Sur la montagne des Béatitudes, Jésus, tel un nouveau Moïse, instruit les gens autour d’un des grands piliers de la religion : la Loi.
Edgar de Jesus ZAPATA VARGAS CM
Homélie. 6e dimanche du Temps Ordinaire. Chapelle Saint Vincent de Paul – Paris
Sur la montagne des Béatitudes, Jésus, tel un nouveau Moïse, instruit les gens autour d’un des grands piliers de la religion : la Loi. Il commence par remarquer sa valeur de repère pour suivre le chemin de la justice, mais Il veut que ses disciples dépassent tout cadre légaliste qui se contente d’accomplir la lettre sans discerner l’esprit qui l’habite.
Les dix commandements, et tout l’ensemble des normes consignées dans la Bible, ont un but pédagogique pour aider le croyant à se relier au projet de Dieu qui veut son bonheur et son épanouissement. La loi a été donné dans le cadre de l’Alliance, et elle appelle à la liberté et à la responsabilité de l’homme pour qu’il s’approprie ce projet de Dieu qui veut configurer les rapports avec Lui et avec les autres.
La première lecture nous dit que l’homme a la liberté comme don et comme tâche, et que chacun s’éduque à la responsabilité par les choix qu’il fait.
Jésus fait allusion à trois commandements qui revêtent une spéciale gravité dans la vie communautaire :
- Ne pas tuer
- Ne pas commettre d’adultère
- S’acquitter des serments
Les exemples posés par Jésus nous rappellent qu’on peut aussi tuer par des mots sous forme d’insulte et de diffamation ; que l’adultère commence par une convoitise dans le secret du cœur
; que les artifices légaux permettant le divorce, sont loin du projet de Dieu sur le couple et sur la famille ; que la cohérence entre ce qu’on dit et ce qu’on fait, pèse plus que des lois contraignantes.
Jésus manifeste une grande différence entre l’apparat juridique des scribes et des pharisiens et la largesse d’esprit chez les croyants, dont la liberté est fondée sur l’amour donné à Dieu et aux frères.
Jésus défie les siens à prendre soin, non seulement des actions extérieures, mais aussi d’avoir une vigilance sur ses propres pensées, sentiments et attitudes, car ce bagage intérieur à plus de poids que le seul souci de respecter les normes. C’est dans ce monde intime que l’homme consent aux valeurs que font de lui un frère envers les hommes et un enfant envers Dieu. Dans le chapitre six de saint Matthieu, Jésus recommande de ne pas pratiquer les préceptes de la religion pour faire apparence aux autres ou pour se complimenter, mais pour plaire au Père Éternel. Jésus veut que nous, ses disciples, ayons devant nous la miséricorde divine pour être compréhensifs envers ceux qui transgressent les préceptes et ne pas désespérer non plus devant nos propres fragilités.