Vivre la Mission à la Paroisse Saint Vincent de Paul du Pays de Chaussée (Oise)

Vivre la Mission à la Paroisse Saint Vincent de Paul du Pays de Chaussée (Oise)

La paroisse du Pays de Chaussée où se trouve Gannes a vécu une mission du Samedi 18 Mars au Dimanche 2 Avril avec la Congrégation de la Mission. Une banderole avait été mise sur la façade de l’église de Saint Just en Chaussée avec comme message « Jésus est proche …. Ouvre ton cœur à l’amour ». Les confrères Eric JACQUET, Bruno NOVISTSKI, Thomas LUNOT, Didier MAHIEU, Patrick RABARISON et Pierre MARIONNEAU y ont participé.

Une première rencontre a eu lieu avec les enfants, les jeunes et leurs parents pour présenter le programme et surtout pour impulser un élan missionnaire. Lors de la messe dominicale du dimanche 19 mars, les visiteurs ont été envoyés pour inviter des habitants à vivre ce temps de mission. La première semaine avait pour but de visiter chacune des quatre communautés qui composent la paroisse du Pays de Chaussée. La journée commençait par les Laudes puis un temps d’adoration. La journée se terminait par la messe suivie d’un repas partagé, d’un temps de partage, de fraternité autour de la Parole de Dieu et l’office des Complies. Les personnes présentes ont « redécouvert » l’importance de partager et de prier ensemble. Ils espèrent que cela portera du fruit à l’avenir pour la vitalité de la paroisse. Le mercredi, notre diacre Patrick a proposé aux enfants et aux jeunes  de confectionner des chapelets et de découvrir le message de la Vierge à Sœur Catherine Labouré. Un fruit de cette mission sera nous l’espérons la création d’une équipe de Jeunesse Mariale Vincentienne.

Nous avons vécu le samedi 25 Mars en famille vincentienne avec le renouvellement des vœux pour les Filles de la Charité de la Communauté de Beauvais. Les sœurs ont ensuite témoigné de leur vocation à partir de cette parole de la Vierge Marie « le Seigneur fait pour moi des merveilles ». Au même moment était proposé un chemin de réconciliation dans l’église de Saint Just en Chaussée avec la possibilité pour ceux et celles qui le voulaient de vivre le sacrement de réconciliation.  Les visites à domicile se sont poursuivies durant la deuxième semaine avec en soirée les veillées missions sur les thèmes suivants « l’Amour – Jésus Christ – le Pardon – la Prière – l’Envoi en Mission » avec un son et lumière retraçant une page de l’Evangile (Annonciation – Bon Samaritain – fils Prodigue – la Cène – la Conversion de Paul). Le sacrement des malades a été proposé à Saint Just en Chaussée ainsi que dans deux maisons de retraite. Le samedi 1er Avril, une quarantaine d’enfants, de jeunes, d’adultes ont pu jouer la Passion du Christ. Nous espérons que cette mission a pu raviver la flamme de l’amour du Christ dans les cœurs et qu’elle va consolider les liens entre les habitants de la Paroisse du Pays de Chaussée.

*****

LE PASSAGE DE SAINT VINCENT DE PAUL A GANNES ( article trouvé sur le site de la Mairie de Gannes )

Références « La vie de Saint Vincent De Paul », par Louis Abelly, évêque de Rodez. (1664) « Saint Vincent De Paul », par le vicomte De Bussierre, tome I. (1850)

« Suite à une maladie de Saint Vincent De Paul, une confession générale qu’il fit faire à un Paysan, donna lieu à sa première mission, et le succès de cette Mission lui en fit entreprendre d’autres. »

