Ô Christ ressuscité : En cette Pâque 2020, marquée par la pandémie du Covid-19, nous avons plus que jamais besoin de toi, ô Jésus vainqueur de la mort ! Nous avons besoin de la force et de la confiance qui t’ont soutenu dans ton agonie et passion ; besoin du courage qui t’a permis de rester fidèle jusqu’au bout à la mission confiée par le Père ; besoin de l’amour à toute épreuve lequel s’est manifesté dans la puissance de ta faiblesse.
Roberto Gomez
Un cierge pascal éclaire une immense église dans la pénombre Veillée Pascale. Maison-Mère 2020
Ô Christ ressuscité : En cette Pâque 2020, marquée par la pandémie du Covid-19, nous avons plus que jamais besoin de toi, ô Jésus vainqueur de la mort !
Nous avons besoin de la force et de la confiance qui t’ont soutenu dans ton agonie et passion ; besoin du courage qui t’a permis de rester fidèle jusqu’au bout à la mission confiée par le Père ; besoin de l’amour à toute épreuve lequel s’est manifesté dans la puissance de ta faiblesse.
Désorientés ? Nous le sommes comme tes disciples qui t’ont lâché parce qu’ils n’avaient rien compris à ta messianité. Oui, désorientés parce que comme eux, nous nous enfermons dans des professions de foi trop faciles, trop confortables : nous acceptons volontiers un messie sans croix et une résurrection sans passion. Or, ton itinéraire Jésus Crucifie/Ressuscité est une invitation à assumer en tant que croyants une apparente contradiction : « tu ne te révèles ni dans la puissance sans faiblesse, ni dans la faiblesse sans puissance, mais bien dans le paradoxe entre les deux[1] ».
Bouleversés ? Nous le sommes aussi comme ces femmes intrépides qui te cherchent dans le clair-obscur de l’aube et pensent te trouver dans un tombeau fermé, dans un espace de mort. Or, elles voient de leurs yeux que le gisant n’est plus là, que le tombeau est désormais ouvert. Elles ont pour mission d’annoncer aux autres compagnons que le ressuscité les précède en Galilée. Jésus ressuscité ne peut pas être retenu dans aucun espace. Alors, elles sont toutes tremblantes et bouleversées. Telle est l’action de l’Esprit dans la vie des baptisés : faire trembler nos évidences et bouleverser nos croyances. La Bonne Nouvelle de la résurrection n’est pas crédible si elle ne bouleverse pas nos croyances, si elle ne nous prend pas au corps et nous donne de nouvelles assurances.
Envoyés ? Nous le sommes aussi comme les femmes du matin de Pâques : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront ». Cette Bonne Nouvelle, Jésus ressuscité, nous dépasse. Nous comprenons que pour être crédible, elle doit être d’abord crue, assimilée, intériorisée. Autrement dit, nous pouvons légitimement ce soir, demander au Dieu créateur de nous recréer, de nous enfanter parce qu’en Jésus-Christ, la mort, toute forme de mort, est vaincue ; et notre vie, notre vie malgré la mort, est assurée. C’est bien cela que nous sommes envoyés témoigner et professer : que la vie triomphe de la mort, de toute forme de mort. La Pâque chrétienne est le mystère de la vie jaillissant de la mort, le passage de ce monde à Dieu, passage accompli par le Christ au bénéfice de toutes ses créatures.
Ce que nous professons dans le credo « il est ressuscité d’entre les mort », nous l’avons vécu et signifié en cette veillée pascale. Le cierge pascal allumé dans une église en pénombre est un signe pour nous. Le Christ ressuscité représenté par ce Cierge brûlant est la lumière qui luit dans les ténèbres et éclaire la communauté pascale qui attend et réclame, les yeux fixés sur lui, la Lumière venant de « la Lumière ».
Rends possible, Jésus ressuscité, que de cette pâque, vécue dans un confinement si inconfortable, l’humanité renaisse, se renouvelle. Qu’elle retrouve sa vocation fondamentale : devenir enfants de Dieu et se reconnaître les uns les autres frères et sœurs en Jésus-Christ mort et Ressuscité pour la multitude.
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« Le sens de la Pâque : elle nous enseigne que le chrétien dans l’Église doit mourir avec le Christ pour ressusciter avec lui. Et elle ne fait pas que l’enseigner, comme on montrerait du doigt quelque chose que l’on ne tient pas en son pouvoir, elle l’opère (…) Ainsi la Pâque n’est-elle pas une simple commémoration ; elle est la Croix et le tombeau vide rendus présents. » L. Bouyer, Le mystère pascal
[1] Camille FAUCANT, Marc : cinq clés de lecture, Cahier Evangile n° 181, Paris, Cerf, 2017, p. 32.