Lucien Botovasoa (1908-1947), père de famille, « martyr de la foi et de la charité »

Lucien Botovasoa (1908-1947), père de famille, « martyr de la foi et de la charité »

Entretien de Monseigneur Benjamin RAMAROSON avec le journal ZENIT (6 juin 2012)

ROME, mercredi 6 juin 2012 (ZENIT.org) – « Roi, tu mourras chrétien ; ce sera très dur pour toi, mais ne crains pas, je serai là à côté de toi et tu seras baptisé » : une prophétie faite au roi malgacheTsimihonopar Lucien Botovasoa (1908-1947), père de famille, « martyr de la foi et de la charité » dont le procès diocésain pourrait être clos à la fin de l’année. Il était Tertiaire franciscain.

Mgr Benjamin Ramaroson, évêque de Farafangana, à Madagascar, que nous avions rencontré à Rome à l’occasion du synode des évêques pour l’Afrique évoque pour les lecteurs de Zenit ce fils de sa terre.

Zenit – Excellence, qui était Lucien Botovasoa ?

Mgr Benjamin Ramaroson – Lucien Botovasoa est né en 1908 d’un père baptisé en 1902, l’un des tout premiers chrétiens, puisque les missionnaires catholiques n’étaient arrivés à Vohipeno qu’en 1899. Elève de l’école publique, puis de l’école catholique, il sera baptisé en 1922. Sa mère ne sera baptisée qu’après lui, en 1925. Il est l’aîné de neuf enfants. Elève brillant, il est envoyé se former chez les jésuites de Fianarantsoa ; il en revient comme instituteur paroissial en 1928. Il se marie en 1930 avec Suzanne Soazana, illettrée, dont il aura huit enfants ; cinq seulement vécurent (deux sont encore en vie).

Instituteur modèle, excellent pédagogue, sportif, musicien, chanteur, souriant et enjoué – nul ne le vit jamais en colère – il est aussi un modèle de vie chrétienne, dévoué à tous, soucieux de plus grand bien de ses élèves. Dès 1928, les baptêmes se multiplient dans le bourg d’Ambohimanarivo d’où il est originaire, qui s’étale en bas de la ville de Vohipeno, le long du fleuve Matitanana.

Il lit beaucoup ; il apprend, outre le malgache classique, le français et le latin, l’allemand, le chinois (avec les commerçants du coin), l’anglais ; il lit les textes arabo-malgaches. Musicien hors pair, il joue du clairon, tient l’harmonium en virtuose et dirige le chant à l’église. Sa réussite personnelle suscite de sourdes jalousies dans le milieu traditionnel qui l’entoure ; il paraît intouchable cependant, revêtu d’une aura extraordinaire.

Lucien appartient aux associations de jeunes chrétiens de l’époque et les anime ; mais il veut davantage : il cherche une forme de vie où vivre la sainteté des religieux dans le mariage. Il découvre le Manuel des Tertiaires franciscains et forme une première fraternité avec quelques chrétiens convaincus, en particulier une femme de fonctionnaire, de 18 ans son aînée, qui l’a amené au baptême et a préparé son mariage : Marguerite Kembarakala. A partir de 1940, il anime cette fraternité qu’il réunit chaque semaine ; il prend la vêture le 8 décembre 1944. Dès ce jour il devient d’une pauvreté et d’une piété extraordinaire ; directeur de l’école, toujours tiré à quatre épingles, il abandonne ses beaux vêtements et se contente désormais de sandales, de la chemisette et du pantalon kaki, au grand dam de sa femme. Il a la corde aux reins, à même la peau. Il jeûne tous les mercredis et vendredis, se lève chaque nuit à minuit pour prier à genoux, puis se rend à l’église à 4 heures pour prier devant le Saint Sacrement jusqu’à l’heure de la messe. Il devient franciscain dans l’âme, soigne les oiseaux blessés, ne supporte pas qu’on coupe le cou à ses volailles ; son chapelet pendu à sa ceinture, il prie sans cesse, en chemin, aux champs, en allant à l’école et il sait y entraîner les autres, toujours allégrement ; il fait des tournées d’évangélisation dans les campagnes environnantes le samedi ou le dimanche. A la fin de sa vie, il porte sous sa chemisette une haire en toile de sac, sans ostentation, mais non plus sans le cacher à ses élèves qui lui demandent pourquoi : « Pour se maîtriser et ne pas se laisser aller à ses caprices », leur répond-il. Il a pour devise l’Ad Majorem Dei Gloriam des jésuites et il l’explique à ses élèves.

