Famille Vincentienne en France. Rencontre du 15 novembre 2018
Ce 15 novembre, nous nous sommes retrouvés dans le bâtiment où siègent les Équipes Saint Vincent-AIC France, au 67 rue de Sèvres à Paris. Elles étaient représentées par France MORANE et Muriel WITTMAN ; l’Association de la Sainte Agonie par Mmes d’ARX et CREPEY ; l’Association de la Médaille Miraculeuse par Mme FLOUR ; les Religieux de Saint Vincent de Paul par le Père Gilles MORIN, provincial ; les sœurs Missionnaires de l’Évangile par sœur Reine-Marie RIVAUX, la Société Saint Vincent de Paul par M. LANTERNIER et le P. DESCLAUX ; la Jeunesse Mariale Vincentienne par Mlle MADRID ; les Filles de la Charité par sœur Éliane BULTEL et sœur Marie-Vianney RESSEGAND pour les Sœurs de l’Union Chrétienne de Saint-Chaumond.
S’étaient excusés car retenus pour des rencontres imprévues dans l’exercice de leurs missions : Sœur Nicole-Marie ROLAND des Sœurs de Jeanne-Antide Thouret, sœur Blandine KLEIN des Sœurs de la Charité de Strasbourg et le P. HISS de la Maison du Missionnaire.
Après un temps de café préparé par le bureau national des Équipes Saint Vincent-AIC France qui nous recevaient, nous avons débuté notre temps de rencontre par une prière selon la pratique des équipières : une lecture méditée puis partage sur le texte des béatitudes, puis nous avons commencé l’ordre du jour en évoquant la visite du P. Agostino, coordinateur international de la famille vincentienne, venu rencontrer cinq congrégations dont trois nouvelles ayant un lien avec st Vincent : les sœurs de sainte Marie de la Présentation de Broons qui ont décliné étant trop peu nombreuses déjà reliées à d’autres dynamiques, les sœurs du Christ Mystère d’Union qui disent être trop prises par le soutien de leur dimension internationale pour rejoindre une coordination supplémentaire. Et les sœurs Missionnaire de l’Evangile dont nous accueillions une d’entre elles. : sœur Reine-Marie.
Les sœurs Missionnaires de l’Évangile sont nées de quatre congrégations : trois du 17ème et une du 19ème siècle. La plus ancienne, les sœurs de la charité d’Angers (sous Louis XIV nées au moment du grand enfermement vivaient avec les pauvres dans l’hôpital) ; le Bon sauveur de Caen, née au même moment pour le service des personnes atteintes de maladies psychiatriques, et les sœurs de St Charles d’Angers, au service de l’éducation qui récupéraient les pauvres honteux qui se cachaient. Enfin les sœurs de Griaux, de Nantes, qui sont nées au 19ème siècle, au service des dockers . Après un long processus de concertation, elles sont nées comme sœurs Missionnaires de l’Évangile et sont 390 présentes dans 9 pays : Madagascar, Centrafrique, Guinée, Irlande, Pays de Galle, Espagne, Italie et France.
Les quatre communautés, si elles ne sont pas spécifiquement vincentiennes, sont inspirées de Saint Vincent et de Saint François de Sales. Seules celles d’Angers se réclament Charles Borromé. Leur référence commune est Matthieu 25 « J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; j’ai été malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus à moi ». Leur maison généralice est à Caen.
Puis nous avons abordé le point suivant à l’ordre du jour : l’élection du nouveau président coordinateur qui nous a partagé le bilan des trois premières années comme Famille Vincentienne en France autour de trois adjectifs : enthousiasmant, exigeant et complexe. Du côté de l’enthousiasme, il a énuméré les multiples réalisations conduites ces trois années passées ; en ce qui concerne l’exigence, il a rappelé que les multiples démarches pour suivre les décisions communes n’avaient été assurées que par deux personnes et souvent les deux prêtres. A été salué le service de notre chargée de communication.
Pour aborder l’aspect complexe, est revenue la question des critères d’appartenance à la famille vincentienne, car nous souhaiterions être libres de décider qui intégrer sans devoir passer par une instance internationale. Nous avons préféré clarifier cette question auprès du coordinateur international de la famille vincentienne avant de procéder à l’élection du nouveau président qui se fera après la rencontre de ce dernier. Dans l’attente de cette clarification, nous reconduisons l’équipe de présidence (le président, le secrétaire et la trésorière et chargée de communication).
Est ensuite présentée la carte présentant les membres de la famille vincentienne en France réalisée à l’occasion du pèlerinage de la Société Saint Vincent de Paul à Lourdes en octobre dernier. Chaque branche prend un exemplaire de cette carte pour chacune de ses délégations diocésaines.
Puis le président de la Société Saint Vincent nous partage la joie de leur rassemblement à Lourdes qui a accueilli 1000 participants desquels 200 accompagnés. Ce fut un moment de fraternité qui a permis de s’extraire de l’urgence de l’action pour se centrer sur la spiritualité grâce aux interventions de la Visitatrice des Filles de la Charité de la province France-Belgique-Suisse, du Visiteur des pères lazaristes et du provincial des religieux de saint Vincent de Paul. Des groupes « fraternité » ont permis de prolonger les apports créant un esprit de communion.
Cette rencontre a de nouveau fait prendre conscience du besoin de spiritualité, de ressourcement, de renouvellement. Ce fut l’occasion d’évoquer le maintien ou la création d’outils de formation permanente. Nous évoquons l’établissement d’une bibliographie vincentienne de base et l’exigence de revenir à l’esprit de nos fondateurs. Nous insistons sur la nécessité de continuer notre recherche pour créer des modules de formation, des publications. Est émise l’idée de faire de la revue « Cahier Vincentien » un outil au service de la formation des laïcs vincentiens.
