Pendant cette période, j'ai proposé au niveau du Conseil départemental de la Société Saint-Vincent-de-Paul du Nord, un projet de spiritualité Vincentienne sans prétention de tout révolutionner, en espérant que le conseil d'administration serait intéressé, par ce projet, pour redonner un dynamisme nouveau pour la spiritualité, pour et à partir des membres de la société Saint-Vincent-de-Paul, pour et à partir des personnes accompagnées
Vincent DUQUESNOY
Témoignage pour 2020. Confinement, comment cela à été vécu… du coté de chez moi à Roubaix ?
1e Confinement
L’annonce
L’annonce de la date du début du confinement du 17 mars 2020 m’est tombée dessus comme une douche froide, entre inquiétudes, questionnements (comment on va s’en sortir ? Comment cela va se passer ? Où cela va nous amener ?), surtout quand le Président Macron nous a dit par son annonce faite à la TV que nous étions en état de guerre, car à ce moment-là nous étions en état de guerre contre un virus donc un assiégeant invisible et qui faisait des ravages. À ce moment-là, j’avais plus de crainte pour la santé de ma famille, de mes proches et des personnes que je côtoie que de la mienne, néanmoins je prenais mes précautions au niveau sanitaire.
Sachant qu’à Roubaix le respect des gestes sanitaires, était loin d’être respecté car dans certains quartiers de Roubaix, la vie continuait comme si de rien n’était. Et le virus continuait à se propager malheureusement.
Au niveau familial
À ce moment-là du début du confinement oui, j’ai dû rassurer Aurélie mon épouse ainsi que mes enfants Axel et Faustine, que tout allait bien se passer et qu’ensemble nous allions trouver des solutions pour passer une bonne période dont nous ne savions pas encore la durée, de 55 jours.
Pendant ce temps de confinement il y avait les devoirs envoyés par l’école pour mes enfants, nous les faisions le matin et l’après-midi nous faisions ensemble les ateliers jardin, car nous avions la chance d’avoir un jardin et une belle météo pendant ce temps de confinement, par rapport à des familles avec leurs enfants en situation de précarité qui vivaient à plusieurs dans de minuscules logements parfois insalubres. C’est pour cela, évidemment que je rendais grâce au Seigneur pour cette météo ensoleillée.
Une fois par semaine maximum, et des fois même, je réussissais jusqu’à 15 jours sans aller au magasin et j’y allais seul chercher les courses alimentaires essentielles, afin de ne pas prendre de risques pour le reste de la famille.
Au niveau ambiance familiale tout se passait bien, mes enfants ont tous les matins fait leurs devoirs comme j’ai dit, il y a quelques lignes en arrière. Mais au bout d’un certain moment forcément Axel et Faustine souhaitaient revenir à l’école car cela leur manquait (leurs copains de classes) mais en même temps ils voulaient rester avec leur papa et maman car forcément ce n’était pas la même production de cours qu’à l’école ; en bref ils trouvaient que c’était plus cool à la maison, mais en même temps, il fallait rendre les devoirs par mail en temps et en heure aux enseignants de leurs classes.
Au niveau ecclésial et pastoral
Ça a été un arrêt subitement total, plus de messes de semaine, plus de messes le week-end pour les paroissiens plus de caté pour les enfants. Néanmoins je continuais à vivre la messe eucharistique grâce à des célébrations avec le Curé de Croix en façon messe privée. Aurélie ainsi qu’Axel recevaient la communion grâce à une custode que j’emportais lors des différentes messes. Aurélie, Axel ainsi que Faustine suivaient la messe à la télé grâce à l’émission Le Jour du Seigneur ou bien KTO.
Au niveau des célébrations de baptêmes, de mariages et de funérailles, cela s’est subitement arrêté sauf pour les célébrations de funérailles qui ont continuées avec une façon différente, seul curés, prêtres et diacres pouvaient célébrer les funérailles avec simplement l’organiste comme accompagnement musical. L’assemblée ne pouvait pas dépasser 15 personnes, et bien sûr cela a mis de la tension et de l’incompréhension au niveau de certaines familles en deuils et aussi au niveau de certains laïcs qui s’occupaient normalement des célébrations de funérailles.
