Homélie. 3e dimanche de carême – Jn 4, 5-42. Chapelle saint Vincent de Paul – Paris

L’eau d’un puits... Nous voilà à l’évangile de ce jour. Arrivé près de la ville de Samarie, là où Dieu avait promis à Abraham de donner la terre à sa descendance, Jésus, à l'heure la plus chaude de la journée, s’assoit au bord du puits creusé par Jacob.

Homélie. 3e dimanche de carême – Jn 4, 5-42. Chapelle saint Vincent de Paul – Paris

L’eau d’un puits… Nous voilà à l’évangile de ce jour. Arrivé près de la ville de Samarie, là où Dieu avait promis à Abraham de donner la terre à sa descendance, Jésus, à l’heure la plus chaude de la journée, s’assoit au bord du puits creusé par Jacob. Mais c’est Dieu, dans la personne de son Fils qui a pris chair de notre chair, qui demande ici à boire, plus exactement à une femme de Samarie, c’est-à-dire une idolâtre, païenne pour les juifs : « Donne-moi à boire ». Jésus a soif. Non pas de l’eau de ce puits mais de la soif de cette femme, la soif d’être aimée et sauvée. Au cœur de leur dialogue, il lui demande : « Va chercher ton mari ». Sans se dérober, elle lui répond : « Je n’ai pas de mari ». Alors, avec douceur, Jésus la remet devant la vérité : « tu en as eu cinq et l’homme que tu as maintenant n’est pas ton mari ».

Autrefois, après avoir dévastée la Samarie, les Assyriens envoyèrent cinq peuplades païennes pour la repeupler, chacune emmenant son idole dans ses bagages. Au total sept dieux (2 R 17, 24-31).

Jésus, qui arrive symboliquement après les cinq maris et le sixième homme de cette femme qui incarne le manque qui l’habite, se manifeste ainsi comme le seul capable de combler en plénitude sa soif d’être aimée. Lui le Messie d’Israël, il vient prendre la place de ces sept divinités qui avaient pris possession de cette terre de Samarie et se révèle ainsi le Sauveur de tous les hommes.

En Jésus, l’heure du salut vient et même elle est là, cette « heure où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ». Le salut apporté par Jésus consiste à nous ouvrir à nouveau l’accès vers Dieu, Source de vie. Voilà le contenu de la nouvelle Alliance que Jésus scellera en son sang sur la Croix. Désormais le lieu de l’adoration de Dieu n’est plus lié à telle ou telle montagne mais il est constitué par la communauté des disciples qui forment le corps mystique du Christ ressuscité.

Cette communauté des disciples, n’est pas close. Elle est ouverte à l’infini à tous ceux qui, dans le sillage de la Samaritaine et de ceux qui grâce à son témoignage se sont convertis, ont reconnu en Jésus, non seulement le Messie, mais « le Sauveur du monde » et qui espèrent en l’accomplissement de l’œuvre de salut de Dieu en chacune de leurs vies et en celle de tout homme. Pourtant, force est de constater combien il nous est difficile de demeurer en esprit et vérité dans cet amour de Dieu qui nous conduit à l’adorer. Notre esprit personnel de transgression nous rattrape malheureusement bien vite et la soif de cet amour dont nous gardons au plus profond de nous-mêmes la nostalgie, auprès de combien de puits d’eaux frelatées allons-nous tenter de l’apaiser !

Mais là encore, Jésus nous rejoint. Il nous attend, il nous attend au bord de ce puits où nous venons, comme la Samaritaine, étancher notre soif de vie, d’amour, de bonheur. Il nous voit arriver de loin et il nous accueille par cette parole déconcertante : « Donne-moi à boire ». Pour ne pas nous humilier dans notre désolation, il se fait mendiant. Il demande à boire à sa créature, pourtant c’est elle qui a tout à recevoir de lui. Alors arrive le constat que la seule chose que nous puissions lui donner et qui nous appartienne vraiment c’est notre péché. Serait-ce cela le merveilleux échange qui s’opère sur la croix lorsque prenant sur lui notre insignifiance, notre faiblesse, notre péché, Jésus nous donne en retour la vie éternelle, eau et sang jaillis de son cœur transpercé ?