La matinée se termine en évoquant la difficile continuité de l’esprit vincentien dans notre société pluriculturelle et marquée de sécularisation. Il est rappelé que les règlements intérieurs doivent clairement exprimer les conditions d’accueil de nouveaux membres. Les Équipières ont désormais choisi de n’accueillir que des personnes de tradition chrétienne tandis que la société saint Vincent de Paul, elle, a retenu de ne recevoir que des postulants acceptant la part d’exercices spirituels inhérents à la vie en équipe. Nous allons ensuite tous à la chapelle, célébrer l’eucharistie avec des Filles de la charité de la maison qui nous reçoit.
Après le repas pris à la maison mère des pères lazaristes nous reprenons le travail. Nous commençons par bloquer les deux dates pour les rencontres de coordination en 2019. Les dates retenues sont : le 2 avril à Besançon, chez les sœurs de Jeanne-Antide Thouret, et le 25 novembre à la maison provinciale des Filles de la Charité, rue Clerc à Paris.
Puis nous nous penchons sur la mise en route d’une formation commune aux divers laïcs de nos réseaux en présence de sœur CAMARA de l’équipe VDP réseaux et formation, pôle charisme, qui est dédié à la formation à l’esprit vincentien. Il est mentionné que les sœurs de la Charité de Strasbourg et celles de Gethsémani ont exprimé leur intérêt et leur désir de se joindre à ce qui se met en route.
Nous remettons le dossier d’un projet en 5 sessions de 2 jours, élaboré par les P. RABARISON et le P. MASSARINI après consultation d’un père jésuite dédié à la formation des laïcs.
S’ouvre un débat qui fait apparaitre la difficulté de trouver des collaborateurs aptes à sortir du seul rôle d’animateur de temps de prière pour devenir animateur spirituel. Or il y a de moins en moins de pères et de sœurs en proximité des équipes. Les Équipes Saint Vincent-AIC France expriment leur doute quant à l’inscription sur de longs programmes de leurs membres.
On évoque un parcours alpha vincentien : base pour aider à avoir des membres plus capables de devenir personnes-ressources. Il faudrait des éléments pour entrer dans la démarche accompagnateur. La demande est davantage d’accompagnateurs que d’animateurs. Sœur CAMARA présente un parcours en six journées sur Paris qui en est à son troisième round et pourrait être proposé à nos laïcs. La proposition séduit et nous pensons qu’il serait bon de la proposer dans nos réseaux dès la session de janvier. D’autre part, pour affiner une proposition qui corresponde à notre attente, VDP réseaux et formation demande qu’un petit groupe se constitue pour collecter les attentes et penser le contenu de la formation. Vont se retrouver avant la prochaine rencontre de coordination sœur CAMARA avec le P. RABARSION et le P. MASSARINI avant d’être rejoints par quelques membres de la Société de Saint Vincent de Paul, Équipes Saint Vincent-AIC France et certainement des sœurs de la Charité de Strasbourg pour élaborer cette formation souhaitée. On exprime qu’il s’agit davantage de la formation d’accompagnateurs spirituels que de celui d’animateurs de temps de prière. Est suggéré à Mme CREPEY de s’adjoindre à l’équipe. Les sœurs de l’Union chrétienne de Saint Chaumond nous partagent leur attention actuelle pour récupérer de l’héritage vincentien ce qui les constitue et qu’elles avaient perdu après la révolution. Une fois ce travail de restauration terminé, elles devraient être en mesure rejoindre cette dynamique. Nous les encourageons dans cette démarche de revitalisation de leur charisme.
Nous prolongeons la réunion en écoutant l’avancée du projet d’accueil des femmes à la rue au 97 rue de Sèvres. Après de longues négociations, une convention vient d’être signée. Un architecte a été trouvé et les travaux vont commencer en janvier 2019 avec une ouverture prévue pour l’automne 2019.
Après le symposium de Rome pendant lequel l’orchestre international « Gen Verde » avait animé le temps de louange lors de la rencontre place saint Pierre, il a été proposé aux chefs d’établissement scolaires vincentien de monter un spectacle avec les élèves et la troupe du « Gen Verde » afin d’expérimenter qu’à travers l’art la paix est possible. Le projet est en suspens.
Vient alors le temps de formaliser notre décision prise lors de la dernière rencontre de planifier une formation collaboration pour novembre. Lorsque nous remettons le dossier avec les unités de valeurs, Équipes Saint Vincent-AIC France notent que leur formation internet « diplomado » recoupait déjà plusieurs thèmes que nous souhaiterions traiter. Il a été convenu qu’il était nécessaire que nous prenions encore du temps avant de nous engager dans cette voie…
Notre réunion se clôt comme prévu. Et tous expriment leur joie pour les trois ans de collaboration. Nous nous quittons heureux de savoir que notre prochaine réunion de coordination vincentienne France aura lieu à Besançon.
P. Bernard MASSARINI, CM 🔸
Cette rencontre a de nouveau fait prendre conscience du besoin de spiritualité, de ressourcement, de renouvellement. Ce fut l’occasion d’évoquer le maintien ou la création d’outils de formation permanente. Nous évoquons l’établissement d’une bibliographie vincentienne de base et l’exigence de revenir à l’esprit de nos fondateurs. Nous insistons sur la nécessité de continuer notre recherche pour créer des modules de formation, des publications…
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