1 mai prochain, à Paris,

Ce rendez-vous se déroule en deux temps : 

  • 29-30 avril : colloquepour tous les acteurs de pastorale jeune :

https://www.congresvocations.fr/colloque

  • 30 avril – 1 mai : festivalpour tous, notamment les jeunes des 18 à 30 ans :

https://www.congresvocations.fr/copie-de-le-congres

Il est possible d’assister à l’un ou l’autre ou les deux. 

Merci de relayer auprès des animateurs de pastorale jeunes que vous côtoyez dans vos secteurs ou paroisses. Un rendez-vous à vivre ensemble pour renforcer les liens fraternels et missionnaires.  

Merci de relayer aussi auprès des jeunes (18-30 ans) l’invitation au Festival. 

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Sainte Catherine Labouré (28 novembre)

« Dès les premières pages de son incomparable chef-d’œuvre l’auteur de «L’imitation de Jésus-Christ » laisse tomber de sa plume cette leçon de sa propre expérience, ce secret de sa paix sereine et communicative : « Veux-tu apprendre et savoir quelque chose d’utile ? Aime à être ignoré ! » (Livre 1 chap. 2).

Sainte Catherine Labouré (28 novembre)

Discours de Sa Sainteté le Pape Pie XII prononcé le lundi 28 juillet 1947 dans la Cour Saint-Damase à l’adresse des pèlerins Français et de la famille vincentienne présents à Rome à l’occasion de la canonisation de Sainte Catherine Labouré

« Dès les premières pages de son incomparable chef-d’œuvre l’auteur de «L’imitation de Jésus-Christ » laisse tomber de sa plume cette leçon de sa propre expérience, ce secret de sa paix sereine et communicative : « Veux-tu apprendre et savoir quelque chose d’utile ? Aime à être ignoré ! » (Livre 1 chap. 2).

Ama nesciri ! Deux mots prodigieux, stupéfiants pour le monde qui ne comprend point, béatifiants pour le chrétien qui sait en contempler la lumière, en savourer les délices. Ama nesciri ! Toute la vie, toute l’âme de Catherine Labouré est exprimée dans ces deux petits mots.

Rien pourtant, même de la part de la Providence, ne semblait lui dicter ce programme : ni son adolescence, durant laquelle la mort de sa mère, la dispersion des aînés avaient fait reposer sur ses épaules d’enfant toute la charge du foyer domestique ; ni les étranges voies, par lesquelles elle doit passer pour répondre à sa vocation et triompher des oppositions paternelles ; ni cette vocation même à la grande et vaillante phalange des Filles de la Charité qui de par la volonté et suivant l’expression pittoresque de saint Vincent de Paul, ont « pour cloître, les rues de la ville ; pour clôture, l’obéissance ; pour grille, la crainte de Dieu ; pour voile, la sainte modestie ».

Du moins, semblerait-il, sa retraite et sa formation dans le Séminaire de la rue du Bac favoriseront son recueillement et son obscurité ? Mais voici qu’elle y est l’objet des faveurs extraordinaires de Marie, qui fait d’elle sa confidente et sa messagère. Si encore il s’était agi seulement de ces hautes communications et visions intellectuelles, qui élevaient vers les sommets de la vie mystique une Angèle de Foligno, une Madeleine de Pazzi, de ces paroles intimes, dont le cœur garde jalousement le secret ! Mais non ! Une mission lui est confiée, qui doit être non seulement transmise, mais remplie au grand jour : réveiller la ferveur attiédie dans la double Compagnie du Saint de la charité ; submerger le monde tout entier sous un déluge de petites médailles, porteuses de toutes les miséricordes spirituelles et corporelles de l’Immaculée ; susciter une Association pieuse d’Enfants de Marie pour la sauvegarde et la sanctification des jeunes filles.

Sans aucun retard, Catherine s’est adonnée à l’accomplissement de sa triple mission. Les doléances de la Mère de Dieu ont été entendues et l’esprit du saint Fondateur a refleuri alors dans les deux communautés. Mais, non moins que par sa fidélité à transmettre le message, c’est par sa constance à y répondre elle-même que Catherine en a procuré l’efficacité, mettant sous les yeux de ses Sœurs, pendant près d’un demi siècle, le spectacle saintement contagieux d’une vraie fille de saint Vincent, d’une vraie Fille de la Charité, joignant à toutes les qualités humaines de savoir-faire, de tact, de bonté, les vertus surnaturelles qui font vivre en Dieu, « cette pureté d’esprit, de cœur, de volonté, qui est le pur amour ».

La médaille, dont Marie elle-même avait parlé à sa confidente, a été frappée et répandue par millions dans tous les milieux et sous tous les climats, où elle a été dès lors l’instrument de si nombreuses et extraordinaires faveurs, aussi bien corporelles que spirituelles, de tant de guérisons, de protection, de conversions surtout, que la voix du peuple, sans hésiter, l’a aussitôt appelée « la médaille miraculeuse ».

