La situation que nous vivons actuellement nous dépasse, et sans jouer au prophète de malheur, il faut admettre qu’il y a danger. L’heure est grave. Nous avons pu prendre à la légère cette épidémie du Coronavirus en ces débuts quand elle a commencé en Chine, mais il nous faut reconnaître qu’aujourd’hui, elle est à prendre très au sérieux.

Visiteur de la Province de France. « Lettre aux confrères ». 16 mars 2020

Chers confrères,« La Grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, soit toujours avec nous » !

La situation que nous vivons actuellement nous dépasse, et sans jouer au prophète de malheur, il faut admettre qu’il y a danger. L’heure est grave. Nous avons pu prendre à la légère cette épidémie du Coronavirus en ces débuts quand elle a commencé en Chine, mais il nous faut reconnaître qu’aujourd’hui, elle est à prendre très au sérieux. La propagation du virus a pris une vitesse supérieure et perturbe de plus notre vie quotidienne.  Le stade 3 a été décrété et nous ne sommes pas à la fin. D’autres mesures risquent de nous être communiquées dès ce soir. Nous sommes dans un temps de crise et cela nous appelle à des attitudes nouvelles. C’est une question de civisme, de respect. Les autorités de notre pays ont pris des décisions qui bouleversent notre quotidien et, nous confirme un document de la CORREF, tous les rassemblements, réunions, cérémonies sont strictement annulées, quel qu’en soit le nombre de participants, ce qui a de réelles conséquences pour la vie de nos communautés et sur notre ministère. Il nous faut rester à l’écoute de ce qui nous est demandé de par les autorités civiles et religieuses. Les rencontres prévues à la Maison-Mère au cours de mars et d’avril sont annulées. La Maison-Mère ferme ses portes à partir de ce jour pour une durée indéterminée ; il n’y aura plus d’accueil.

Nous devons agir dans le respect le plus strict des normes édictées par les autorités en leur faisant confiance, si ce n’est pas, par peur de nous contaminer, que ce soit par peur de contaminer les autres, c’est-à-dire, par amour des autres. Cela demande de chacun une réponse sérieuse, sans excès ni affolement, ni peur ; si nous ne le faisons pas pour nous, faisons-le pour les autres, avec amour ; notre manière de nous comporter doit prendre en compte les mesures de prudence et « gestes-barrière » préconisés :

Respecter une distance de sécurité́ d’un mètre,  se laver très régulièrement les mains, tousser et éternuer dans son coude, saluer sans se serrer la main ni s’embrasser, utiliser des mouchoirs à usage unique, porter un masque quand on est malade (sur prescription médicale).

Demeurons à l’écoute des directives, des consignes données pour le bien de tous ; là se situe notre obéissance aujourd’hui.

C’est un acte de solidarité́ et de responsabilité envers nos proches et prochains et comme un geste d’amour envers eux tous ; une autre façon de faire l’aumône entre nous en nous aidant et encourageant avec ces gestes de prudence, rejetant ainsi l’égoïsme et l’individualisme qui marquent notre humanité.

En ce temps de carême, les chrétiens étant invités à vivre un jeûne particulier, celui d’être privé de l’Eucharistie et de célébrations familiales (mariage, baptême…) nous nous retrouvons sans peuple pour célébrer l’Eucharistie ; dorénavant, les célébrations eucharistiques dans les églises, oratoires des communautés, monastères et abbayes, doivent rester strictement privées et n’accueillir aucune personne extérieure (fidèles de la communauté́ ou non) nous rapporte le document de la CORREF.

C’est une autre façon de vivre et d’être en communion avec l’extérieur, proches des personnes, notamment des vulnérables. Nous sommes invités à intensifier notre prière, à nous retourner vers Dieu et à Lui demander de l’aide, la patience et l’humilité nécessaires pour traverser cette épreuve qui concerne le monde, à lui présenter toutes les personnes dont la vie professionnelle est à l’arrêt ou sérieusement freinée ; toutes les personnes dont la solitude se fera sentir davantage ; toutes les personnes malades et le monde des soignants. Le peuple qui nous est donné est vaste et il compte sur nous. Chaque communauté́ est aussi invitée à trouver les moyens adaptés pour soutenir les personnes vulnérables et imaginer les soutiens nécessaires (courrier, téléphone, email…).

Ainsi, selon la proposition de la Présidente de la CORREF, pourquoi chaque communauté́ ne porterait pas en sa prière, l’hôpital le plus proche, l’ensemble de ses patients et de ses soignants. Mais encore les EHPAD de notre quartier ou dans nos maisons. Mais aussi les équipes médicales et soignantes travaillant en milieu carcéral et dans les associations au service des plus démunis, dans notre pays. N’oublions pas nos confrères en EHPAD, à l’hôpital que nous ne pouvons pas visiter.

La pandémie nous fait vivre à un autre rythme ; bien des rencontres ont été annulées, reportées et notre agenda est modifié régulièrement ; cela  va nous obliger probablement à rester davantage à la maison, à moins sortir, et nous aurons davantage de temps pour nous-mêmes et pour la communauté… profitons aussi de ce rythme nouveau pour nous poser, entrer dans le silence intérieur, nous exposant à l’Amour et à la Miséricorde de Dieu. Comme croyants, l’important est de nous laisser interpeller et toucher, de tirer du profit spirituel de cet événement. Restons et portons le monde à Marie, Notre Dame de la Médaille Miraculeuse. Elle est cette tendresse dont le monde a besoin, cette écoute attentive des désespérés, cette bonté qui rassure, cette Mère qui veille sur tous et chacun.

Je vous reste proche par la prière ;

Bien fraternellement au cœur de ce Carême qui se présente à nous différemment et nous attend là où personne ne pensait le trouver.

 

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