Cette rentrée est marquée par l’accueil de deux novices venues d’Allemagne vivre à la Maison-Mère leurs six mois de fin de Noviciat. Elles travaillent en qualité d’infirmière et agent pastoral dans des établissements de la Fondation Vincent de Paul. Leur présence au sein des communautés du site de la Toussaint à Strasbourg est appréciée par les sœurs.
Bernard Massarini
Réunion de la coordination de la Famille Vincentienne nationale du 14 octobre 2021 à Paris
C’est dans la salle Jean-Gabriel Perboyre du 95 rue de Sèvres que ce 14 octobre, la Famille vincentienne s’est donné rendez-vous. C’est notre première rencontre présentielle après les trois rencontres en « distanciel » durant les temps de confinement sanitaire. Une grande joie animait ceux qui étaient parvenus à se libérer : la Congrégation de la Mission qui recevait ; la SSVP avec son président et son assesseur spirituel ; les Equipes saint Vincent avec leur nouvelle présidente, la représentante des sœurs missionnaires de l’Evangile ; deux membres de l’archiconfrérie de la sainte Agonie (son président et une membre) ; deux de L’Association de la Médaille Miraculeuse (le directeur et la secrétaire de la famille vincentienne) ; deux des sœurs de Jeanne Antide Touret (la déléguée accompagnée d’une sœur) ; deux représentantes de la Congrégation des Sœurs de la Charité de Strasbourg.
Manquaient les Jeunesses Mariales Vincentiennes, les FDLC, le père Rorthais des Oblats de Saint Vincent ; Les Fils de la charité, les sœurs du Rosier de l’Annonciation.
Pour démarrer, nous avons pris le temps de prier nous centrant sur l’action de grâce pour le don de la création, prolongée d’une méditation de Laudato si sur notre mission de soin, préservation de la création et de la vie humaine que Dieu nous confie.
Un rapide tour de table est fait pour que tous se présentent à nouveau.
Les sœurs de la charité de Sainte Jeanne-Antide Touret, lors de leur chapitre général, viennent d’élire leur nouvelle supérieure générale : Sr Maria Rosa MUSCARELLA.
La déléguée, Sœur Pascale nous partage alors qu’après avoir respecté les confinements exigés les sœurs ont pu enfin vivre leur chapitre général après l’avoir reporté un an et demi. Elle salue l’internationalité du conseil général, les 4 sœurs élues sont : Sr Wandamaria CLERICI (italienne), Sr Maria Luisa CARUSO (italienne), Sr Mirta PAREDES (paraguayenne), Sr Solange WIDER (suissesse).
Dans le cadre de ce chapitre, le Pape François a fait un discours aux participantes (un discours à retrouver ici)
Sr Pascale ajoute que l’épidémie de COVID a affaibli les sœurs et rendu plus difficiles les rencontres avec les sœurs d’Angleterre et d’Espagne. Elle informe du décès de la sœur archiviste, mémoire de la congrégation. En plus de la douleur de cette disparition inattendue, la question de la reprise de cette mission d’archives est cruciale. 25 jeunes sœurs venues d’Asie ont pu reprendre cet été les activités avec les jeunes, ce qui permet de continuer à diffuser le charisme des fondateurs. Sœur Nicole qui participait jusqu’alors aux rencontres FamVin France est partie à Sancey : la maison natale de Sr Jeanne Antide Touret. Elle sera ainsi au service des pèlerins, ce site historique voit d’ailleurs son activité évoluer avec la création d’un Escape Game, signe de la volonté de s’adapter aux publics accueillis, comme le sweat-shirt floqué : « je passerai les mers » qui a du succès au sein de leur réseau de 18 écoles dynamique. Cinq novices sont rentrées au Noviciat en septembre.