Et l’Association des Enfants de Marie ! Nous sommes heureux de la saluer tout entière en vous qui la représentez ici, très chères filles, en rangs pressés, et de le faire précisément en ce temps, où elle vient à peine d’achever dignement le premier siècle de son existence. En effet, il y a eu, le mois dernier, tout juste cent ans, que Notre Prédécesseur Pie IX, de sainte mémoire, ratifiait son acte de naissance par le rescrit du 20 juin 1847, lui conférant l’érection canonique et lui accordant les mêmes indulgences, dont jouissaient alors les Congrégations Mariales (Acta Apostolica in gratiam Congregationis Missionis, Parisiis 1876, p. 253-254).

Comme vous devez l’apprécier et l’aimer, tant pour le bien que vos aînées et vous-mêmes en avez déjà reçu, que pour celui qu’elle vous met en mesure de faire autour de vous ! Or, ce bien immense se manifeste clairement pour peu que l’on considère, d’une part, le besoin auquel elle répond et qui la rend souverainement opportune, pour ne pas dire impérieusement nécessaire, et d’autre part, les fruits abondants qu’elle a déjà portés au cours de cette étape centenaire.

La Sœur Labouré le comprenait, ce besoin, elle le sentait profondément en son cœur ardent de zèle et de charité. Elle compatissait aux pauvres enfants du quartier de Reuilly, à ces petites, ces toutes petites — même de huit à douze ans ! qui s’en allaient travailler et qui, trop souvent hélas ! se perdaient dans les fabriques, en contact permanent avec l’ignorance et la corruption de leurs compagnes. Ces tendres victimes avaient besoin d’air pur, de lumière, de nourriture spirituelle. On en a pitié ; on ouvre pour elles un patronage ; on leur enseigne le catéchisme ; notre sainte distribue à profusion la médaille miraculeuse. Si utile, si précieux que tout cela soit, elle ne s’en contente pas tant que l’Association n’y est pas formée pour l’appui mutuel, pour la direction religieuse et morale de ces enfants, surtout pour les abriter sous le manteau maternel et virginal de Marie.

Depuis, quels développements ! Qui dénombrera ces saintes phalanges d’Enfants de Marie au voile blanc comme le lis, et dont le nom seul paraît déjà apporter avec lui comme une brise fraîche toute parfumée de pureté et de piété ?

Les temps ont changé, entendez-vous dire dans votre entourage, et l’on semble vouloir insinuer par là que celui des choses d’hier est passé ; qu’elles doivent céder la place à d’autres plus nouvelles.

Oui, sans doute, les temps ont changé. L’instruction, — l’instruction profane du moins — est plus développée en extension, sinon en profondeur, qu’à l’époque de Catherine Labouré ; la législation sociale s’est occupée davantage, et fort louablement, du sort des enfants et des jeunes filles, les arrachant à l’esclavage d’un travail précoce disproportionné à leur sexe et à leur âge ; la jeune fille a été affranchie, ou s’est affranchie elle-même, de quelques servitudes, de beaucoup de conventions et de convenances plus nombreuses encore. Sans doute aussi, sous l’influence de l’Église, d’heureuses transformations se sont progressivement obtenues, qui ont favorisé la solide éducation, la saine activité, la légitime initiative de la jeune fille chrétienne. C’est vrai, tout cela a changé. Encore faut-il reconnaître la part qu’ont eue à ces changements les institutions catholiques si multiples et si variées.

Mais, sous cette évolution que personne d’ailleurs ne songe à contester, certaines choses, les principales, demeurent permanentes, à savoir : la loi morale, la misère humaine conséquence du péché originel et, en connexion avec ces données immuables, les bases fermes sur lesquelles doivent nécessairement s’appuyer la sauvegarde de cette loi morale, les conditions essentielles des remèdes à ces misères.

De fait, bien que votre situation privilégiée d’Enfants de Marie vous mette, grâces à Dieu, à l’abri de la triste expérience de la plupart, vous ne pouvez quand même ne pas connaître le monde au sein duquel vous vivez. Or, les temps vous semblent-ils tellement changés que les périls qui vous guettent soient moindres qu’autrefois ? L’ignorance était alors fort répandue ; l’ignorance religieuse, la pire de toutes, est-elle aujourd’hui moins profonde ? N’a-t-elle pas plutôt envahi, au contraire, des foyers, des familles, où la religion était jadis en honneur et aimée, parce que connue et intelligemment pratiquée ? Qui oserait affirmer que les rues, les kiosques de journaux, les charrettes et les vitrines de librairies, les spectacles, les rencontres fortuites ou les rendez-vous combinés, que le lieu même du travail et les transports en commun offrent moins d’occasions dangereuses qu’il y a cent ans, quand elles faisaient trembler Catherine Labouré ? Et le soir venu, le retour à la maison assure-t-il autant qu’alors cette intimité de la famille chrétienne, qui rafraichissait, purifiait et réconfortait le cœur après les dégoûts ou les faiblesses de la journée ?