Les conditions amenant Saint Vincent de Paul à Gannes

Originaire du sud-ouest, Saint Vincent Depaul fit ses études à Toulouse, puis monte à Paris où il entre au service des Gondi en 1613 comme précepteur de leurs enfants. C’est là, auprès de Françoise-Margueritte de Silly, épouse de Mr. de Gondi, qu’il commence à s’occuper d’œuvres charitables tant elle-même s’affairait à faire le bien autour d’elle. Il était donc le plus souvent à Paris, rue neuve des petits champs, à l’hôtel des Gondi, mais il accompagnait Mr et Mme de Gondi dans leurs résidences de province à Joigny, Montmirail et Folleville qu’elle hérita de son oncle, Mr. de Lannoy. Madame la générale visitait ses gens en prodiguant les plus grands biens. On peut supposer que, comme il n’avait qu’un enfant à s’occuper, Pierre né en 1602, il disposait assez de temps libre pour visiter les terres en compagnie de madame de Gondi. Madame De Gondi et sa famille passaient une grande partie de l’année dans leurs domaines provinciaux où cette dame ver-tueuse prodiguait de grandes aumônes et autres bienfaits pour soulager les pauvres, particuliè-rement ceux de ses terres. Elle allait visiter les malades et les plus humbles dans leurs chaumières, et les servait de ses mains. Elle mettait un soin particulier à contrôler que les officiers aient rendu une bonne et prompte justice, elle veillait à remplir les Charges de personnes de probité, et non contente de cela, elle s’employait elle-même pour terminer à l’amiable les procès et les différends qui naissaient parmi ses sujets, pour apaiser les querelles, et surtout elle se rendait la protectrice des veuves et des orphelins, et empêchait qu’on ne leur fît aucune oppression ou injustice. Aussi, son arrivée dans ses domaines était un sujet de joie pour ses vassaux, car on savait que le cœur de la noble châtelaine était plein de compassion, et qu’elle ne repoussait jamais les infortunés. Du ministère de Dieu, elle apportait autant qu’il était en elle sa contribution pour que Dieu soit honoré et servi en tous lieux où elle avait quelque pouvoir ; en quoi elle était autorisée et portée par la piété de monsieur son Mari, et aidée par la présence et par les avis de Mr Vincent, qui de son côté ne manquait pas d’exercer sa charité et son zèle en ces occasions, visitant et consolant les malades, instruisant et exhortant les peuples, par ses discours publics et particuliers, et s’employant en toutes les manières possibles à gagner les âmes à Dieu. Madame de Gondi, comtesse de Joigny, ressentait une joie et une consolation indicibles d’avoir en sa maison Mr Vincent, qu’elle regardait comme un second Ange Tutélaire qui attirait tous les jours de nouvelles grâces sur sa famille par son zèle et par sa prudente conduite : comme elle aspirait incessamment à la perfection, aussi était-ce tout le désir de son sage Directeur, de lui aider et de lui fournir tous les moyens qu’il pouvait pour l’y faire avancer ; et ainsi poussés d’un même esprit, ils s’adonnaient tous deux à diverses bonnes oeuvres. Vincent Depaul ne redoutait aucune fatigue et ne ménageait rien. Il était toujours auprès d’elle pour la seconder dans ses oeuvres charitables. Malheureu-sement, la nature succomba enfin. Il fit en 1616 une longue et cruelle maladie, premier principe des douleurs et des fièvres presque continuelles qu’il endura pendant les 45 dernières années de sa vie. Il semblerait qu’il ait eu la fièvre quarte. Il souffrit beaucoup, mais il supporta cette épreuve avec une entière soumission au bon plaisir de Dieu. Plus ses douleurs étaient aiguës, plus les bénédictions et les louanges qu’il adressait au Seigneur étaient ardentes et, quoique privé souvent de repos pendant les jours et les nuits, son visage conservait l’expression de la douceur. Il restait dans une parfaite quiétude. Ainsi en décembre 1616 il se retrouve en convalescence à Folleville où Madame de Gondi le fit suivre pour se reposer, proba-blement en présence du jeune Henri de Gondi. Ils rendirent certainement visite à Gannes au cours de leur séjour. Certains imaginèrent Monsieur Vincent venant en l’église Saint-Denis de Gannes (1) et attachant son cheval aux anneaux qui étaient fixés dans le mur de l’escalier pour prier dans ce sanctuaire.

L’intervention de Saint Vincent auprès du Meunier

En 1616 donc, la comtesse de Joigny mena Vincent Depaul pendant sa convalescence à son domaine de Folleville dans le diocèse d’Amiens, en Picardie. Là, il s’occupait à ces oeuvres de misé-ricorde et, un jour du mois de Janvier 1617, on le vint prier d’aller à Gannes, petit village situé à deux lieues du Château, pour confesser un paysan qui était dangereusement malade, et qui avait témoigné désirer cette consolation (1). De cette course, Vincent de Paul ne voyait qu’une œuvre de charité très ordinaire, mais elle devint par la grâce de Dieu le germe et le point de départ d’une institution qui a répandu d’innombrables bénédic-tions sur le monde entier. Or, le moribond passait pour un homme bon au point qu’il jouissait dans le voisinage de la réputation sans tache d’un homme de bien. Mr Vincent l’étant allé voir et ayant commencé à l’entendre, eut la pensée de le porter à faire une Confession générale, pour mettre son salut en plus grande sûreté ; et il parut par l’effet qui s’ensuivit, que cette pensée venait de Dieu voulant faire miséricorde à cette pauvre âme, et se servir de son fidèle Ministre pour la retirer du penchant du précipice où elle allait tomber ; car quelque bonne vie que cet homme eût menée en apparence, il se trouva qu’il avait la conscience chargée de plusieurs péchés mortels qu’il avait toujours retenu par honte, et dont il ne s’était jamais accusé en confession, comme lui-même le déclara et publia hautement depuis, même en la présence de Madame, qui lui fit la charité de le venir visiter jusqu’en sa demeure (2). « Ha Madame ! lui dit-il, j’étais damné si je n’eusse fait une confession générale à cause de plusieurs gros péchés, dont je n’avais osé me confesser. » Ces paroles témoignaient assez la vive contrition dont ce pauvre malade était touché, et dans les sentiments de laquelle il finit sa vie au bout de trois jours, âgé de soixante ans, ayant après Dieu l’obligation de son salut à Monsieur Vincent. Ce franc aveu toucha vivement les assistants. Madame de Gondi en fut profondément émue, mais en même temps elle éprouva un sentiment de grande frayeur. « Ah ! monsieur, que venons-nous d’entendre » dit-elle à Vincent de Paul en versant des larmes, « il en est sans doute ainsi de la plupart de ces pauvres gens. Si ce vieillard qui avait une excellente réputation était en état de damnation, que sera-ce des autres qui vivent plus mal ? Ah ! monsieur, que d’âmes se perdent ! Quel remède à cela ? » Sans la présence de Madame les choses en seraient peut-être restées là mais préoccupée de ces pensées, elle poussa (3) notre Saint à faire une prédication aux habitants de Folleville pour leur exposer la nécessité des confessions générales. Il y consentit, et prêcha le 25 janvier 1617, jour de la Conversion de saint Paul.

(1) La statue de Saint Vincent de Paul, qui se trouve près du confessionnal, a été érigée en 1943 par les soins de Mr le curé de Folleville de cette époque. Elle indique le passage de Saint Vincent en décembre 1616.

 

Pierre Marionneau, CM 🔸

Les personnes présentes ont « redécouvert » l’importance de partager et de prier ensemble. Ils espèrent que cela portera du fruit à l’avenir pour la vitalité de la paroisse