Témoignage de Fr. Maximilian-Adrian ANDREI
Le 21 avril 2017, jour de mon 36ème anniversaire, je faisais mes vœux dans la Congrégation de la Mission, pour la Province de France, dans la chapelle de Thessalonique, entouré des confrères de cette maison et de la communauté locale. Ce fut au cours de la messe habituelle du soir, dans la simplicité et la joie.
Pour arriver à faire ce pas, il me fallut du temps. J’ai connu les lazaristes lorsque j’avais 14 ans. J’ai commencé ma formation dans la Province de Toulouse lorsque j’avais vingt ans. Après le premier cycle de philosophie à Avignon, j’avais arrêté la formation au séminaire, voulant faire autre chose. Je me suis orienté vers des études de commerce. J’ai étudié à Marseille un BTS en commerce international, en alternance, tout en travaillant dans une entreprise. Pendant 9 ans, j’ai essentiellement travaillé dans le commerce et le bâtiment que ce soit en France, Colombie et Italie mais aussi j’ai été amené à faire pleins de petits boulots pendant ma vie estudiantine pour arriver au bout de chaque mois. Souvent ç’était la galère, le stress, et les problèmes n’ont jamais manqués, mais que ce soient des bonnes ou des mauvaises expériences, ce sont des expériences pour la vie après tout. J’ai aussi beaucoup voyagé comme beaucoup de jeunes d’aujourd’hui, ayant soif de vivre et de connaître des lieux et des hommes. Evidement j’ai envisagé à un moment donné le mariage aussi, bien que je ne sois pas arrivé à faire ce pas pour des diverses raisons.
J’ai beaucoup cherché, j’ai beaucoup vadrouillé, souvent sans raison ni sans objectifs autre que de travailler et de vivre au jour le jour, mais me refusant à construire quelque chose de stable, à bâtir « sur le roc », à m’engager dans quelque chose de sûr. S’engager ça fait peur, car au moment où on le fait, on renonce à certaines choses, qu’on considère désormais moins importantes, et on se concentre sur l’essentiel de notre engagement, que ce soit dans le mariage ou la vie consacrée.
Je me reconnais beaucoup dans les jeunes d’aujourd’hui, sans foi en eux-mêmes, dans le futur, dans ceux qui les entourent, sans foi en Dieu. Ils veulent aller vite en tout, sans s’arrêter sur quelque chose de précis pour y mettre tout leur cœur et toutes leurs forces afin de réussir. Essentiellement on a peur de l’engagement et on a peur de risquer sa peau, sa vie, sa sécurité. Cette vie, souvent vécue avec la peur, n’a pas de sens. Il faut vivre non pas avec la peur mais avec l’amour et accepter la part d’incertitude de toute vie, avec les joies et les peines possibles mais aussi avec foi et espérance.
Il n’y a pas de vie possible sans d’importantes décisions, même si les circonstances, les hommes, les temps, ne sont pas toujours favorables. Mais ce sont ces décisions qui nous construisent. Et avant de telles décisions il est bon de se retirer dans la solitude, dans le désert, loin des appels et des sollicitations nombreuses du monde, afin de prier et d’écouter ce que le Seigneur attend de nous. Si on entend Sa voix, à travers l’Eglise qui nous appelle, à travers les hommes et les femmes que nous sommes appelés à servir et à aimer, on peut toujours répondre ou non à cet appel. Je l’ai fait et j’en suis heureux et désormais je ne compte pas sur moi-même mais aussi sur Sa grâce et sur le soutien de mes frères dans les missions qui me seront confiées. Avec Lui et avec vous j’y arriverai. Que la grâce du Seigneur soit toujours avec nous !
Fr. Maximilian-Adrian ANDREI , CM 🔸
Pour arriver à faire ce pas, il m’a fallu du temps.