Retraite spirituelle à la Congrégation de la Mission. Province de France
Ars, 22-28 octobre 2017
Un petit quart des Lazaristes de France s’est retrouvé à Ars pour une semaine de retraite spirituelle. Une semaine à se taire, à faire silence, à écouter Dieu via sa Parole et les pistes de méditations que nous a donné le prédicateur
Il peut être étonnant que des hommes se reconnaissant frères de par leur appartenance à une congrégation religieuse, traversent toute la France et ne se parlent pas durant tout ce temps passé ensemble ! En fait on se parle le dimanche fin d’après-midi lorsque nous arrivons jusqu’à la fin du repas et nous reparlerons au repas du vendredi midi. Et pourtant là dans le silence nous apprenons à nous connaitre un peu mieux, à nous accueillir dans nos différences. Là aussi il peut être fort étonnant de voir notre diversité. Nous sommes tous entrés dans la Congrégation de la Mission pour la même raison : « suivre le Christ évangélisateur des pauvres » à la suite de saint Vincent de Paul, un maitre spirituel qui donne sens à notre vie. Nous pourrions penser que nous nous ressemblerions et pourtant que de différences entre nous. Il est bon de constater cette grande diversité juste dans nos manières d’être. Il suffit de voir à la chapelle nos postures spatiales. Certains seront agenouillés sur un prie-Dieu, alors que d’autres seront assis sur une chaise ou un banc de prière ou encore en tailleur adossé au mur, pendant que d’autres resteront debout. Certains préfèrent la chapelle ou l’église pour faire leur temps de méditation alors que d’autres resteront dans leur chambre et d’autres encore le feront en marchant dans la nature. Chacun faisant sa petite sauce selon ses préférences ou ses capacités.
A travers toutes ses manières d’être nous disons quelque chose de nous-mêmes. Etant dans le silence nous sommes plus à nus devant les confrères. Pendant les repas, nous sommes aussi en silence, ce qui n’empêche pas d’avoir des regards qui se croisent et là c’est accueillir l’autre dans sa singularité, sans avoir besoin de se cacher derrière des propos parfois peu intéressants. Il n’y a pas besoin de meubler ! Si nous sommes quelque peu attentifs, nous pouvons découvrir à travers les traits du visage ce que peut vivre intérieurement le confrère. En retraite nous passons tous par différentes phases, arrivés pour poser nos valises, on se détend, c’est aussi la joie de prendre des temps conséquents pour nous nourrir de la présence de Dieu dans la méditation et la contemplation de sa création, l’occasion de renouveler notre engagement. Mais c’est aussi le temps de l’introspection où l’on constate nos loupés, les non-réalisations, les manques, voir les échecs. Nous ne sommes pas à la hauteur de nos espérances ! Il y a aussi la joie d’être en vérité en vivant la réconciliation qui donne les bonnes bases pour repartir du bon pied. Et déjà les perspectives du retour à la mission font surface. Nous ne vivons pas tous les mêmes choses et encore moins au même moment. Chacun à son propre rythme. Etre là en silence, à nus devant les autres, demande de la simplicité d’êtres, nous amène à être sans fioreti.
Prendre ce temps particulier une fois par an entre confrères, permet d’unir nos forces, de vivre de l’intérieur le mystère de l’appartenance à la famille spirituelle. Nous n’y sommes pas entrés pour être des clones mais pour donner notre particularité à l’ensemble familial. Etre là en silence auprès des confrères nous apprend à les accueillir tels qu’ils sont. Ça donne aussi l’occasion de nous émerveiller des appels de Dieu au sein d’un même institut.
La retraite a été prêchée par notre confrère Italien, Luigi Messadri, un fin connaisseur de st Vincent et un historien de l’Eglise. Toutes ses connaissances et son itinéraire personnel ont été les matériaux de bases pour nous permettre un cursus sur notre vie missionnaire personnelle. Il a su faire cela avec grande simplicité et fraternité. Il fait partie de ces anciens qui donnent envie de vieillir sereinement. Mais son âge n’a en rien altéré son zèle. Je vous laisse pour preuve le dernier entretien qu’il a eu avec nous pour nous envoyer sur les routes de nos missions.
Vincent GOGUEY, CM 🔸
Prendre ce temps particulier une fois par an entre confrères, permet d’unir nos forces, de vivre de l’intérieur le mystère de l’appartenance à la famille spirituelle. Nous n’y sommes pas entrés pour être des clones mais pour donner notre particularité à l’ensemble familial.