À ces maux quels remèdes, à cette atmosphère malsaine quelle hygiène opposer ? Ici encore, les modalités peuvent et doivent changer pour s’adapter, au jour le jour, à celles de la vie actuelle et aux circonstances ; elles pourront et devront varier aussi pour répondre aux aspirations, aux tempéraments, aux aptitudes, qui ne sont pas, en toutes, les mêmes. Mais au fond : Associations ou Pieuses Unions d’Enfants de Marie, groupes d’Action Catholique, Congrégations de la Sainte Vierge, Confréries et Tiers Ordres, que trouve-t-on là sinon les éléments essentiels de toute hygiène et de toute thérapeutique morale ? Une doctrine religieuse consciencieusement approfondie, une direction spirituelle suivie, la pratique fréquente des sacrements et de la prière, les conseils éclairés et les secours assidus de directrices expérimentées et dévouées, et puis la force si puissante de l’Association, de l’union fraternelle, du bon exemple, tout cela sous le patronage, sous la conduite, sous la protection ferme et vigilante en même temps que miséricordieuse de la Vierge Immaculée. N’est-ce pas elle-même qui a expressément voulu et inspiré l’œuvre, dont Catherine Labouré a été d’abord la confidente et la messagère, puis la propagatrice et l’active ouvrière ?

Pour réaliser les trois demandes de Marie, notre Sainte a prié, elle a lutté, elle a peiné sans relâche. Tout le monde était témoin de cette réalisation ; tout le monde en parlait, tout le monde savait aussi, vaguement du moins, de quelles faveurs célestes une Fille de la Charité avait été l’objet, et les grandes choses que la Mère de Dieu avait faites par son ministère. Mais cette privilégiée, cette mandataire, cette exécutrice de si vastes desseins, qui était-elle ? Et quel était son nom ? Nul ne le savait, hormis son confesseur, dépositaire de son secret. Et cela a duré pendant quarante-six ans, sans que, un seul instant, le voile de son anonymat fût soulevé !

Ama nesciri ! Oui, c’est bien cela : elle aime d’être ignorée ; c’est sa vraie joie et son intime satisfaction ; elle la savoure avec délices. D’autres qu’elle ont reçu de grandes lumières, ont été chargées de grands messages ou de grands rôles, et sont demeurées dans l’ombre ou s’y sont réfugiées au fond d’un cloître, pour fuir la tentation de vaine gloire, pour goûter le recueillement, pour se faire oublier : des grilles les défendaient, un voile épais dérobait leurs traits aux regards, mais leur nom courait sur toutes les lèvres. Elle ne s’est point retirée ; bien au contraire, elle continue de se dépenser à longueur de journées parmi les malades, les vieillards, les Enfants de Marie ; on la voit, on la coudoie à toute heure, à tous les carrefours ; elle n’a pas à se cacher : on ne sait pas que « c’est elle » ; elle n’a pas à faire oublier son nom : tant qu’elle vivait, il était inconnu !

Quelle leçon à l’orgueil du monde, à sa fringale d’ostentation ! L’amour-propre a beau se dissimuler et se donner les apparences du zèle ; c’est lui toujours qui, comme jadis l’entourage de Jésus, souffle à l’oreille le « Manifesta teipsum mundo » (Jn 7, 4). Dans l’obscurité où, quarante-six ans, elle a vécu, poursuivant sa mission, Catherine Labouré l’a merveilleusement et fructueusement accomplie.

L’heure est venue pour elle, annoncée par l’Apôtre : « Vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ, votre vie, apparaîtra, alors vous apparaîtrez aussi avec lui, dans la gloire » (Col 3, 3-4).

Dans la gloire où elle resplendit en pleine lumière là-haut près du Christ et de sa Mère, dans la gloire dont elle rayonne dès ici-bas où elle avait passé, ignorée, elle continue d’être la messagère de l’Immaculée. Elle l’est près de vous, Prêtres de la Mission et Filles de la Charité, vous stimulant à la ferveur dans votre sainte vocation ; elle l’est près de vous, Enfants de Marie qu’elle a tant aimées et dont elle est la puissante protectrice, vous exhortant à la fidélité, à la piété, à la pureté, à l’apostolat ; elle l’est près de vous tous, pécheurs, malades, infirmes, affligés qui levez les yeux en répétant avec confiance l’invocation : « O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Par son intercession, les plus abondantes faveurs pleuvront sur vous à qui, de tout cœur, Nous donnons, comme gage des grâces divines, Notre Bénédiction apostolique. »

Discours et messages-radio de S.S. Pie XII,
Neuvième année de Pontificat, 2 mars 1947- 1er mars 1948, pp. 193-198.

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Le Berceau accueille des jeunes

Tous les bénévoles animateurs sont heureux de participer à la découverte de ce géant de la charité qui touche les jeunes, par son grand sens du service des plus pauvres et le fait qu’il n’est pas un religieux qui enferme dans des cases, mais qui donne le goût de la rencontre.