« Seigneur, durant ce temps de Carême, donne-nous d’espérer ta présence à mes côtés dans tous nos déserts. Montre-nous auprès de quel puits de nos soifs tu viens t’asseoir pour nous demander à boire. Notre Sauveur, merci d’accueillir notre misère et notre insignifiance. La victoire de ta vie a triomphé de toutes nos morts. Bénis sois-tu ! »

Homélie 32e Dimanche du Temps Ordinaire – Chapelle Saint Vincent de Paul – Paris. (2 Mac 7 1-2. 9-14 ; Ps 16 ; 2 Th 2 16 – 3 5 ; Lc 20 27-38)

A quelques jours de la fête de la Toussaint et de notre intercession pour nos sœurs et frères défunts, la liturgie nous invite à méditer sur le mystère central de notre foi : la résurrection. Les textes nous invitent à prendre conscience que la résurrection n’est pas seulement un phénomène d’après Pâques.

Homélie 32e Dimanche du Temps Ordinaire – Chapelle Saint Vincent de Paul – Paris. (2 Mac 7 1-2. 9-14 ; Ps 16 ; 2 Th 2 16 – 3 5 ; Lc 20 27-38)

A quelques jours de la fête de la Toussaint et de notre intercession pour nos sœurs et frères défunts, la liturgie nous invite à méditer sur le mystère central de notre foi : la résurrection. Les textes nous invitent à prendre conscience que la résurrection n’est pas seulement un phénomène d’après Pâques. Elle concerne toute l’humanité, et même ceux qui ont précédé Jésus dans le cours de l’histoire ont pu connaître ce mystère. Il est logique, puisque Jésus est venu pour accomplir, de trouver dans l’Ancien Testament des témoignages de la foi en la résurrection. Le livre des Maccabées contient un des tous premiers.
Ce témoignage prend une forme très concrète : un fils torturé et mis à mort sous les yeux de ses frères et de sa mère prétend que Dieu, qui lui a donné ses membres, les lui rendra. Cette conviction trouve son fondement dans la fidélité de Dieu. Puisque Dieu nous a donné la vie, il ne nous la reprendra pas. La première condition pour ressusciter est donc un acte de confiance dans la fidélité de Dieu.

Un autre exemple de cette confiance indéfectible en la fidélité de Dieu nous est donné par Jésus, sur la Croix : « entre tes mains je remets mon esprit ». Puisque Dieu est fidèle, lui remettre notre vie et tout ce que nous sommes, est s’assurer que personne ne nous en dépossèdera, et que la vie nous sera rendue. Mais avant d’être un couronnement ou une récompense, la résurrection est en elle-même un combat.

L’exemple grotesque de la femme qui épouse sept maris successifs au nom de la loi du lévirat montre que les Sadducéens perçoivent la résurrection comme une continuité avec la vie terrestre, et c’est pourquoi ils la refusent. Ils ont raison. Mais ils ont à faire un pas de plus et accepter la résurrection pour ce qu’elle est et non la refuser pour ce qu’elle n’est pas.

Comme l’explique Jésus faisant allusion aux anges, il y a un vrai hiatus entre la vie que nous connaissons ici-bas et celle qui sera donnée en partage. En présence de Dieu, nous serons en parfaite communion avec lui, l’expression de notre vie ne sera qu’action de grâce. Tout amour vécu ici-bas dans l’ordre de la charité demeurera et sera transfiguré.

Nous connaissons cette différence d’ordre. Mais le danger subsiste d’imaginer seulement un saut qualitatif. Or la différence radicale est annoncée dans l’évangile par l’expression « quand Jésus passa de ce monde à son Père ». Jésus passe d’un monde à un autre. Ce passage se fait par la mort, une vraie mort. Pas seulement une mort biologique, mais une mort métaphysique, si l’expression existe. C’est-à-dire que la résurrection n’est pas une simple réanimation biologique qui réduirait la mort à un sommeil douloureux et temporaire, mais elle est un passage de la mort à la vraie vie. C’est pourquoi la résurrection est la victoire contre la mort, la mort en elle-même, et non la victoire contre une mort particulière, celle d’une personne déterminée, Jésus de Nazareth. Nous le disons d’ailleurs dans le Credo : « il est ressuscité d’entre les morts », et non pas « quelqu’un de mort est ressuscité ». Ce n’est pas sa mort qui est dépassée, mais la mort qui est vaincue.