Sa femme, qui a bien du mal à le suivre, ne l’entend pas de cette oreille, et proteste avec véhémence contre ce qu’elle considère comme folie. D’un caractère difficile, elle le houspille souvent et publiquement ; toujours il répond avec douceur et sourire, et finit par la faire rire avec lui. Il l’encourage à soigner le menu familial quand il jeûne ; il lui fait poser des dents en or ; il fait des heures supplémentaires pour qu’elle soit un peu plus à l’aise ; car, en réalité, la vie est dure, le salaire très maigre, le curé, exigeant (le Père Garric, colérique, est alcoolique, et chaque soir, Lucien qui ne boit jamais, le ramène du bistrot  au presbytère, avec l’aide du chauffeur ; il dirige parfois la prière du matin quand le curé est hors d’état de dire la messe ; pourtant il lui voue une obéissance totale).

Lucien devient pour ses concitoyens un modèle de réussite humaine – de son village d’Ambohimanarivo, il est le seul à avoir étudié – et chrétienne ; sa parole et son exemple ont un poids considérable dans la vie sociale. Sa probité est proverbiale ; jusqu’à ce jour, on dit à Vohipeno : « Faire comme Botovasoa qui trouve de l’argent et le rend à son propriétaire ».

Comment est-il mort ?

Après la seconde guerre mondiale, un vent d’indépendance souffle sur les colonies françaises. Fin 1946, un des beaux-frères de Lucien, Joseph Manjakafeno, dit Mbododo, devient l’un des acteurs du mouvement indépendantiste sous la responsabilité de son frère aîné, Tsimihono : or Tsimihono est aussi le « roi » ou chef clanique qui règne sur le bourg d’Ambohimanarivo. A ce titre il a droit de vie ou de mort, et nul ne peut s’opposer à ses décisions. Très vite les choses s’enveniment ; Lucien, devenu directeur de l’école, habite maintenant à côté de l’église et du presbytère, au bourg du haut ; il est le bras droit du curé, lequel a partie liée avec les colons et l’administration coloniale. L’administrateur Dumont et le curé Garric favorisent ouvertement le parti anti-indépendantiste. Lucien interdit à ses frères d’entrer en politique : « Cela finira dans le sang » dit-il. De sordides histoires de jalousies se cachent sous les rivalités politiques. De plus, Mbododo, revenu de France glorieux ancien combattant et résistant, n’a pas daigné reprendre la vie conjugale avec la sœur de Lucien et se conduit très mal. Pourtant Garric ordonne à Lucien de rejoindre le parti pro-français sous peine de le renvoyer de son poste d’instituteur ; Lucien obtempère, mais refuse de participer aux réunions ; quand on veut le présenter pour les élections provinciales, il refuse obstinément et se fait insulter et chasser publiquement par l’administrateur ; Garric ne le protège pas ; Lucien est mis pourtant sur la liste noire des ennemis du peuple par les indépendantistes. Depuis des mois, il prédit sa mort à sa femme, à ses parents et amis et prépare les siens à tenir bon dans la foi : il sent venir la persécution et le drame.

Excellence, comment s’est consommé le martyre de Lucien Botovasoa ?

Mgr Benjamin Ramaroson – Le jour des Rameaux, 30 mars 1947, après la messe, la nouvelle que l’Insurrection a éclaté à Manakara (à 40km) sème la panique dans Vohipeno. Les gens fuient dans la forêt ; le père de Lucien ordonne à son fils de les rejoindre sur une petite concession qu’ils ont, non loin, dans un coin de forêt profonde ; Lucien obéit, à contre cœur. La Semaine Sainte se passe dans les massacres ; colons et fonctionnaires malgaches sont tués sans sommation ; ceux qui échappent s’enfuient sous protection militaire avec le curé et les religieuses. Dans toute la région les églises sont brûlées. A Vatomasina, la population, qui est catholique, limite les dégâts : à la Mission, l’église est fermée, les portes sont clouées, l’école est gardée, seul le presbytère est pillé. Lucien dans la forêt prie au pied d’un arbre et fait prier sa famille. Il a échappé au massacre, mais sait que les chrétiens sont abandonnés.