J’ai pu célébrer pendant ce premier confinement 16 funérailles dont 9 Covid et M. le curé le reste des autres célébrations. Le plus jeune défunt était âgé de 44 ans et le plus âgé de 92 ans.
Au niveau des célébrations de baptêmes et de mariages, ont été reportées fin 2020 et aussi durant 2021.
Au niveau du service du prochain. « La diaconie »
Il y avait environ entre 40 et 50 personnes qui venaient chaque semaine me demander des colis alimentaires au lieu où j’habite. Bien sûr pour ceux qui pouvaient se déplacer et pour ceux qui ne le pouvaient pas, je leur apportais des colis alimentaires devant leur porte de maison mais malheureusement, je ne pouvais pas entrer chez eux, comme d’habitude pour discuter des joies et de leurs peines ensemble assises autour d’une table.
J’ai remarqué chez certaines personnes un manque d’espérance et une perte de motivation à s’en sortir, car certaines personnes me disaient pourquoi se casser la tête à vouloir s’en sortir, sachant que tout est perdu d’avance à cause de cette pandémie.
Pendant cette période, j’ai proposé au niveau du Conseil départemental de la Société Saint-Vincent-de-Paul du Nord, un projet de spiritualité Vincentienne sans prétention de tout révolutionner, en espérant que le conseil d’administration serait intéressé, par ce projet, pour redonner un dynamisme nouveau pour la spiritualité, pour et à partir des membres de la société Saint-Vincent-de-Paul, pour et à partir des personnes accompagnées. On verra la suite si cela intéresse, avec la grâce de Dieu
Entre deux confinements
L’entre deux confinements était un moment, de soulagement mêlé à la crainte du retour du virus sachant qu’il était toujours présent et en même temps une joie de revoir ses proches. Mais les personnes que je rencontrais, étaient quand même sur la réserve surtout les personnes âgées qui ne voulaient pas ressortir de chez elles, par peur d’être malades. Quand nous avons pu revivre les célébrations eucharistiques en mode distanciation, avec des aménagements spécifiques (fatigues et prise de têtes par les curés et ceux qui les assistent pour le mettre en œuvre). Et cependant le nombre de personnes assistant au niveau de la messe avaient quand même baissé très fortement. Nous étions comme si on sortait de l’hôpital et qu’on était en période de convalescence, abasourdis, fatigués.
J’ai pu quand même partir en vacances en famille pendant plusieurs semaines dans les Ardennes belges dans un chalet au milieu de la nature, entre visite de site naturels, balades vélos, visites de grottes, temps de prières à notre Dame de Beauraing, apéros et barbecues, cela a été un moment très reposant et enrichissant en famille.
Pendant cette période d’entre 2 confinements, j’ai eu la grande joie de célébrer en la chapelle St Vincent de Paul
de Paris, mon affiliation à la spiritualité Vincentienne de la Congrégation de la Mission, le 18 octobre, une célébration qui devait se faire à la base le 18 avril, malheureusement pendant cette première période de confinement.
2ème confinement
Au niveau familial
La deuxième période de confinement est tombée le 30 octobre, le jour de l’anniversaire de mon fils Axel, nous avions réservé un petit restaurant pour fêter ses 10 ans et pleins d’activités durant cette journée. Et cela a été annulé à cause du début du 2e confinement. Nous avons été très tristes surtout pour Axel qui attendait ce moment depuis un certain temps. Donc, nous nous sommes adaptés en ayant l’idée d’aller au supermarché pour faire un festin à la maison. Pour cette deuxième période, les enfants ont dû porter un masque toute la journée à l’école, et cela n’a pas été facile, car il était plus fatigué, et c’était une autre façon de s’organiser. Les clubs de sports comme le foot où la danse, où mes enfants sont inscrits étaient toujours fermés. Ainsi que le conservatoire de musique et l’harmonie communale où Axel va faire du cornet et moi de la trompette était fermés.
