conférence
Méditations sur la « Vocation missionnaire » selon Saint-Vincent-de-Paul. (Coste XII, 75-80)
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25 septembre 2024
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Outre notre bel octave de Buglose, sous les premiers charmes de l’automne, nous sommes comblés par ce que nous venons de vivre ces derniers jours et d’écouter en ce dimanche.
Jean-Pierre Renouard
Outre notre bel octave de Buglose, sous les premiers charmes de l’automne, nous sommes comblés par ce que nous venons de vivre ces derniers jours et d’écouter en ce dimanche. A quelques soixante kilomètres d’ici, est situé un village désormais paré deux fois de pourpre, rouge par son piment, rouge par son cardinal, Roger Etchegaray ; il fut inhumé dans le caveau familial du village basque de son enfance proche d’une autre famille célèbre, celle du Père Armand David, le lazariste découvreur du Panda et missionnaire botaniste. Ces deux hommes issus de la même terre ont foulé le même champ apostolique de la lointaine Chine pour y faire entendre le message évangélique et y parler du Christ, seul Sauveur des hommes. Ce qui est frappant chez ces êtres d’exception épris d’humilité, c’est qu’ ils sont passés par un enracinement typé fait de solidité et d’endurance, doués d’une forte nature, d’une volonté à toute épreuve et d’une foi toujours prête à se donner sans réserve ni économie, à ‘rendre compte de son espérance’.
Pourquoi les évoquer aujourd’hui ? Parce qu’ils me font écouter la Parole de ce jour avec une oreille ouverte autrement, parce qu’ils sont arrivés au comble du bonheur, j’ai envie grâce à eux, de regarder ce Père des cieux amoureux des hommes qui nous attend tous et que nous chrétiens d’ici et d’ailleurs, avons toujours à annoncer. Ce père est bon comme celui de l’évangile. Il est réticent à se séparer d’un trop jeune fils, exécutant ses désirs malgré tout, et, des temps et des temps plus tard, scrutant l’horizon pour mieux apercevoir sa silhouette chérie revenant à la maison, être saisi de compassion, courir à sa rencontre, le couvrir de baisers , le revêtir comme un prince, lui passer la bague d’alliance, organiser la fête et calmer son frère à la jalousie déplacée. Ce Père se montre aussi ‘bon berger’, à la recherche exclusive de la brebis perdue et ‘bon balayeur’ à la quête de la pièce d’argent qui roule à la dérive dans quelque coin obscur de sa maison. Dieu est un empressé, un chercheur d’hommes, un insatisfait de sa battue tant qu’il n’a pas retrouvé l’objet ou le sujet de sa tendresse. J’aime ce Dieu la, le vrai Dieu, Celui qui s’est abaissé jusqu’à l’extrême. Quel regard habituel je porte sur Lui ? Est-ce que je convertis mon regard s’il est toujours tourné vers un Dieu avide de répression et de punition ? C’est à un accueil chaleureux que j’ai à m’ouvrir car il m’attend, bras et cœur ouverts.
Certes, je suis souvent de la race des « chiens perdus sans collier » comme celui qui a traîné toute la semaine, sur la place du Berceau, au gré de nos humeurs. Nous sommes de ce « peuple corrompu », adorateur de veau d’or ou d’argent selon les traditions bibliques. Et nous mériterions châtiment mais Dieu ne varie pas et reste délibérément optimiste sur la créature que nous sommes. Inlassablement, Il nous aime ! Et il martèle par st Paul interposé : « le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ». Et le Christ, c’est son fils, son Bien aimé, son image parfaite, sa réplique, son double, l’expression éclatante de sa bonté toujours avide de partager l’amour et de le partager à l’homme. Est-bien ainsi que je m’approche moi-aussi de lui, cœur dilaté, toujours prêt à aimer et à répandre le bien sans frontières?
Et je reviens au Cardinal d’Espelette plus basque que romain et qui nous a confié de mille manières ce qui fit battre son cœur d’apôtre de la paix, le poussant à des milliers de kilomètres et qui fut le moteur de sa vie. Je le cite en remerciant Dieu de me l’avoir donné comme évêque à Marseille et puis, comme pèlerin du Berceau et de Buglose en 1981, clamant sans se lasser à toutes races « l’amour du Christ nous presse » ; écoutez-le:
« -Heureux celui qui, ayant découvert cette source de l’amour, ne sait plus s’en détacher !
-Heureux celui qui, buvant à cette source de l’amour, voit la soif grandir à l’instant même où elle est comblée !
Heureux celui qui ne peut contenir son admiration et va, comme un fou errant, crier l’amour du Christ par-dessus les toits et de colline en colline ! »[1].