Le mercredi 9 avril, son frère André Mahazo lui apporte la parole du roi Tsimihono : « Que le Maître remonte ; nous lui donnerons la carte du parti ; mais si vous ne le sortez pas, nous tuerons toute votre famille. » Le père de Lucien pleure, et toute sa famille. Lucien, qui sait à quoi s’en tenir, leur dit : « Restez ici et laissez-moi y aller seul ». Il remonte en ville avec son frère. Un calme précaire y règne. Le dimanche de Quasimodo, il rassemble les derniers chrétiens, catholiques et protestants, à l’école des sœurs et dirige la prière : « Sa dernière messe », disent les gens. Ils ont fleuri une table avec nappe blanche, croix et cierges. Il prêche : « Nous vivons la Pâque du Seigneur ; préparez-vous, nos ennemis vont venir ; tenez bon », et l’on chante.

Mais il tente encore quelque chose ; sa famille revient de la forêt le mardi 15; le mercredi 16, le catéchiste et lui envisagent de prendre la carte du parti pour pouvoir rouvrir l’église et l’école. Or, le soir même, à la maison clanique, le roi décide sa mise à mort, ainsi que celle de six autres petits fonctionnaires qui ont survécu. Prévenu, il refuse de s’enfuir la nuit. Le lendemain matin, il appelle son frère André et lui dit : « Je vais mourir ce soir ; c’est à toi que je confie ma femme et mes enfants. » Sa femme alertée le presse de se cacher ; il refuse, sachant que c’est elle et tous les siens qui seraient tués. Il mange calmement ; il lui dit : « J’attends ce moment depuis longtemps, je suis prêt ; je ne crains pas la mort, je la désire même, c’est la béatitude ; mais tu ne peux comprendre cela ; je crains seulement le moment où le coupe-coupe s’abat ; ma seule peine, c’est de te laisser seule avec les enfants. »  Puis il lève la main au-dessus d’elle et lui promet de toujours veiller sur elle et ses enfants ; il lui fait ses recommandations, et se met en prière jusqu’au soir.

Vers 21h, son frère André et deux cousins, eux-mêmes envoyés sous peine de mort, viennent l’arrêter. Lucien est prêt, il se vêt d’un grand drap noir et part en tête, à pas rapides, sans un mot ; il traverse la foule pétrifiée; il entre  dans la maison clanique et prononce à voix forte : « Je sais que vous allez me tuer ; si ma vie peut en sauver beaucoup d’autres, n’hésitez pas. Je vous demande seulement d’épargner mes frères. » On le presse alors de devenir leur secrétaire; il refuse : « Vous brûlez les églises, vous tuez… » On l’envoie à la mort. Sur le seuil de la porte, il se retourne et prophétise au roi : « Roi, tu mourras chrétien ; ce sera très dur pour toi, mais ne crains pas, je serai là à côté de toi et tu seras baptisé. »

En chemin, Lucien console les gens : « Dites à ma famille de ne pas pleurer ; je suis heureux ; c’est Dieu qui m’emporte. » Arrivé à l’abattoir, près du fleuve, il demande à prier. A genoux, il répète : « Mon Dieu, pardonne à mes frères : ils ont un dur devoir à remplir envers moi. Que mon sang répandu à terre le soit pour le salut de ma patrie. » Il refuse d’être attaché : « Ne me liez pas ; je me lie moi-même », puis croise ses mains devant lui. Celui qui va le décapiter tremble, le coupe-coupe s’agite, puis lui échappe. Lucien se redresse et  dit à ceux qui vont le tuer  : « Cessez d’agiter votre coupe-coupe, tâchez de me couper le cou proprement, en une seule fois » et il mime le geste. Le coupe-coupe s’abat ; on l’achève, et on jette son corps au fleuve avec son chapelet. Il sera vu à l’embouchure avec plusieurs autres, quelques jours après, toujours vêtu de sa tenue de tertiaire.

Quels ont été les fruits de ce sacrifice ?

Le soir du « sacrifice », dit-on, le ciel était rouge sang. Alors une voix prononça, comme une accusation: « C’est la lumière et le flambeau de cette ville qu’on vient d’éteindre! » Cette parole frappa tellement les esprits qu’elle pesa longtemps sur Ambohimanarivo comme une malédiction. Mais très vite les gens parlent d’apparitions de Lucien, et plusieurs guérisons lui sont attribuées. Les anciens entretiennent le lieu du martyre de Lucien. En 1964, mourant et abandonné de tous, le roi Tsimihono demande et reçoit le baptême, comme Lucien le lui avait prédit juste avant qu’on ne l’emmène à la mort.