Le Berceau accueille des jeunes

Quels jeunes ?

Chaque année le Berceau reçoit 10.000 personnes durant l’année, et d’avril à juin, elle accueille plus de 800 jeunes. Il y a deux types de passages : ceux d’une journée de 10h à 16h, et ceux pour des sessions de 2 à 5 jours, dans le cadre d’une préparation au sacrement de confirmation ou d’une session « silence et prière » organisée par un groupe ou un mouvement.

Les passages sur une journée concernent des jeunes de 9 à 18 ans d’aumôneries scolaires d’établissements privés ou publics, et de jeunes en catéchèse dans leurs paroisses.

Ceux qui viennent pour la préparation au sacrement de confirmation viennent de secteurs paroissiaux de diocèses de la province ecclésiastique, et de plus loin (Versailles, Carcassonne, …).

Nous recevons aussi la centaine de jeunes du pélé-VTT durant la période estivale juste quelques heures, et quelques équipes d’étudiants du Raid 4L Trophy, rallye voiture de France au Maroc, sponsorisées par la SSVP.

Viennent aussi des jeunes de toute la France avec les prêtres de la Fraternité St Thomas Becket, pour des sessions d’initiation à la vie intérieure et à la prière.

Quel accueil ?

C’est une équipe animatrice de 7 personnes, 4 laïcs, une sœur et deux prêtres, qui assure ce service général d’accueil. Ils présentent ou des témoignages ou des enseignements sur les sacrements, la foi, le credo… etc…

Aux groupes qui passent, plusieurs temps sont proposés :

– la découverte du lieu avec une vidéo accompagnée d’explications sur la Famille Vincentienne ;

– puis la visite de Ranquines, la maison natale. C’est l’occasion de raconter des détails de la vie de saint Vincent, en s’appuyant sur les divers objets qui nous le rappellent : les citations des lettres de saint Vincent, le fauteuil de la famille qui le recevait dans l’internat qu’il avait fondé, et le buste du visage mortuaire,

– enfin la chapelle, où l’on porte l’attention sur la foi comme source de la vie de saint Vincent.

Les groupes reçoivent des feuillets pour noter leurs découvertes.

Après leur temps de restauration, nous leur proposons divers types de jeu pour approfondir la connaissance de St Vincent. Certains sont très mobiles, d’autres plus statiques : du jeu de l’oie aux mots croisés, en passant par l’enquête sur le vol, les traversées pour être au service des plus faibles, la richesse de la vie familiale. Chacun des jeux est constitué de 3 à 5 étapes qui comprennent ou des approches de textes bibliques, ou des lectures d’extraits de saint Vincent, et des défis sportifs (course d’obstacle, labyrinthe, etc.).

Pour chaque groupe qui va de 40 à 300 participants, nous sommes de 2 à 6 animateurs présents, suivant le nombre, pour mieux aider à un déroulement qui permette à tous de vivre ce temps dans les meilleures conditions possibles. La meilleure taille du groupe est la trentaine.

Quelles leçons ?

La rencontre de groupes s’effectue dans une grande simplicité. Le temps de présentation rapide passé pour aider chacun de trouver sa place et être (re)connu ; les adultes présents nous accompagnent, participent, encadrent à travers les différentes activités. Les objectifs définis et le cadre posé, commence un véritable partage de connaissances, de compétences et de plaisir au service de la découverte ou de l’approfondissement de Mr Vincent et de ses œuvres. A la fin de la journée, selon les groupes, le temps consacré à la visite ou aux activités, à l’expérience vécue par les uns ou les autres, le retour ou la synthèse nous renforcent dans le besoin de ces jeunes à entendre le message de Mr Vincent – criant d’actualités – et profondément à l’écoute.

Des témoignages où la parole se libère permettent un retour sur des événements intimes, un temps nécessaire de réflexion sur nos  choix de  vie.

Chaque groupe a ses attentes et chaque visite est différente, enrichissant chacun de ces rencontres multiples dans la sérénité du site.

Tous les bénévoles animateurs sont heureux de participer à la découverte de ce géant de la charité qui touche les jeunes, par son grand sens du service des plus pauvres et le fait qu’il n’est pas un religieux qui enferme dans des cases, mais qui donne le goût de la rencontre. L’évocation de la honte de son père, de ses larmes après sa visite à sa famille, touche beaucoup qui le trouvent accessible.

Certains jeunes ou animateurs vont même laisser quelques mots sur le cahier des prières de Ranquines, confiant à Saint Vincent des personnes en souffrance dans leur voisinage ou même parfois dans leurs familles.

Il nous est demandé d’être inventifs pour redonner confiance aux plus jeunes qui sont objets de railleries dès qu’ils sont reconnus comme croyants. Nous les aidons à découvrir que croire est comme goûter sa musique propre. A l’image des divers styles musicaux : rap, slam, rock, raï face auxquels nous pouvons marquer surprise, mais jamais rejet, car les styles musicaux sont tous également respectables.