Les Sœurs de la Charité de Strasbourg ont été affaiblies par la crise traversée, marquées notamment par plusieurs décès au sein des communautés. Elles sont désormais moins d’une centaine de sœurs sur trois départements du Grand Est et une communauté en Allemagne (Heppenheiml-Eidelberg). Ces six derniers mois, trois communautés ont fermé. Trois priorités pour cette congrégation : l’accompagnement quotidien de ses membres vieillissant, le travail en Fédération (la Fédération des congrégations issues de Strasbourg) et l’évolution de la Fondation Vincent de Paul (fondation qu’elles ont créé il y a 20 ans pour la pérennisation de leurs œuvres en confiant à des laïcs la gestion des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux qu’elles avaient créés).
La « sortie » de crise sanitaire a été l’occasion de réorganiser des rencontres en interne mais aussi avec des publics extérieurs (comme à l’occasion des journées du patrimoine).
Cette rentrée est marquée par l’accueil de deux novices venues d’Allemagne vivre à la Maison-Mère leurs six mois de fin de Noviciat. Elles travaillent en qualité d’infirmière et agent pastoral dans des établissements de la Fondation Vincent de Paul ? Leur présence au sein des communautés du site de la Toussaint à Strasbourg est appréciée par les sœurs.
La SSVP a entamé un long processus pour parvenir à sa nouvelle campagne de communication, non plus centrée sur le pauvre, mais sur les valeurs de leur projet. La campagne a touché 12 villes de la province en plus de Paris. Ils ont eu en plus la chance d’avoir 977 panneaux dans les gares et aéroports. La campagne a déjà permis à 500 personnes de contacter l’association, certainement de nouveaux bénévoles.
La dernière assemblée générale, après avoir longtemps été repoussée, a été réalisée avec la présence de quasi tous les délégués. Le président nous dit qu’il termine son mandat en 2022. Il s’emploie à finaliser deux chantiers : celui de la gouvernance (revoyant les statuts et règlements intérieurs). L’autre sur le projet associatif qui a été rédigé en 2018. Les bénévoles doivent maintenant se l’approprier. On constate le manque de capacité du mouvement et des bénévoles à lire les nouvelles pauvretés. On retombe dans le routinier alors qu’on devrait aller vers les plus grandes pauvretés. Des outils sont pensés et proposés pour accompagner cette évolution.
Le président de la SSVP s’est joint au mouvement « Promesse d’Eglise » lancé par DCC Secours Catholique CCFD,… suite à la lettre du pape au Peuple de Dieu en avril 2018. Ils sont 70 à participer au travail sur la formation des prêtres, le cléricalisme, la place des femmes, la synodalité dans nos mouvements. Après le rapport Sauvé, les représentants de la SSVP continuent le travail de réflexion sur ce qui les concerne comme laïcs dans les 45 recommandations du rapport. Le travail est suivi par les évêques Mgr FONLUP et Mgr BLANCHET vice-président CEF. Ils demandent que Promesse d’Eglise fasse une proposition pour le synode. La question qui est posée est quelle sera notre place dans l’Eglise de demain.
Les conférences jeunes ont doublé grâce au dynamisme des jeunes du conseil d’administration. Ils ont organisé une session d’été avec 60 jeunes et vont faire une retraite fin octobre début novembre à Folleville.
Equipes Saint Vincent – Association Internationale des Charités : C’est la nouvelle présidente des Equipes Saint Vincent, Mirta NAMY, qui nous parle de sa nouvelle mission. Cela fait six mois qu’elle est à la fédération, elle a accepté le défi après avoir secondé la précédente présidente, France, durant la crise sanitaire. Mirta constate la difficulté de motiver les équipes à reprendre leurs activités, les membres peuvent être confrontés aux tensions autour du pass-sanitaire. Les formations en présence ont repris mais avec moins de participation. Dans le même temps, comme le témoignait Michel LANTERNIER pour la SSVP, la question des prises de responsabilité demeure, les bénévoles restent dans leurs habitudes et pourtant de nouvelles pauvretés ont vu le jour comme chez les étudiants. Mirta partage sa joie de l’initiative d’une nouvelle équipe qui se propose d’aider les personnes âgées dans leurs démarches administratives pour éviter l’admission en EHPAD en identifiant et sollicitant les aides nécessaires au maintien à domicile.