En mars 2006, en tant que nouvel évêque du diocèse, je me suis attelé à sa cause. La première commémoration, grave, est vécue comme une délivrance: c’est la réconciliation. La mort de Lucien, qui a voulu épar­gner les autres, est ressentie maintenant comme une bénédiction, et les anniversaires suivants sont joyeux, surtout le centenaire de sa naissance en 2008.

En 2010, les chefs des maisons claniques demandent qu’on bâtisse une chapelle sur le lieu du martyre. Les jeunes n’hésitent pas à jouer l’histoire devant leurs propres parents et grands-parents. Seul le bourreau refusera de venir, niant jusqu’à la fin avoir tué Lucien, tout en confessant pourtant: « Si mon beau frire n’avait pas livré sa vie, c’est toute la ville qui aurait disparu. Ce qu’il voulait, c’était être le dernier à mourir pour empêcher les gens de s’entre-tuer ». Il a emporté avec lui le secret car il est décédé l’année dernière.

D’après les merveilleux « fioretti » que nous avons pu récolter jusqu’à maintenant, la plupart sinon tous parlent surtout de « réconciliation ». Beaucoup n’hésitent pas alors à appeler le Serviteur de Dieu : « Ramosen’ny Fampihavanana, Maître de la Réconciliation ».

Excellence, quel sont les témoins de la vie du futur bienheureux encore en vie aujourd’hui?

Mgr Benjamin Ramaroson – De sa famille, il y a encore son frère André Mahazo et sa sœur qui sont encore vivant, de ses enfants également. Il y a aussi ces anciens très nombreux qui ont voulu témoigner des vertus de leur maître. En tout il y a plus de 40 personnes qui ont connu le Serviteur qui sont encore vivantes mais comme elles étaient trop jeunes au moment des évènements, elles se souviennent très peu du martyr mais de l’homme voici ce qu’on peut retenir de leur déclaration :  tous trouvent en lui à la fois un témoin de la réconciliation et de ce fait toujours proche de ceux qui luttent pour la justice et la paix, , et un maître qui fait entrer, par la foi, dans le mystère de Dieu, et conduit à la sainteté dans la vie de famille à travers l’oraison, la pénitence, l’apostolat, les mouvements catholiques…

Sa figure ne cesse d’attirer de nouveaux fidèles : ce sont eux qui demandent la béatification ?

Ayant su l’histoire édifiante de Lucien Botovasoa qui tout de suite après son martyre a dépassé les frontières du diocèse. Le Premier Evêque, Mgr Camille Chilouet a demandé au P. Louis Deguise de commencer les études sur la brève vie du Serviteur de Dieu. Malheureusement le décès rapide de Mgr Chilouet n’a pas permis au Père d’approfondir ses investigations. Ensuite le contexte du martyre de Lucien Botovasoa n’a pas poussé ses successeurs à continuer. En effet parler de la rébellion de 1947 a été, pendant des années, un sujet « tabou ». Par contre, sans que je le demande, beaucoup de circonstances se sont précipitées et ont contribué pour ne pas dire m’ont poussé à reprendre le processus. En tout cas tout cela est providentiel en cette année où le diocèse entre dans son deuxième cinquantenaire. L’image de Lucien Botovasoa est vraiment édifiante, pour chaque baptisé, prêtres, consacrés, laïcs…. C’est pour cela que le diocèse n’a pas hésité de donner le nom du Centre de formation des catéchistes – le Centre polyvalent Lucien Botovasoa –  dans le but de donner aux catéchistes un modèle dans leur vocation et dans leur mission de « sel et lumière dans le monde »

Ce qui est merveilleux dans tout cela c’est que le lieu de la mise à mort presque tout suite après le martyre de Lucien fut acquis par sa famille, protégé et entretenu. Une procession descendait de l’église chaque année au 1ernovembre pour y prier à sa mémoire, jusqu’à ces dernières années. Ce lieu est unique en son genre : aucune autre des 260 victimes de l’insurrection de Vohipeno ne reçoit cet honneur. Lui seul fut tué à cet endroit et la mémoire collective a conservé la trace du lieu exact de sa décapitation : à égale distance entre les deux arbres qui se trouvaient là. Une petite croix de bois y fut plantée depuis les origines et a été remplacée régulièrement. Elle était et est toujours entourée d’un enclos fait d’une plante sacrée nommée hasina (littéralement : sainteté), qui sert dans les rituels malgaches à donner les bénédictions.

