Dimanche 2 Temps ordinaire – C (Jn 2,1-11). Méditation

Dimanche 2 Temps ordinaire – C (Jn 2,1-11)

Méditation

 

Un geste peu religieux

 

Il y avait un mariage en Galilée. Ainsi commence ce récit dans lequel on nous dit quelque chose d’inattendu et de surprenant. La première intervention publique de Jésus, l’envoyé de Dieu, n’a rien de religieux. Cela n’arrive pas dans un lieu sacré. Jésus inaugure son activité prophétique en «sauvant» une fête de noces qui aurait pu se terminer très mal.

Dans ces villages pauvres de Galilée, la fête des noces était la plus appréciée de tous. Pendant plusieurs jours, la famille et les amis accompagnaient les fiancés en mangeant et en buvant avec eux, en exécutant des danses festives et en chantant des chants d’amour. L’Evangile de Jean nous dit que c’est au cours d’un de ces mariages que Jésus a fait son «premier signe»; celui qui nous offre la clé pour comprendre toutes ses actions et le sens profond de sa mission salvatrice.

L’évangéliste Jean ne parle pas de «miracles». Il appelle toujours «signes» les gestes surprenants réalisés par Jésus. Il ne veut pas que ses lecteurs en restent à ce qui peut être prodigieux dans son action. Il nous invite à découvrir son sens le plus profond. Pour cela, il nous offre quelques pistes de nature symbolique. Voyons-en seulement une.

La mère de Jésus, attentive aux détails de la fête, réalise «qu‘ils n’ont plus de vin» et elle dit cela à son fils. Peut-être les mariés, de condition modeste, ont-ils été débordés par les invités. Marie est inquiète. La fête est en danger. Comment peut-on terminer un mariage sans vin? Elle fait confiance à Jésus. Chez les paysans de Galilée, le vin était un symbole bien connu de joie et d’amour. Ils le savaient tous. Si la joie et l’amour manquent dans la vie, que deviendra la vie en commun? Marie n’a pas tort. Jésus intervient pour sauver la fête en fournissant un vin abondant d’excellente qualité.

Ce geste de Jésus nous aide à saisir l’orientation de toute sa vie et le contenu fondamental de son projet du royaume de Dieu. Alors que les chefs religieux et les maîtres de la loi sont préoccupés par la religion, Jésus se consacre à rendre la vie des gens plus humaine et plus supportable.

Les évangiles présentent Jésus centré non (pas) sur la religion mais sur la vie. Il n’est pas seulement pour les personnes religieuses et pieuses. Il est aussi pour ceux qui sont déçus de la religion, mais ressentent le besoin de vivre de manière plus digne et plus heureuse. Pourquoi? Parce que Jésus transmet la foi en un Dieu à qui on peut faire confiance et avec qui on peut vivre dans la joie, et parce qu’il attire vers une vie plus généreuse, guidée par un amour solidaire.

José Antonio PAGOLA 🔸

L’évangéliste Jean ne parle pas de «miracles». Il appelle toujours «signes» les gestes surprenants réalisés par Jésus. Il ne veut pas que ses lecteurs en restent à ce qui peut être prodigieux dans son action. Il nous invite à découvrir son sens le plus profond. Pour cela, il nous offre quelques pistes de nature symbolique. Voyons-en seulement une.

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