Sur cette question de l’engagement et des nouveaux besoins, le président de la SSVP suggère que soient redéfinis les projets afin de poser des durées d’engagement pour que les personnes puissent continuer leurs services. La question centrale est la question de l’ «appel ». Le projet doit être l’accroche qui permet ensuite de travailler la question de l’appel.
Le coordinateur note qu’il est difficile de passer du service temporaire à l’engagement à cause d’une culture de consommation de la charité.
Le Père Morin provincial des Religieux Saint Vincent de Paul confirme que ce n’est pas une question technique mais une question spirituelle. Il faut passer du donner du temps à la conviction : « j’avais soif tu m’as donné à boire », … Il rappelle que 25% de jeunes s’engagent pour des projets ou des temps donnés, ce qui rend difficile la prise de responsabilité.
Sr Pascale des sœurs de Jeanne Antide Touret nous apprend que pour répondre à la solitude des jeunes enfermés dans leurs studios, sa communauté a organisé un espace de coworking qui rencontre un succès inattendu. Les jeunes ont répondu nombreux, et ces rencontres sont des opportunités pour faire connaîter la congrégation et ses actions, les sœurs sont contentes de ce lien qui est en train de naitre.
Le Père Morin provincial des Religieux Saint Vincent de Paul partage le report de leur chapitre général qui n’aura lieu qu’en mai 2022, ce qui paralyse beaucoup de choses.
Les membres de cette organisation ont été malmenés par la pandémie qui a emporté des religieux aînés. Ils ont aussi perdu un frère à St Etienne, une personnalité toute donnée aux pauvres qui a été entouré lors de funérailles par nombre de pauvres en larmes. Leur réseau africain qui, l’été, venait aider les communautés, n’a pu fonctionner ce qui a rendu le fonctionnement des œuvres plus compliqué, devant même réduire les activités.
Pour moi, Père Bernard MASSARINI, dans nos patronages, les protocoles évolutifs ont été très lourds à gérer par les frères directeurs de patronage. Des choses magnifiques ont été vécues dans les séjours de vacances qui ont touché des jeunes défavorisés économiquement et familialement. 50% des enfants quelle que soit leur culture, ont participé à la messe quotidienne : la bonne nouvelle était annoncée aux pauvres. En plus de la période sanitaire, le rapport Sauvé rajoute au climat. N’oublions pas que nous avons une bonne nouvelle et qu’il faut aller de l’avant. Les gens attendent une parole d’espérance et de personnes qui rayonnent leur joie
Lors de la célébration du 175ème anniversaire de la mort du Père Planchat le premier prêtre de la société et martyr de la commune. La procession qui terminait la mémoire de la Roquette à la paroisse Notre Dame des Otages, lieu où les dix prêtres et le séminariste ont été exécutés, ils ont été pris à parti par des antifas qui leurs tiraient des projectiles et les insultaient. Exfiltré par les forces de l’ordre, ils ont eu l’impression de revivre le parcours des ecclésiastiques il y a 150 ans.
Après la messe dans la chapelle du 95 de la rue de Sèvres. Toute l’équipe part manger au restaurant d’application du Lycée Albert de Mun, tout proche et membre du réseau des établissements vincentiens.
Après ce déjeuner de grande qualité, l’équipe de la coordination de la FamVin France était invitée à découvir l’Accueil Louise et Rosalie que nous a présenté le président de la Société Saint Vincent. Un projet collectif : les pères de la Mission ont souhaité offrir un espace de leur établissement pour le service des plus fragiles, ils ont consulté la SSVP qui avec les ESV de 2017 à 2021 ont élaboré le projet après avoir remis la salle de plus de 100 mètres carrés en état : un espace d’accueil, une cuisine, des douches et des machines à laver le linge…
Actuellement ouvert trois matinées et le dimanche matin avec déjeuner du midi, les bénévoles (exclusivement des femmes des ESV) de ce nouvel espace accueillent une quinzaine de femmes quotidiennement, alors qu’il était initialement destiné à des femmes vivant dans la rue, ce sont en fait des femmes logés mais en grande précarité qui le fréquentent, orientées par les assistantes sociales ou le bouche à oreille.