Pourquoi une chapelle ?

En 2010, les chefs des maisons claniques demandent qu’on bâtisse une chapelle sur le lieu du martyre. Ils souhaitent que le lieu devienne un lieu de réconciliation et de communion. Beaucoup de pèlerins affluent et prient en ce lieu

Comment avance la cause de béatification où en est-elle ? Quelles sont les prochaines étapes ?

Pour nous ce qui nous fait rendre grâce est que les vertus du Serviteur de Dieu sont connues partout à travers l’île et maintenant à l’étranger. Beaucoup demandent des livres pour le connaître un peu plus. C’est l’étape principale pour nous. La Conférence à travers la lettre de son Président nous encourage à aller de l’avant. Maintenant l’étape est presque finie. Comme l’Instruction Sanctorum Mater it de la Congrégation pour les causes des saints rappelle, l’étape diocésaine est très importante dans toutes les démarches, nous ne sommes pas pressés conclure. Ce sera vers la fin de l’année. Nous profitons aussi de l’année de la foi car Lucien est martyr de la foi et de la charité.

Comment les bienheureux peuvent aider à célébrer cette année de la foi ?

Sans savoir que cette année débute l’année de la foi avec la célébration du jubilé d’or du commencement du Concile, avec l’ouverture du procès diocésain de la cause du Serviteur de Dieu, nous cheminons vers un synode dont le thème est : « Je suis Chrétien… Quel  en est le sens dans la vie quotidienne » ? La vie de Lucien Martyr de la Foi et de la Charité sera prise comme modèle. Ce sera aussi alors l’occasion de mieux connaître les autres bienheureux notamment Victoire Rasoamanrivo. Il ne faut pas oublier aussi Jacques Berthieu qui va être canonisé le 21 octobre prochain pendant le synode sur la « nouvelle évangélisation ».

Vous avez participé au synode pour l’Afrique. Quel lien voyez vous entre la vie de Lucien et l’exhortation apostolique de Benoît XVI, qui a recueilli les travaux des évêques : « Africae Munus » ?

Vu la situation en Afrique et plus particulièrement à Madagascar, Lucien Botovasoa peut être considéré comme parmi les témoins et modèles dont relève deux fois le Pape aux n° 34 : « Pour réussir une véritable réconciliation, et mettre en œuvre la spiritualité de communion par la réconciliation, l’Église a besoin de témoins qui soient profondément enracinés dans le Christ et qui se nourrissent de sa Parole et des sacrements. Ainsi, tendus vers la sainteté, ces témoins sont capables de s’investir dans l’œuvre de communion de la Famille de Dieu en communiquant au monde, au besoin jusqu’au martyre, l’esprit de réconciliation, de justice et de paix, à l’exemple du Christ » et au n° 158 : Pour de telles célébrations, il sera utile de suivre le conseil des Pères synodaux : « Que la mémoire des grands témoins qui ont donné leur vie au service de l’Évangile et du bien commun ou pour la défense de la vérité et des droits humains soit gardée et fidèlement rappelée ». À cet égard, les saints sont les véritables étoiles de notre vie, eux « qui ont su vivre dans la droiture. Ils sont des lumières d’espérance. Certes, Jésus-Christ est la lumière par antonomase, le soleil qui se lève sur toutes les ténèbres de l’histoire. Mais pour arriver jusqu’à lui nous avons besoin aussi de lumières proches – de personnes qui donnent une lumière en la tirant de sa lumière et qui offrent ainsi une orientation pour notre traversée »

Mgr Benjamin RAMAROSON, CM – propos recueillis par zenit.org  🔸

Le pape François salue la béatification à Madagascar, à Vohipeno, du martyr Lucien Botovasoa, « père de famille, témoin cohérent du Christ jusqu’au don héroïque de sa vie ».

Après la prière du Regina Caeli, place Saint-Pierre, ce dimanche 15 avril 2018, le pape a souligné que Ramose Lucien Botovasoa a été « arrêté et tué pour avoir manifesté sa volonté de rester fidèle au Seigneur et à l’Église, il représente pour nous tous un exemple de charité et de force dans la foi ».

Source de l’article :

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