Il nous faut aussi nous faire proche des plus grands, confrontés à une existence incertaine, souvent violente et vide de sens, pour leur offrir un espace et une parole vivante et dynamique, accompagnée d’un témoignage de vie heureuse et donnée au service des autres, les aidant ainsi à retrouver confiance dans leur foi hésitante et souvent fragilisée par leur environnement, et à se remettre sur la route pour, avec les autres, faire naitre le monde de demain dont ils rêvent : monde fraternel et solidaire, un monde des relations humaines épanouissantes, à l’image du royaume dont Jésus a dessiné les traits durant son existence terrestre.

L’équipe trop petite pour ce merveilleux service est preneuse de bonnes volontés pour nous aider dans ces temps d’animation, aidant à enrichir les témoignages qui pourront être portés aux jeunes. Intéressé, il faut avoir la foi, connaitre un peu Saint Vincent, aimer l’animation pour contribuer à animer ou juste accompagner ces temps. Si cela vous dit et qu’avez un peu de temps, n’hésitez pas à nous contacter, nous serons heureux de vous compter parmi les bénévoles au service des jeunes.

, Anita Briffeuil ; Elena Cruz CALVO ; Bernard MASSARINI ; Frédéric PELLEFIGUE 🔸

Il nous est demandé d’être inventifs pour redonner confiance aux plus jeunes qui sont objets de railleries dès qu’ils sont reconnus comme croyants. Nous les aidons à découvrir que croire est comme goûter sa musique propre.

Bernard Massarini
POUR DEMANDER DES INFORMATIONS OU CONNAÎTRE DAVANTAGE
VISITEZ NOTRE SITE :

www.ouvre-berceau-st-vincent.cef.fr/

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Le Berceau accueille des jeunes

Quels jeunes ?

Chaque année le Berceau reçoit 10.000 personnes durant l’année, et d’avril à juin, elle accueille plus de 800 jeunes. Il y a deux types de passages : ceux d’une journée de 10h à 16h, et ceux pour des sessions de 2 à 5 jours, dans le cadre d’une préparation au sacrement de confirmation ou d’une session « silence et prière » organisée par un groupe ou un mouvement.

Les passages sur une journée concernent des jeunes de 9 à 18 ans d’aumôneries scolaires d’établissements privés ou publics, et de jeunes en catéchèse dans leurs paroisses.

Ceux qui viennent pour la préparation au sacrement de confirmation viennent de secteurs paroissiaux de diocèses de la province ecclésiastique, et de plus loin (Versailles, Carcassonne, …).

Nous recevons aussi la centaine de jeunes du pélé-VTT durant la période estivale juste quelques heures, et quelques équipes d’étudiants du Raid 4L Trophy, rallye voiture de France au Maroc, sponsorisées par la SSVP.

Viennent aussi des jeunes de toute la France avec les prêtres de la Fraternité St Thomas Becket, pour des sessions d’initiation à la vie intérieure et à la prière.

Quel accueil ?

C’est une équipe animatrice de 7 personnes, 4 laïcs, une sœur et deux prêtres, qui assure ce service général d’accueil. Ils présentent ou des témoignages ou des enseignements sur les sacrements, la foi, le credo… etc…

Aux groupes qui passent, plusieurs temps sont proposés :

– la découverte du lieu avec une vidéo accompagnée d’explications sur la Famille Vincentienne ;

– puis la visite de Ranquines, la maison natale. C’est l’occasion de raconter des détails de la vie de saint Vincent, en s’appuyant sur les divers objets qui nous le rappellent : les citations des lettres de saint Vincent, le fauteuil de la famille qui le recevait dans l’internat qu’il avait fondé, et le buste du visage mortuaire,

– enfin la chapelle, où l’on porte l’attention sur la foi comme source de la vie de saint Vincent.

Les groupes reçoivent des feuillets pour noter leurs découvertes.

Après leur temps de restauration, nous leur proposons divers types de jeu pour approfondir la connaissance de St Vincent. Certains sont très mobiles, d’autres plus statiques : du jeu de l’oie aux mots croisés, en passant par l’enquête sur le vol, les traversées pour être au service des plus faibles, la richesse de la vie familiale. Chacun des jeux est constitué de 3 à 5 étapes qui comprennent ou des approches de textes bibliques, ou des lectures d’extraits de saint Vincent, et des défis sportifs (course d’obstacle, labyrinthe, etc.).

Pour chaque groupe qui va de 40 à 300 participants, nous sommes de 2 à 6 animateurs présents, suivant le nombre, pour mieux aider à un déroulement qui permette à tous de vivre ce temps dans les meilleures conditions possibles. La meilleure taille du groupe est la trentaine.

Quelles leçons ?