J’ai remarqué que le deuxième confinement était un peu plus léger au niveau restriction. Et donc je n’ai pas trouvé que les personnes se sentaient réconfinées, car la vie continuait comme si de rien n’était. Sauf au niveau ecclésial avec un nouveau bouleversement pour l’organisation.
Au niveau ecclésial et pastoral
Encore des baptêmes et des mariages qui ont dû être reportés pour la deuxième voire la troisième fois par peur du virus et des salles de réceptions familiales fermées.
Des célébrations de funérailles en nombre limité dans l’assemblée. Et des personnes blasées de tous ces directives sanitaires. La fatigue était présente, les réunions par visio-conférence s’enchaînaient. À ce moment-là nous commencions à être sur le chemin de l’Avent et de la préparation de Noël, mais le cœur n’y était pas chez les paroissiens, on ne sentait pas le dynamisme de Noël comme chaque année, c’était une période différente des autres années, un peu dans le brouillard et l’inquiétude mais en même temps une joie de se rencontrer, toujours avec distance, avec une liturgie un peu bancale.
J’ai pu célébrer la fête de Noël alors dans l’école de mes enfants avec des règles sanitaires très strict et les enfants de l’école, ont pu expliquer leurs démarches et leurs projets solidaires de Noël. Pour les plus pauvres, ils avaient ramené plein de choses comme des produits pour bébés ainsi que des denrées non périssables pour aider les familles en précarité dans cette période de Noël. C’était vraiment très beau comme moments de célébrations, de solidarités et de fraternité.
Au niveau du service de notre prochain « la diaconie ».
Le nombre de personnes à servir au niveau des colis alimentaire n’a pas cessé d’augmenter. Maintenant je rencontrais des personnes qui me disaient qu’à l’origine qu’ils n’avaient pas de problèmes financiers, alimentaire, et que maintenant à cause cette nouvelle période de confinement cela les as mis complètement sur la paille. J’étais à ce moment- là avec un nombre de 50 à 60 personnes par semaine, pour les colis alimentaires. Heureusement suite à un appel que j’avais fait sur le site de la paroisse, du doyenné, des réseaux sociaux, nous avons la chance que des personnes de la paroisse et des habitants du quartier venaient me donner des dons alimentaires, vestimentaire et autres. Car au niveau de la banque alimentaire, l’organisme qui nous donne des palettes de denrées non périssables, ce n’était pas toujours facile, à cause des heures d’ouverture aléatoires pendant ces périodes de problèmes sanitaires et des cas de « covids » déclarés à la banque alimentaire et au sein des membres de la société St Vincent ayant pour beaucoup atteint une certaine sagesse pour ne pas dire un âge très avancé. Rendons grâce au Seigneur, car pas un membre de la société st Vincent de Paul du Nord est décédés, néanmoins quelques membres malades mais sans grande gravité
Dans le cadre de la société Saint-Vincent-de-Paul, je suis content car le projet spiritualité que j’ai proposé au conseil d’administration commence à prendre forme et des actions seront prises durant 2021. Néanmoins le projet de créer des groupes de jeunesse Mariale Vincentienne est toujours à l’arrêt, malheureusement. Mais je persévère et je remets cela dans la prière au Seigneur.
Pour conclure, j’espère que 2021 sera meilleur que 2020
Que Notre Seigneur Jésus Christ et sa Sainte Mère, la Vierge Marie, qu’ils nous bénissent et nous accompagnent sur le chemin de 2021 !
À toutes vos familles, vos amis et à vos proches, je souhaite une très bonne année en espérant que leurs objectifs seront atteints avec amour et Paix. Et surtout en pleine santé.
En cette nouvelle année, que Dieu puisse répondre à toutes vos prières et que Dieu soit toujours présent dans votre vie. Bonne et Sainte année 2021!
En union de prières vincentienne