Depuis 2009, des confrères, seuls ou en équipe, sillonnent la France à la rencontre des jeunes étudiants, principalement dans les établissements scolaires du réseau vincentien.
Une préférence est donnée aux lycées professionnels, les jeunes rencontrés dans ces établissements y étant particulièrement fragiles, blessés par une orientation qui souvent leur échappe, avec un sentiment d’échec, de relégation.
Le but de nos « missions temps-fort » est d’offrir aux jeunes un temps de partage, de relecture et de réflexion, où chacun est invité à poser un regard sur ce qu’il vit, à s’interroger, à se questionner. Temps aussi pour essayer de poser un regard bienveillant sur soi-même, pour travailler à l’estime de soi. Temps pour s’interroger sur le sens de notre vie, en lien avec Celui qui est à l’origine de tout, Dieu qui nous uni, cela bien sûr dans le respect des convictions de chacun.
Au-delà des différents thèmes proposés, le but de nos interventions n’est pas tant de fournir un enseignement que de les faire réfléchir, réagir, sur le sens de la vie, en leur laissant la parole, parole libre, pour qu’ils puissent se dire. Et ce que nous entendons, par leurs mots ou leurs silences, est parfois des plus alarmants. Devant les questions fondamentales que tout être humain se pose (ou doit se poser), telles que : Qu’est-ce que l’Homme ? Quel est le sens et le but de la vie ? Qu’est-ce que le bien et qu’est-ce que le péché ? Quels sont l’origine et le but de la souffrance ? Quelle est la voie pour parvenir au vrai bonheur ? Qu’est-ce que la mort, le jugement et la rétribution après la mort ? Qu’est-ce enfin que le mystère dernier et ineffable qui entoure notre existence, d’où nous tirons notre origine et vers lequel nous tendons ? (Déclaration Nostra Aetate, 1, Concile Vatican II), les réponses, les réactions, sont rares ! Non pas que ces questions soient absentes de leur esprit, mais pour beaucoup, ils n’ont pas les mots ou aucunes notions pouvant les aider à formuler ne serait-ce qu’un embryon de réponse. Beaucoup se réfugient alors derrière des Bof, des Je Sais Pas, ou des silences vides de tout. Nous découvrons une incapacité à se projeter dans l’avenir, une absence de rêves (autre que l’imaginaire), une mésestime de soi, voire un rejet du corps. Quand nous leur demandons ce qu’est le bonheur pour eux, la plupart vont l’identifier aux relations qu’ils nouent avec leurs proches (famille, amis, amours), relations souvent fragiles. Et c’est cette fragilité qui souvent les pousse à se réfugier dans l’artificiel, l’éphémère, le divertissement. Fragilité également du regard qu’ils posent sur eux-mêmes, souvent négatif, voire destructeur, souvent dévalorisé du fait d’avoir été relégué en filière professionnelle. C’est cette image d’eux-mêmes que nous devons contribuer à changer.
Ce que nous souhaitons aussi voir évoluer est leur regard sur le monde. Il y a chez eux une grande empathie, mais allant en s’estompant grandissant en âge. Non pas que ce sentiment disparaisse, mais prenant conscience du mal environnant, en grandissant, ils se protègent d’une souffrance extérieure qu’ils ne peuvent gérer.
Face à la noirceur du monde tel qu’on leur présente quotidiennement, ils ont du mal à y déceler du positif, et font donc souvent mine de ne pas s’y intéresser. Mais ils sont inquiets. Il est urgent de les aider à avoir un autre regard. Leur montrer toutes les belles initiatives qui se prennent autour de chez eux comme à l’autre bout de la terre. Leur montrer qu’il est possible de faire quelque chose même si ce n’est qu’une modeste chose. Ils ont besoin de voir du possible, d’entendre du positif.
D’un autre côté, l’image qu’ils véhiculent de l’Eglise et de ses pasteurs est également des plus négatives : Vieux, hors du temps, coupés des réalités, absents, enfermés, toujours en noir, et … pédophiles ! Cette image se doit aussi d’être changée.
Et Dieu là-dedans … tout un défi !
Autre activité que nous tâchons également de développer durant ces temps de missions en établissement scolaire est la « formation » des équipes enseignantes et administratives à l’esprit et au charisme vincentien. Force est de constater que, tout en le vivant, le charisme vincentien n’est pas des plus connu au sein même des établissements. Contribuer à faire connaître notre charisme pour que celui-ci devienne une force vivante pour tout le personnel, ne peut être que bénéfique pour l’épanouissement des jeunes qu’il accompagne.
Côté pratique, ces missions en itinérance se vivent dans une grande simplicité. Les communautés de Filles de la Charité présentent dans les établissements disparaissant les unes après les autres, c’est dans un fourgon aménagé que l’un d’entre nous tient ses quartiers la plupart du temps. Tout l’essentiel y est dans un peu plus de 10 m². C’est cela aussi la mission !!
Si vous êtes intéressés par cette mission pour votre établissement, ou si vous voulez y participer d’une manière ou d’une autre, merci de contacter le Père Eric Ravoux :
e.ravoux@hotmail.fr ou au 0622214925
A bientôt sur les routes de France.