En vainquant la mort, le Christ nous extirpe de la mort. Il n’y a donc pas que la Passion et la Croix qui soient un combat, la résurrection l’est aussi. La résurrection est une partie intégrante du combat pour le salut des hommes. Jésus n’est pas seulement le ressuscité, il est aussi le ressuscitant, le principe actif de la résurrection des hommes.

Ce qui nous aide à mieux comprendre pourquoi entre la Croix et la Résurrection il y a un délai, pourquoi entre la victoire définitive de Jésus remportée au matin de la Pâques et l’avènement du Christ dans la gloire il y a un temps où nous luttons encore contre la mort, pourquoi entre notre baptême où nous sommes plongés dans la mort du Christ et notre accès à la plénitude la vie, il y a le temps où le Christ nous attire à lui, le temps où il nous enfante à la vie malgré nos résistances. Le temps où la résurrection est une lutte.

Il est donc grand temps de laisser le Christ nous enfanter à la vie filiale qui seule peut faire notre béatitude. C’est par le psaume que nous participons déjà à la louange des anges et des fils et que nous découvrons la vérité de nos âmes et le dessein de Dieu pour ses enfants. Il chante la gloire de celui qui nous appelle à la vie, tenant pour vraies et acquises les richesses à venir : « Et moi, par ta justice, je verrai ta face : au réveil, je me rassasierai de ton visage. »

Transfiguration. Homélie (dimanche, 2ème Semaine de Carême – Année C) à la chapelle saint Vincent de Paul. Maison-Mère des Lazaristes. Paris

Le voici donc le Fils de la promesse, comme le confirme la voix venue de la nuée : « Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le ».

Transfiguration. Homélie (dimanche, 2ème Semaine de Carême – Année C) à la chapelle saint Vincent de Paul. Maison-Mère des Lazaristes. Paris

Voici que Dieu visite Abraham au cours d’une « vision », ce qui suppose que le patriarche était en prière. Vraisemblablement déversait-il devant le Seigneur son angoisse face à l’échec apparent de sa vie se terminant sans descendance. Dieu l’invite à lever les yeux : « Regarde le ciel et compte les étoiles ». La descendance sera glorieuse, mais il ne la verra pas de son vivant : elle lui est annoncée pour un lointain avenir. Dieu demande seulement à Abraham de persévérer dans une espérance confiante en dépit des épreuves. « Abraham eut foi dans le Seigneur, et le Seigneur estima qu’il était juste. »

Les apôtres aussi sont préoccupés : les foules abandonnent le Maître, qui en plus vient de leur annoncer sa mort proche ainsi que leur participation à sa Passion. Pourtant, à l’inverse d’Abraham et de Jésus, ils ne prient pas sur la montagne où ils ont suivi leur Maître : « accablés de sommeil », ils se sont endormis. La suite du récit suggère que la transfiguration eut lieu pendant la nuit, ce qui rapproche encore le récit de celui d’Abraham. Mais ce qu’ils virent en se réveillant, ce n’est pas le scintillement d’une étoile lointaine, mais « la gloire de Jésus » tout proche.

Le voici donc le Fils de la promesse, comme le confirme la voix venue de la nuée : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ». La mise en parallèle des deux récits nous autorisait à penser que Dieu, sur le Thabor, aurait renouvelé l’Alliance scellée avec Abraham. Il s’apprête effectivement à le faire ; mais c’est sur une autre montagne, celle du Golgotha, que sera offert le véritable sacrifice et scellée l’Alliance nouvelle et éternelle.

Le dimanche de la Résurrection vient après celui de la Passion, comme le dimanche de la transfiguration fait suite à celui de la tentation. Jésus au désert a repoussé victorieusement la suggestion de l’Ennemi qui le poussait à se glorifier lui-même par des stratégies toutes humaines. La gloire véritable, celle qui est participation à la vie divine, ne peut qu’être reçue du Père dans un cœur filial, qui s’abandonne à son bon vouloir jusqu’au fond de l’épreuve, et même de la mort : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23, 46).

Tel est le chemin du Maître, tel doit être aussi celui des disciples. Nous croyons certes que « nous sommes déjà citoyens des cieux » ; mais comme il est difficile de garder les yeux fixés vers le ciel, d’où viendra « notre Sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (2ème lecture) ! Instinctivement l’inertie de la chair nous fait « tendre vers les choses de la terre » et nous mettons notre « gloire dans ce qui fait » notre « honte ».

