La question de la vocation missionnaire à laquelle Monsieur Vincent veut répondre est la suivante : « Pourquoi êtes-vous à la Mission ? » Il répond à cette question dans les fins de la Congrégation ; c’est dire que les fins de la Congrégation de la Mission définissent la vocation missionnaire.
P. Beaugero SAPI CM
Méditations sur la « Vocation missionnaire » selon Saint-Vincent-de-Paul. (Coste XII, 75-80)
La méditation que je vous propose est une relecture du sens que donne Monsieur Vincent de la vocation missionnaire dans la Congrégation de la Mission. Le sens comme signification et direction qu’il donne à la mission se trouve dans les Règles Communes et occupe la place la plus importante comme la règle la plus fondamentale. La question de la vocation missionnaire à laquelle Monsieur Vincent veut répondre est la suivante : « Pourquoi êtes-vous à la Mission ? » Il répond à cette question dans les fins de la Congrégation ; c’est dire que les fins de la Congrégation de la Mission définissent la vocation missionnaire. Le missionnaire lazariste est donc appelé à travailler premièrement, à sa perfection, deuxièmement au salut des pauvres et troisièmement au service de la formation des prêtres. Notre méditation va se limiter aux deux premières déclinaisons de notre vocation missionnaire.
La 1ère est une règle de perfection qui est tirée de la parole de l’Evangile : « Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait ». Cette règle de perfection concerne tous les chrétiens et plus encore le missionnaire lazariste. Elle est exigeante car la perfection de Dieu est la mesure de notre propre perfection. Si le Fils est la règle de la mission, le Père est la mesure de la règle de perfection. C’est lui qui a suscité les vocations missionnaires pour proposer des modèles aux chrétiens qui viendraient à négliger la recherche de la perfection. La perfection ou la sanctification consiste à se rendre agréable à Dieu. Monsieur Vincent propose au missionnaire une méthode pratique, un moyen concret pour devenir agréable à Dieu : l’oraison. L’oraison trace un chemin de conversion permanente et se présente comme le moyen par excellence de s’améliorer continuellement pour ainsi parvenir à la perfection.
L’oraison nous permet de nous regarder en face comme dans un miroir, de combattre nos mauvaises inclinations, de regretter nos péchés et de vivre les vertus de la mission. Monsieur Vincent précise que sans l’oraison, même en réalisant de grandes choses, on passe à côté de l’essentiel, on ne répond pas véritablement à notre vocation missionnaire. Bien plus, le missionnaire qui est un intermédiaire pour réconcilier les hommes avec Dieu, doit se rendre lui-même agréable à Dieu pour accomplir cette tâche : un négociateur ne doit-il pas plaire au grand avec qui il veut négocier ? Pour travailler à la perfection des autres, il faut se rendre soi-même digne et cela passe principalement par l’oraison.
La deuxième règle de la mission est l’instruction ou l’évangélisation des peuples des champs. Il s’agit d’un appel du Père à continuer l’œuvre de son Fils qui avait consacré toute sa mission à l’évangélisation des pauvres. Le Père nous associe ainsi à l’œuvre et à la mission de son Fils. Notre vocation missionnaire nous consacre donc à la suite de Jésus, évangélisateur des pauvres. Prions avec les mots de Saint-Vincent-de-Paul dans son émerveillement devant notre vocation à la mission : « Oh ! Que cela est grand (…) C’est un office si relevé d’évangéliser les pauvres, que c’est, par excellence, l’office du Fils de Dieu, et nous y sommes appliqués comme des instruments par qui le Fils de Dieu continue de faire du ciel ce qu’il a fait sur la terre. Grand sujet de louer Dieu, mes frères, et de le remercier incessamment de cette grâce ! » Amen