La rencontre de groupes s’effectue dans une grande simplicité. Le temps de présentation rapide passé pour aider chacun de trouver sa place et être (re)connu ; les adultes présents nous accompagnent, participent, encadrent à travers les différentes activités. Les objectifs définis et le cadre posé, commence un véritable partage de connaissances, de compétences et de plaisir au service de la découverte ou de l’approfondissement de Mr Vincent et de ses œuvres. A la fin de la journée, selon les groupes, le temps consacré à la visite ou aux activités, à l’expérience vécue par les uns ou les autres, le retour ou la synthèse nous renforcent dans le besoin de ces jeunes à entendre le message de Mr Vincent – criant d’actualités – et profondément à l’écoute.

Des témoignages où la parole se libère permettent un retour sur des événements intimes, un temps nécessaire de réflexion sur nos  choix de  vie.

Chaque groupe a ses attentes et chaque visite est différente, enrichissant chacun de ces rencontres multiples dans la sérénité du site.

Tous les bénévoles animateurs sont heureux de participer à la découverte de ce géant de la charité qui touche les jeunes, par son grand sens du service des plus pauvres et le fait qu’il n’est pas un religieux qui enferme dans des cases, mais qui donne le goût de la rencontre. L’évocation de la honte de son père, de ses larmes après sa visite à sa famille, touche beaucoup qui le trouvent accessible.

Certains jeunes ou animateurs vont même laisser quelques mots sur le cahier des prières de Ranquines, confiant à Saint Vincent des personnes en souffrance dans leur voisinage ou même parfois dans leurs familles.

Il nous est demandé d’être inventifs pour redonner confiance aux plus jeunes qui sont objets de railleries dès qu’ils sont reconnus comme croyants. Nous les aidons à découvrir que croire est comme goûter sa musique propre. A l’image des divers styles musicaux : rap, slam, rock, raï face auxquels nous pouvons marquer surprise, mais jamais rejet, car les styles musicaux sont tous également respectables.

Il nous faut aussi nous faire proche des plus grands, confrontés à une existence incertaine, souvent violente et vide de sens, pour leur offrir un espace et une parole vivante et dynamique, accompagnée d’un témoignage de vie heureuse et donnée au service des autres, les aidant ainsi à retrouver confiance dans leur foi hésitante et souvent fragilisée par leur environnement, et à se remettre sur la route pour, avec les autres, faire naitre le monde de demain dont ils rêvent : monde fraternel et solidaire, un monde des relations humaines épanouissantes, à l’image du royaume dont Jésus a dessiné les traits durant son existence terrestre.

L’équipe trop petite pour ce merveilleux service est preneuse de bonnes volontés pour nous aider dans ces temps d’animation, aidant à enrichir les témoignages qui pourront être portés aux jeunes. Intéressé, il faut avoir la foi, connaitre un peu Saint Vincent, aimer l’animation pour contribuer à animer ou juste accompagner ces temps. Si cela vous dit et qu’avez un peu de temps, n’hésitez pas à nous contacter, nous serons heureux de vous compter parmi les bénévoles au service des jeunes.

, Anita Briffeuil ; Elena Cruz CALVO ; Bernard MASSARINI ; Frédéric PELLEFIGUE 🔸

Il nous est demandé d’être inventifs pour redonner confiance aux plus jeunes qui sont objets de railleries dès qu’ils sont reconnus comme croyants. Nous les aidons à découvrir que croire est comme goûter sa musique propre.

Bernard Massarini
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“Le courage de risquer pour la promesse de Dieu”. Message du Pape François pour la 56e Journée Mondiale de Prière pour les Vocations

Chers frères et sœurs, après avoir vécu, en octobre dernier, l’expérience dynamique et féconde du Synode dédié aux jeunes, nous avons récemment célébré à Panamá les 34èmes Journées mondiales de la Jeunesse. Deux grands rendez-vous, qui ont permis à l’Eglise de tendre l’oreille à la voix de l’Esprit et aussi à la vie des jeunes, à leurs interrogations, aux lassitudes qui les accablent et aux espérances qui les habitent.

“Le courage de risquer pour la promesse de Dieu”. Message du Pape François pour la 56e Journée Mondiale de Prière pour les Vocations

Chers frères et sœurs, après avoir vécu, en octobre dernier, l’expérience dynamique et féconde du Synode dédié aux jeunes, nous avons récemment célébré à Panamá les 34e Journées mondiales de la Jeunesse. Deux grands rendez-vous, qui ont permis à l’Eglise de tendre l’oreille à la voix de l’Esprit et aussi à la vie des jeunes, à leurs interrogations, aux lassitudes qui les accablent et aux espérances qui les habitent.

En reprenant justement ce que j’ai eu l’occasion de partager avec les jeunes à Panamá, en cette Journée mondiale de prière pour les Vocations, je voudrais réfléchir sur la manière dont l’appel du Seigneur nous rend porteurs d’une promesse et, en même temps, nous demande le courage de risquer avec Lui et pour Lui. Je voudrais m’arrêter brièvement sur ces deux aspects – la promesse et le risque – en contemplant avec vous la scène évangélique de l’appel des premiers disciples près du lac de Galilée (Mc 1, 16-20).

