Homélie 400e anniversaire de la Mission Paroissiale de Villepreux. 24 janvier 2018

Homélie 400e anniversaire de la Mission Paroissiale de Villepreux.

Homélie prononcée lors de la messe à l’église paroissiale de Villepreux le 24  janvier 2018. A cette occasion les Lazaristes de la Province de France célébraient la clôture de l’Année Jubilaire Vincentienne

Chers sœurs et frères en saint Vincent, aujourd’hui nous sommes rassemblés ici à Villepreux, pour célébrer le 400e anniversaire de la mission paroissiale où notre saint Fondateur a prêché. Durant cette mission, il établit la seconde des Confréries de Charité, après celle de Châtillon-les-Dombes en août 1617. C’est ce qu’il racontait, environ 30 ans plus tard, dans une conférence aux Filles de la Charité. Après avoir relaté les circonstances entourant l’établissement de la première Charité, qu’il appelait souvent les Confraternités de Charité, il dit : « Je fus appelé pour venir ici ; et après quelque temps, allant en mission à Villepreux, qui est un village à cinq ou six lieues de Paris, nous eûmes l’occasion d’y établir la Charité ; c’était la seconde »[1]. C’était également la première fondation d’une charité pendant une mission paroissiale.

Vous le savez peut-être, ce village était très familier à saint Vincent : il l’avait souvent visité lorsqu’il vivait avec les Gondi. Tout au long de sa vie, il a continué ses visites, du moins jusqu’à la fin de 1652. Il s’intéressait beaucoup à cette Charité, envoyant sainte Louise de Marillac au printemps 1630 pour résoudre quelques problèmes. Un an et demi plus tard, à l’automne 1631, il avait envoyé Marguerite Naseau, cette jeune femme considérée la première Fille de la Charité ; ayant déjà enseigné ici, elle revenait temporairement pour instruire les petites filles durant la maladie de l’enseignante habituelle.

Aujourd’hui, c’est la fête d’un très bon ami de Vincent, saint François de Sales. Saint Vincent n’hésitait pas à parler aux confrères et aux Filles de la Charité de ce saint évêque de Genève, leur rappelant les vertus qu’il admirait chez lui. Je pourrais citer d’innombrables références de notre saint Fondateur à son sujet, mais permettez-moi de n’en mentionner qu’une : « …je me plaisais à me rappeler sa douceur et son exquise mansuétude, et redisais souvent ces mots : « Oh ! que Dieu est bon, puisque si bon est l’évêque de Genève ! »[2]

Notre jubilé marquant le 400e anniversaire du Charisme vincentien se termine. Ayant débuté à différentes dates dans divers pays, il s’est donc terminé à différentes dates dans le monde. Toutefois, nous considérons le 25 janvier 1918 comme date officielle de clôture.

Permettez-moi de profiter de l’occasion pour réviser les quatre initiatives choisies par le Comité exécutif de la Famille vincentienne internationale pour célébrer cette année jubilaire : le Pèlerinage du cœur de saint Vincent, le Symposium de la Famille vincentienne internationale, l’Alliance mondiale avec les personnes sans abri, et le Festival du film vincentien.

Il y aura un an demain, quelques Filles de la Charité et des confrères de nos maisons mères à Paris ont fait un pèlerinage avec le Cœur de saint Vincent à Folleville, où tout a commencé. Depuis, le cœur de Vincent a voyagé partout en France et même à Rome durant le symposium. Partout il a été reçu avec grande vénération et il aura certainement été une source abondante de grâces pour de nombreuses personnes.

La mi-octobre nous a apporté le grand événement du Symposium international de la Famille vincentienne, qui accueillait à Rome durant trois jours, quelque 12 000 personnes de 99 pays, venant de toutes les branches. Ce fut une expérience extraordinaire, à laquelle quelques-uns d’entre vous, peut-être, ont eu la chance de participer, tandis que d’autres se sont joints à nous virtuellement, grâce aux médias.

En m’adressant au Saint-Père au cours de l’audience papale du 14 octobre, je l’ai assuré que nous souhaitions approfondir son appel à être des disciples missionnaires, à sortir de nos zones de confort, à aller dans les périphéries géographiques et existentielles du monde. Nous avons voulu également nous engager à être une Famille qui prie et qui veut continuer à chercher des façons nouvelles et créatives de répondre aux besoins des pauvres. Comme moyen de remplir cette dernière promesse, nous avons lancé, ce jour-là, deux initiatives : l’Alliance mondiale avec les personnes sans abri et le Festival du film vincentien.

L’annonce officielle de l’Alliance mondiale avec les personnes sans abri a eu lieu au Parlement européen le 18 juin 2017. Cette initiative de la Famille vincentienne internationale a pour but de réduire et d’éliminer, où cela est possible, l’itinérance dans ses multiples formes. Le travail a commencé par une première rencontre de la Commission Famvin avec les personnes sans abri à Chicago les 20 et 21 novembre 2017.

Le Festival du film vincentien, intitulé « Finding Vince 400 (FV400) », est une compétition et un festival pour des gens de tous horizons. Son but est de couronner des créateurs d’œuvres cinématographiques du 21e siècle et d’offrir aux spectateurs des films qui changent notre perspective sur la pauvreté dans nos communautés. Nous espérons enflammer les imaginations en partageant notre charisme avec des œuvres inspirées par la mission vincentienne afin de mondialiser la charité. Jusqu’ici, la réponse pour cette compétition a été extraordinaire, et elle  se tiendra à Castel Gandolfo du 18 au 21 octobre 2018.

Saint Vincent, dans la conférence aux Sœurs déjà mentionnée, leur disait en racontant les origines de leur Compagnie : « Et voilà, mes filles, quel a été le commencement de votre Compagnie ; comme elle n’était pas à cette heure-là ce qu’elle est à présent, il est à croire qu’elle n’est pas encore ce qu’elle sera, quand Dieu l’aura mise au point où il la veut »[3].

Nous sommes au début du cinquième centenaire du Charisme vincentien. Il nous offre une occasion unique de réfléchir, de décider et d’agir. Il nous donne l’occasion de continuer nos efforts pour faire de la Famille vincentienne ce que Dieu veut qu’elle soit.

Tomaž Mavrič, CM – Supérieur Général 🔸

Nous sommes au début du cinquième centenaire du Charisme vincentien. Il nous offre une occasion unique de réfléchir, de décider et d’agir. Il nous donne l’occasion de continuer nos efforts pour faire de la Famille vincentienne ce que Dieu veut qu’elle soit.

NOTES :

[1] COSTE, Vincent de Paul, Correspondance, Conférences, Documents, Édition1923, Volume IX, Conférence 24,    « Amour de la vocation et Assistance des pauvres », 13 février 1646, p. 244.

[2] Ibid., Volume VII, p. 586,  Lettre 2862 au pape Alexandre VII, 6 juin 1659.

[3] Op. cit., p. 245.

 

Toutes les conférences et partages de ces journées de célébration (24 et 25 janvier 2018) apparaîtront dans le prochain CAHIERS SAINT VINCENT – Bulletin des Lazaristes de France du moi de Mai 2018
Pout toute information vous pouvez envoyer un courrier au P. Benoît Kitchey CM à l’adresse mail : benoitkitchey@hotmail.com