Amen.
[1] « J’avance comme un âne » – Roger Etchegaray Fayard 84 – L’amour du Christ nous presse p 89
Outre notre bel octave de Buglose, sous les premiers charmes de l’automne, nous sommes comblés par ce que nous venons de vivre ces derniers jours et d’écouter en ce dimanche. A quelques soixante kilomètres d’ici, est situé un village désormais paré deux fois de pourpre, rouge par son piment, rouge par son cardinal, Roger Etchegaray ; il fut inhumé dans le caveau familial du village basque de son enfance proche d’une autre famille célèbre, celle du Père Armand David, le lazariste découvreur du Panda et missionnaire botaniste. Ces deux hommes issus de la même terre ont foulé le même champ apostolique de la lointaine Chine pour y faire entendre le message évangélique et y parler du Christ, seul Sauveur des hommes. Ce qui est frappant chez ces êtres d’exception épris d’humilité, c’est qu’ ils sont passés par un enracinement typé fait de solidité et d’endurance, doués d’une forte nature, d’une volonté à toute épreuve et d’une foi toujours prête à se donner sans réserve ni économie, à ‘rendre compte de son espérance’.
Pourquoi les évoquer aujourd’hui ? Parce qu’ils me font écouter la Parole de ce jour avec une oreille ouverte autrement, parce qu’ils sont arrivés au comble du bonheur, j’ai envie grâce à eux, de regarder ce Père des cieux amoureux des hommes qui nous attend tous et que nous chrétiens d’ici et d’ailleurs, avons toujours à annoncer. Ce père est bon comme celui de l’évangile. Il est réticent à se séparer d’un trop jeune fils, exécutant ses désirs malgré tout, et, des temps et des temps plus tard, scrutant l’horizon pour mieux apercevoir sa silhouette chérie revenant à la maison, être saisi de compassion, courir à sa rencontre, le couvrir de baisers , le revêtir comme un prince, lui passer la bague d’alliance, organiser la fête et calmer son frère à la jalousie déplacée. Ce Père se montre aussi ‘bon berger’, à la recherche exclusive de la brebis perdue et ‘bon balayeur’ à la quête de la pièce d’argent qui roule à la dérive dans quelque coin obscur de sa maison. Dieu est un empressé, un chercheur d’hommes, un insatisfait de sa battue tant qu’il n’a pas retrouvé l’objet ou le sujet de sa tendresse. J’aime ce Dieu la, le vrai Dieu, Celui qui s’est abaissé jusqu’à l’extrême. Quel regard habituel je porte sur Lui ? Est-ce que je convertis mon regard s’il est toujours tourné vers un Dieu avide de répression et de punition ? C’est à un accueil chaleureux que j’ai à m’ouvrir car il m’attend, bras et cœur ouverts.
Certes, je suis souvent de la race des « chiens perdus sans collier » comme celui qui a traîné toute la semaine, sur la place du Berceau, au gré de nos humeurs. Nous sommes de ce « peuple corrompu », adorateur de veau d’or ou d’argent selon les traditions bibliques. Et nous mériterions châtiment mais Dieu ne varie pas et reste délibérément optimiste sur la créature que nous sommes. Inlassablement, Il nous aime ! Et il martèle par st Paul interposé : « le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ». Et le Christ, c’est son fils, son Bien aimé, son image parfaite, sa réplique, son double, l’expression éclatante de sa bonté toujours avide de partager l’amour et de le partager à l’homme. Est-bien ainsi que je m’approche moi-aussi de lui, cœur dilaté, toujours prêt à aimer et à répandre le bien sans frontières?
Et je reviens au Cardinal d’Espelette plus basque que romain et qui nous a confié de mille manières ce qui fit battre son cœur d’apôtre de la paix, le poussant à des milliers de kilomètres et qui fut le moteur de sa vie. Je le cite en remerciant Dieu de me l’avoir donné comme évêque à Marseille et puis, comme pèlerin du Berceau et de Buglose en 1981, clamant sans se lasser à toutes races « l’amour du Christ nous presse » ; écoutez-le:
« -Heureux celui qui, ayant découvert cette source de l’amour, ne sait plus s’en détacher !
-Heureux celui qui, buvant à cette source de l’amour, voit la soif grandir à l’instant même où elle est comblée !
Heureux celui qui ne peut contenir son admiration et va, comme un fou errant, crier l’amour du Christ par-dessus les toits et de colline en colline ! »[1].
Amen.
[1] « J’avance comme un âne » – Roger Etchegaray Fayard 84 – L’amour du Christ nous presse p 89