Deux couples de frères – Simon et André avec Jacques et Jean – sont en train d’accomplir leur travail quotidien de pêcheurs. Dans ce dur métier, ils ont appris les lois de la nature, et quelquefois ils ont dû la défier quand les vents étaient contraires et que les vagues agitaient les barques. Certains jours, la pêche abondante récompensait la grande fatigue, mais d’autres fois, l’effort de toute une nuit ne suffisait pas à remplir les filets et on revenait sur le rivage fatigués et déçus.

Ce sont là les situations ordinaires de la vie, dans lesquelles chacun de nous se mesure avec les désirs qu’il porte dans le cœur, se consacre à des activités qu’il espère pouvoir être fructueuses, avance dans la “mer” de différentes manières à la recherche de la route juste qui puisse étancher sa soif de bonheur. Parfois il jouit d’une bonne pêche, d’autres fois, au contraire, il doit s’armer de courage pour tenir le gouvernail d’une barque ballottée par les vagues, ou faire face à la frustration de se retrouver avec les filets vides.

Comme dans l’histoire de chaque appel, même dans ce cas une rencontre survient. Jésus marche, il voit ces pêcheurs et s’approche… C’est arrivé avec la personne avec laquelle nous avons choisi de partager la vie dans le mariage, ou quand nous avons senti l’attrait pour la vie consacrée : nous avons vécu la surprise d’une rencontre et, à ce moment, nous avons entrevu la promesse d’une joie capable de combler notre vie. Ainsi, ce jour-là, près du lac de Galilée, Jésus est allé à la rencontre de ces pêcheurs, rompant la « paralysie de la normalité » (Homélie de la XXIIème Journée mondiale de la vie consacrée, 2 février 2018). Et tout de suite il leur adresse une promesse : « Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Mc 1, 17).

L’appel du Seigneur alors n’est pas une ingérence de Dieu dans notre liberté ; ce n’est pas une “cage” ou un poids qui nous est mis sur le dos. C’est au contraire l’initiative amoureuse avec laquelle Dieu vient à notre rencontre et nous invite à entrer dans un grand projet dont il veut nous rendre participants, visant l’horizon d’une mer plus vaste et d’une pêche surabondante.

Le désir de Dieu, en effet, est que notre vie ne devienne pas prisonnière de l’évidence, ne soit pas entraînée par inertie dans les habitudes quotidiennes et ne reste pas inerte devant ces choix qui pourraient lui donner une signification. Le Seigneur ne veut pas que nous nous résignions à vivre au jour le jour en pensant que, au fond, il n’y a rien pour quoi il vaille la peine de s’engager avec passion et en éteignant l’inquiétude intérieure pour chercher de nouvelles routes à notre navigation. Si quelquefois il nous fait expérimenter une “pêche miraculeuse”, c’est parce qu’il veut nous faire découvrir que chacun de nous est appelé – de façons diverses – à quelque chose de grand, et que la vie ne doit pas rester empêtrée dans les filets du non-sens et de ce qui anesthésie le cœur. La vocation, en somme, est une invitation à ne pas nous arrêter sur le rivage avec les filets à la main, mais à suivre Jésus au long de la route qu’il a pensée pour nous, pour notre bonheur et pour le bien de ceux qui sont autour de nous.

Naturellement, embrasser cette promesse demande le courage de risquer un choix. Les premiers disciples, en se sentant appelés par lui à prendre part à un rêve plus grand, « aussitôt, laissant leurs filets, le suivirent » (Mc 1, 18). Cela signifie que pour accueillir l’appel du Seigneur il convient de se mettre en jeu avec tout soi-même et de courir le risque d’affronter un défi inédit ; il faut laisser tout ce qui voudrait nous tenir attachés à notre petite barque, nous empêchant de faire un choix définitif ; il nous est demandé cette audace qui nous pousse avec force à la découverte du projet que Dieu a sur notre vie. En substance, lorsque nous sommes placés face à la vaste mer de la vocation, nous ne pouvons pas rester à réparer nos filets sur la barque qui nous donne sécurité, mais nous devons nous fier à la promesse du Seigneur.

Je pense surtout à l’appel à la vie chrétienne, que tous nous recevons au Baptême et qui nous rappelle comment notre vie n’est pas le fruit d’un hasard, mais le don du fait d’être des enfants aimés du Seigneur, rassemblés dans la grande famille de l’Eglise. L’existence chrétienne naît et se développe justement dans la communauté ecclésiale, surtout grâce à la Liturgie, qui nous introduit à l’écoute de la Parole de Dieu et à la grâce des sacrements ; c’est là que, depuis le plus jeune âge, nous sommes initiés à l’art de la prière et au partage fraternel. C’est justement parce qu’elle nous engendre à la vie nouvelle et nous conduit au Christ que l’Eglise est notre mère ; c’est pourquoi nous devons l’aimer également lorsque nous découvrons sur son visage les rides de la fragilité et du péché, et nous devons contribuer à la rendre toujours plus belle et lumineuse, afin qu’elle puisse être témoin de l’amour de Dieu dans le monde.

