Dimanche 7 Temps ordinaire – C (Lc 6,27-38). Méditation

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San rien attendre

Pourquoi tant de personnes vivent-elles secrètement insatisfaites ? Pourquoi tant d’hommes et de femmes trouvent-ils la vie monotone, insignifiante, insipide? Pourquoi s’ennuient-ils au milieu de leur bien-être ? Qu’est-ce qui leur manque pour retrouver la joie de vivre ?

Peut-être l’existence de beaucoup changerait et prendrait une autre couleur et une autre vitalité, s’ils apprenaient simplement à aimer quelqu’un gratuitement. Qu’il le veuille ou non, l’être humain est appelé à aimer de manière désintéressée; et s’il ne le fait pas, un vide s’ouvre dans sa vie, que rien ni personne ne peut combler. Il n’est pas naïf d’écouter les paroles de Jésus: « Faites le bien… sans rien attendre en retour ». Cela peut être le secret de la vie. Ce qui peut nous rendre la joie de vivre

Il est facile d’en arriver à n’aimer personne de manière vraiment gratuite. Je ne blesse personne. Je ne me mêle pas des problèmes des autres. Je respecte les droits des autres. Je vis ma vie. J’en ai assez à me soucier de moi-même et de mes affaires.

Mais c’est ça la vie? Vivre sans se soucier de personne, réduit à mon travail, à ma profession ou à mon métier, insensible aux problèmes des autres, étranger aux souffrances des gens, enfermé sous une «cloche de verre» ?

Nous vivons dans une société où il est difficile d’apprendre à aimer gratuitement. Nous demandons presque toujours: à quoi ça sert? C’est utile? Qu’est-ce que je gagne avec ça ? Nous calculons et nous mesurons tout. Nous sommes arrivés à l’idée que tout est obtenu en «achetant»: nourriture, habillement, logement, transport, divertissement … Et de cette façon, nous courons le risque de convertir toutes nos relations en un pur échange de services.

Mais ce n’est pas avec de l’argent que l’on obtient l’amour, l’amitié, l’accueil, la solidarité, la proximité, la confiance, la lutte pour les faibles, l’espoir, la joie intérieure. C’est quelque chose de gratuit qui est offert sans rien attendre en retour, si ce n’est la croissance et la vie de l’autre.

Les premiers chrétiens, en parlant d’amour, utilisaient le mot «agape», précisément pour souligner davantage cette dimension de la gratuité, contrairement à l’amour compris uniquement comme «eros» et qui avait pour beaucoup une résonance d’intérêt et d’égoïsme.

Il y a des gens parmi nous qui ne peuvent que recevoir un amour gratuit, parce qu’ils n’ont pratiquement rien à redonner à ceux qui veulent les approcher. Des personnes seules, maltraitées par la vie, incomprises par presque tout le monde, appauvries par la société, pratiquement sans avenir dans leur vie.

Ce grand prophète qu’était Helder Camara nous rappelle l’invitation de Jésus avec ces mots: « Pour te libérer de toi-même, tends un pont au-delà de l’abîme que ton égoïsme a créé. Essaie de voir au-delà de toi-même. Essaie d’écouter quelqu’un d’autre et, surtout, tente de t’efforcer d’aimer au lieu de t’aimer toi seul ».

José Antonio Pagola / Traducteur: Carlos Orduna🔸

Nous vivons dans une société où il est difficile d’apprendre à aimer gratuitement. Nous demandons presque toujours: à quoi ça sert? C’est utile? Qu’est-ce que je gagne avec ça? Nous calculons et nous mesurons tout. Nous sommes arrivés à l’idée que tout est obtenu en «achetant»: nourriture, habillement, logement, transport, divertissement …

José A. Pagola
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