
Avis de décès du P. Stanislaw KOTEWIEZ, cm
Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière,
ni détourné de moi son amour !
Des pierres prêtes à être utilisées pour lapider la coupable… Ironie de l’histoire « LE COUPABLE » est absent… pour un adultère il en faut deux… ces hommes de loi n’ont surpris en flagrant délit que la femme !
Roberto Gomez
Chères sœurs, chers frères :
Une femme condamnée à mort par des hommes qui veulent appliquer la loi coûte que coûte !
Un cercle de mort dressé autour d’une accusée surprise en flagrant délit !
Des pierres prêtes à être utilisées pour lapider la coupable… Ironie de l’histoire « LE COUPABLE » est absent… pour un adultère il en faut deux… ces hommes de loi n’ont surpris en flagrant délit que la femme !
Voilà l’image qui est au centre de notre liturgie ce matin.
Cette femme pécheresse est au centre de la scène ; mais elle n’est pas toute seule. Près d’elle se trouve Jésus, le maître silencieux, baissé. Il écrit de son doigt sur la terre. Jésus le maître ne veut pas polémiquer, ne déclenche aucune commission d’enquête… il regarde, il se baisse, il écrit du doigt sur la terre et lance, non pas une pierre mais une parole libératrice pour les uns et pour les autres :
« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ! »
Oui, qui est sans péché ? Selon la loi… personne ! Vis-à-vis de la loi tous sont coupables… La loi ne cherche que des coupables à accuser, à condamner. La loi exige un homme sans péché, un être parfait, mais qui est parfait ?
Bref, la loi ne cherche que des coupables en flagrant délit. Mais il faut le savoir :
Aucun délit, aucun péché ne dit pas la vérité d’une vie !!!
Le flagrant délit est une faille certes, il peut même être un péché…mais personne ne peut être réduit à son péché : « si notre cœur venait à nous condamner, Dieu est plus grand que notre cœur, il connaît tout » (1 Jn 3,20).
Frères et sœurs : Retenons pour notre méditation trois points aujourd’hui :
Jésus dépasse l’âge de pierre en matière de pardon et de jugement : « plutôt qu’une loi inflexible, gravé dans le marbre et imposée d’en haut, avec le risque d’écraser le coupable, Jésus propose une pratique humaine de la loi au plus près de la vie toujours complexe, et en quelque sorte au service de l’être humain qu’il s’agit avant tout de sauver[1] ».
Cela dit, le mystère du mal et du péché reste tout entier. Jésus n’a résolu ni le mystère du péché et du mal, ni celui de la souffrance et de la mort. Par contre il a proposé des issues… Dans ce récit tout le monde est sauvé et libéré : les scribes et les pharisiens, les accusateurs, sont libérés d’un crime affreux qu’ils étaient tout près de commettre. La femme est aussi libérée, remise débout… va… ne pèche plus !
Frères et sœurs :
Jésus ne permet pas que l’on jette la première pierre sur la pécheresse.
Lui non plus, ne jette pas la première pierre.
Il ne promulgue non plus une loi écrite sur la pierre, c’est-à-dire sans nuance, sans humanité, sans tendresse.
Jésus nous révèle un Dieu qui n’est pas contre l’homme ni la femme !
Saurons-nous dépasser l’âge de pierre ?
[1] Yves-Marie BLANCHARD, L’Evangile du Christ roi ou la figure johannique de l’agneau », Paris, DDB, 2012, p. 67.
[2] « CE » et non pas « CEUX » cf. Luc 19,10. En lisant « ce », tout le monde est concerné. Il y a chez toute personne quelque chose qui se perd ou risque de se perdre. C’est cela-même que le Fils de l’homme est venu chercher et sauver.
Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière,
ni détourné de moi son amour !
Seule la lumière de l’évangile est assez puissante pour éclairer à la fois les abusés et les abuseurs à retrouver une humanité « épanouie » et une « dignité retrouvée » au nom du Christ.
Le pèlerinage est avant tout une démarche spirituelle de foi et d’action de grâce à Dieu qui, d’après saint Augustin, « lorsqu’il couronne les saints, couronne ses propres dons. »
Notre vocation est donc d’aller, non en une paroisse, ni seulement en un évêché, mais par toute la terre ; et quoi faire ? Embraser les cœurs des hommes, faire ce que le Fils de Dieu a fait, lui qui est venu mettre le feu au monde afin de l’embraser de son amour…