La vie chrétienne, ensuite, trouve son expression dans ces choix qui, tandis qu’ils donnent une direction précise à notre navigation, contribuent aussi à la croissance du Royaume de Dieu dans la société. Je pense au choix de s’épouser dans le Christ et de former une famille, ainsi qu’aux autres vocations liées au monde du travail et des métiers, à l’engagement dans le domaine de la charité et de la solidarité, aux responsabilités sociales et politiques, et ainsi de suite. Il s’agit de vocations qui nous rendent porteurs d’une promesse de bien, d’amour et de justice non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les contextes sociaux et culturels dans lesquels nous vivons, qui ont besoin de chrétiens courageux et d’authentiques témoins du Royaume de Dieu.

Dans la rencontre avec le Seigneur certains peuvent sentir l’attrait d’un appel à la vie consacrée ou au sacerdoce ordonné. Il s’agit d’une découverte qui enthousiasme et qui en même temps fait peur, se sentant appelés à devenir “pêcheurs d’hommes » dans la barque de l’Eglise à travers une offrande totale de soi-même et l’engagement d’un service fidèle à l’Evangile et aux frères. Ce choix comporte le risque de tout laisser pour suivre le Seigneur et de se consacrer complètement à lui pour devenir collaborateurs de son œuvre. De nombreuses résistances intérieures peuvent empêcher une décision de ce genre, comme aussi dans certains contextes très sécularisés, où il semble ne plus y avoir de place pour Dieu et pour l’Evangile, on peut se décourager et tomber dans la « lassitude de l’espérance » (Homélie de la messe avec les prêtres, consacrés et mouvements laïcs, Panamá, 26 janvier 2019).

Pourtant il n’y a pas de joie plus grande que de risquer sa vie pour le Seigneur ! En particulier à vous, les jeunes, je voudrais dire : ne soyez pas sourds à l’appel du Seigneur ! S’il vous appelle pour ce chemin, ne tirez pas votre épingle du jeu et faites-lui confiance. Ne vous laissez pas contaminer par la peur, qui nous paralyse devant les hauts sommets que le Seigneur nous propose. Rappelez-vous toujours que, à ceux qui laissent les filets et la barque pour le suivre, le Seigneur promet la joie d’une vie nouvelle, qui comble le cœur et anime le chemin.

Très chers, il n’est pas toujours facile de discerner sa vocation et d’orienter sa vie d’une façon juste. Pour cela, il faut un engagement renouvelé de la part de toute l’Eglise – prêtres, personnes consacrées, animateurs pastoraux, éducateurs – afin que s’offrent, surtout aux jeunes, des occasions d’écoute et de discernement. Il faut une pastorale pour les jeunes et les vocations qui aide à la découverte du projet de Dieu, spécialement à travers la prière, la méditation de la Parole de Dieu, l’adoration eucharistique et l’accompagnement spirituel.

Comme cela s’est présenté plusieurs fois durant les Journées mondiales de la Jeunesse de Panamá, nous devons regarder Marie. Dans l’histoire de cette jeune fille, la vocation a été aussi en même temps une promesse et un risque. Sa mission n’a pas été facile, pourtant elle n’a pas permis à la peur de prendre le dessus. Son “oui” a été « le “oui” de celle qui veut s’engager et risquer, de celle qui veut tout parier, sans autre sécurité que la certitude de savoir qu’elle était porteuse d’une promesse. Et je demande à chacun de vous : vous sentez-vous porteurs d’une promesse ? Quelle promesse est-ce que je porte dans le cœur, à réaliser ? Marie, sans aucun doute, aura eu une mission difficile, mais les difficultés n’étaient pas une raison pour dire “non”. Certes elle aura des difficultés, mais ce ne seront pas les mêmes difficultés qui apparaissent quand la lâcheté nous paralyse du fait que tout n’est pas clair ni assuré par avance » (Veillée pour les jeunes, Panama, 26 janvier 2019).

En cette Journée, unissons-nous dans la prière en demandant au Seigneur de nous faire découvrir son projet d’amour sur notre vie, et de nous donner le courage de risquer sur la route qu’il a depuis toujours pensée pour nous.

Du Vatican, le 31 janvier 2019, Mémoire de saint Jean Bosco.

Pape François 🔸

Le désir de Dieu, en effet, est que notre vie ne devienne pas prisonnière de l’évidence, ne soit pas entraînée par inertie dans les habitudes quotidiennes et ne reste pas inerte devant ces choix qui pourraient lui donner une signification. Le Seigneur ne veut pas que nous nous résignions à vivre au jour le jour en pensant que, au fond, il n’y a rien pour quoi il vaille la peine de s’engager avec passion et en éteignant l’inquiétude intérieure pour chercher de nouvelles routes à notre navigation.

Pape François