Un projet similaire est réfléchi par la SSVP et les Filles de la Charité sur Lille et pour les mères célibataires, le Président de la SSVP attirant notre attention sur le fait qu’en France aujourd’hui des jeunes mères célibataires qui viennent d’accoucher se retrouvent à la rue avec leur nourrisson.
Le flyer de l’Accueil Louise et Rosalie nous sera remis lors de la prochaine rencontre.
Ce sont les Sœurs missionnaires de l’Evangile qui ouvrent l’échange. Leur représentante nous partage leur thème d’année : « renouveler notre audace missionnaire » et nous dit qu’elle est en train d’effectuer les visites canoniques et sera dans les prochains jours dans les EPHAD de leur réseau. Les bâtiments vides dont elles disposent sont mis au service d’associations de personnes en fragilité sociale. Dans l’ensemble de leurs propriétés, ce sont près de 6 000 salariés auprès de qui elles s’emploient à transmettre le charisme.
Puis Marie-Pierre Four nous informe de son changement de poste suite au départ à la retraite de sa collègue, reprenant ses missions, elle va devoir arrêter le secrétariat de la coordination de la FamVin France.
De plus, mon mandat de coordonateur arrive à son échéance, la question est de savoir si une personne volontaire veut me succéder ou si je reprends pour un dernier mandat. En guise de bilan, je rappelle les réalisations sur ce triennat : les rencontres zoom auxquelless nous avons été fidèles, la deuxième édition du calendrier vincentien, les vidéos vincentiennes sur le site vidéo international de la Famille vincentienne Vinflix qui porte notre 10aine de vidéos en français, la cartographie de nos diverses actions avec les sans- abris qui va être communiqué sur la carte mondiale de ces actions, la communication que je fais aux maisons de retraite pour partager des nouvelles internationales de la FamVin. Je rappelle la difficulté à travailler sur la communication sur le site Famvin.org, la mise en route d’une formation de bénévoles aptes à conduire des services vincentiens lorsque ne sont ni religieux ou religieuses qui n’a pas été poursuivie. Je rappelle les trois nouvelles dernières organisations nous ayant rejoints : les sœurs missionnaires de l’Evangile, les sœurs du Rosier de l’annonciation et les Fils de la Charité. Je souligne que sur les 146 branches de la famille vincentienne nationale, 80 sont conduites par des laïcs et 76 par des religieux ou religieuses. Nous sommes donc sur la voie de la parité, poursuivons cette collaboration. Enfin, je précise que si je suis prêt à poursuivre ce mandat pour les 3 prochains années, il sera nécessaire de trouver un volontaire pour le prochain mandat et qu’une transmission soit opérée.
L’un d’entre nous propose d’élargir la participation de nouveaux membres de la commission d’où pourrait émerger de nouvelles têtes susceptibles d’animer le réseau.
Avec la validation de la poursuite de sa mission par le Père Bernard MASSARINI, Fanny DOUHAIRE, chargée de projets de la Congrégation des Sœurs de la Charité de Strasbourg se propose alors pour être secrétaire. Tous sont heureux devant cette générosité. Nous nous quittons avec une demi nouvelle équipe avec mission de continuer à porter cette jeune dynamique afin d’élargir l’espace de notre tente dans nos réalisations et nous partons avec la proposition de texte pour notre nouvelle charte qui sera débattue lors de la prochaine rencontre.
Sur ce, nous nous quittons, nous disant que rapidement sera lancé un doodle pour les 2 rencontres 2022.
P Bernard Massarini c.m.
Coordinateur de la Famille Vincentienne en France.