Que le Seigneur nous préserve de nous comporter en « ennemis de la Croix du Christ » par notre refus de le suivre sur le chemin du renoncement à la vaine gloire de ce monde. Puissions-nous n’aspirer à nulle autre gloire que celle que Dieu seul peut nous donner : la participation à sa propre vie.

« Écoute, Seigneur, je t’appelle ! Pitié I Réponds-moi ! C’est ta face Seigneur que je cherche : ne me cache pas ta face. » (Ps 26) Révèle-moi mes complicités cachées avec l’esprit de ce monde, et donne-moi de tenir le coup dans le beau combat de l’espérance

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Pourquoi mai est-il appelé « mois de Marie » ?

Pourquoi mai est-il appelé « mois de Marie » ?

Bon mois de Marie

Quand le mois de mai revient et que la nature se pare de toute sa beauté, nous nous souvenons que ce mois est dédié à celle que l’Écriture pare aussi de toute beauté, la Vierge Marie. C’est effectivement le mois où nous avons la coutume de l’honorer depuis longtemps et il est bon de continuer à le faire, car nos cœurs se sentent toujours proches de cette Bonne Mère.

Naguère nous le chantions :

C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau.
À la Vierge chérie disons un chant nouveau.
Oui, ornons le sanctuaire de nos plus belles fleurs.
O
ffrons à notre Mère et nos chants et nos cœurs.

À la chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, beaucoup effectivement apportent des fleurs et chantent pleins de joie. Quant aux cœurs, c’est le secret de chacun certes, mais l’expression des visages en dit assez pour deviner le rapport qui existe avec Elle.

La dédicace d’un mois à une dévotion particulière est une forme de piété populaire dont on ne trouve guère l’usage avant le XVIIIe siècle. Mai, mois de Marie, est le plus ancien et le plus connu des mois consacrés, officiellement depuis 1724 ; août, le mois du Cœur Immaculé de Marie ; septembre, le mois de Notre-Dame des douleurs depuis 1857 ; octobre, le mois du Rosaire depuis 1868 ; novembre, pour nous le mois de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse ; décembre, le mois de l’Immaculée Conception. Cela fait six mois de l’année consacrés à la piété mariale.

Cette consécration est née à Rome. La promotion du mois de Marie doit beaucoup aux Jésuites. Au XIIIe siècle, le roi de Castille avait déjà associé dans son chant la beauté de Marie et le mois de mai. Au siècle suivant, mai étant le mois des fleurs, un dominicain avait l’habitude de tresser des couronnes pour les offrir à la Vierge le 1er mai. Au XVIe siècle, saint Philippe Néri exhortait les jeunes gens à manifester un culte particulier à Marie pendant le mois de mai.

Marie est guide sur le chemin de la prière. C’est parce que le mois de mai se termine par la fête de la Visitation qu’il nous invite à nous rapprocher de Marie pour prier avec elle et nous confier à sa médiation. Sans bruit, bien des personnes se réunissent les soirs du mois de mai, à l’église pour dire le chapelet près d’une statue de la Vierge ornée de fleurs.

Selon le missel marial, Marie nous accompagne vers le terme de la prière, vers Dieu qui est loué pour le salut accompli par son Fils, Marie y étant associée par grâce. Quand nous prions avec Marie, nous nous tournons vers son Fils. Beaucoup de « Je vous salue Marie » sont accompagnés d’une intention de prière car nous avons confiance en Marie pour porter nos suppliques au Seigneur.

« Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. »
« Marie, prenez nos prières, présentez-les à Jésus. »
Jean-Daniel PLANCHOT, CM 🔸

Marie est guide sur le chemin de la prière. C’est parce que le mois de mai se termine par la fête de la Visitation qu’il nous invite à nous rapprocher de Marie pour prier avec elle et nous confier à sa médiation. Sans bruit, bien des personnes se réunissent les soirs du mois de mai, à l’église pour dire le chapelet près d’une statue de la Vierge ornée de fleurs.

Plus d’information :

Faire click sur le lien pour vous informer davantage sur l’Association de la Médaille Miraculeuse

www.medaille-miraculeuse.fr