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Frère Camille HARMAND CM
8 décembre en la Solennité de l’Immaculé Conception du 2017
Il nous a bénit et comblé des bénédictions de l’Esprit dans le Christ (Ep 1,4)
En ce jour de la Fête de l’Immaculé Conception 2017, notre frère Camille HARMAND a rejoint la Maison du Père au début de l’après-midi.
Frère Camille était né le 7 mars 1920 à Glatigny en Moselle dans la famille d’Eugène et Marie HARMAND.
Il est entré dans la Congrégation de la Mission le 1er janvier 1937 à BEAUCAMP-LE-JEUNE dans la Somme.
Il a prononcé les voeux le 25 janvier 1942 à Montpellier en présence du P. MAILLIE.
- Sa première mission l’envoie à Villebon-sur-Yvette.
- En 1946, il arrive à Notre-Dame du Pouy à Dax.
- En 1947, il es accueilli à la Maison de Toursainte à Marseille.
- En 1948, il rejoint la Maison Internationale à Rome.
- En 1959, il est de la Maison-Mère à Paris.
- En 2015, il prend une retraite bien mérité dans la Maison « Antoine Portail » à Paris.
Frère Camille a rendu des nombreux services aux confrères de la Maison-Mère, à de nombreux missionnaires à l’étranger ou en France, aux étudiants et aux séminaristes en quête de Bible, livres et revues.
Il fut un fidèle serviteur de l’annonce de l’Évangile.
Qu’il réponse dans la Lumière du Seigneur.
Ses funérailles auront lieu le mardi 12 décembre 2017 à 14h30 en la chapelle Saint Vincent de Paul, 95, rue de Sèvres -75006 Paris et seront suivis de l’inhumation au cimetière du Montparnasse
P. Christian MAUVAIS – Visiteur Province de France
Lors de la célébration
Accueil
Chers Frères de la CM, chers membres de la famille de Camille, chers confrères et amis, vous ici présents en communion aussi à ceux qui n’ont pu se déplacer pour différentes raisons, santé, transports ou autre,
Je vous souhaite la bienvenue dans cette chapelle de st Vincent pour accompagner notre Frère Camille dans le repos paisible que Dieu nous promet. Nous le faisons par notre prière, notre présence silencieuse, notre recueillement.
Les signes placés sur le cercueil : lumière, Constitutions, Croix (B. Carton)
« Le Seigneur m’apprend la patience ». Une des dernières paroles de Camille une semaine avant sa mort.
Nous vivons ce temps liturgique de l’Avent. Temps fait de patience, qui nous permet d’attendre, de préparer nos cœurs à l’Accueil de Celui qui vient pour nous faire partager pleinement la joie d’être dans le cœur de son Père.
Oui ces dernières semaines, notre Frère Camille a vécu ce temps de l’attente et il l’a vécu avec foi. Il attendait ce moment unique où il serait uni à son Seigneur. Il était tendu vers cet à-venir, ce moment de la Rencontre ultime avec son Maitre. Cette rencontre, il la désirait, l’appelait de tout son cœur : ‘la route du Paradis est longue’ !
Frère Camille s’est éteint le jour de la fête de l’Immaculée Conception. Le jour où l’Eglise se réjouissait de la beauté de Marie, icône parfaite de la Sainteté, icône parfaite de la Joie de Dieu, Marie notre Mère, celle qui est présente et qui conduit à son Fils.
Combien de fois s’est-il tourné vers elle pour la prier, pour se mettre en toute confiance entre ses bras, sûr de sa tendresse aimante. Ne doutons pas qu’à l’heure de sa mort, Marie était là, l’accueillant et le remettant à son Fils pour qu’il le relève totalement.
Camille était une belle figure de Frère. Sa présence en aura marquée plus d’un. Comme tout Frère, il était discret, effacé mais bien présent à toute personne, bien présent à son office, quel qu’il soit.
Ces derniers temps, il a été accompagné par des frères qui l’ont visité, qui ont prié avec lui. Nous continuons de le faire en nous recueillant, en silence.
‘que c’est long pour avoir la vie éternelle mais je sais que je l’aurai car Dieu est plein amour’.
En ce début d’Eucharistie mettons nous en présence de cet amour, en toute confiance et demandons pardon
Homélie
Frère Camille est un des derniers frères de toute une génération qui aura marqué l’ancienne Province de Paris et particulièrement la Maison Mère. Avec lui, c’est une page historique qui se ferme, laissant place à une nouvelle génération de frères qui continue de servir ici et ailleurs ; A un moment, Frère Camille a été le porte parole des Frères de la Province et il a su défendre le fait que les Frères aient des vœux perpétuels et non pas annuels comme cela avait été proposé lors d’une A.G. ; comme délégué, il a participé à plusieurs Assemblées Provinciales ; c’est lui aussi qui a organisé différentes retraites des Frères qui se terminaient généralement par une sortie conviviale.
Frère Camille est né en Lorraine, au cœur de l’hiver, voici 97 ans. Il a fait son postulat en Picardie en 1937. Deux régions particulières et chères à notre fondateur. Deux régions qui ont certainement marqué sa vocation de fils de St Vincent. C’est dans la Province de Provence, à Montpellier, qu’il fit son engagement définitif dans la Petite Compagnie, le 25 janvier 1942 ; cela a fait 75 ans.
Ses premières années dans la CM, il les a vécues à un rythme soutenu parcourant la France et l’Italie : Villebon en 1943, Dax à ND du Pouy en 1946, Toursainte à Marseille en 1947, Rome à la Maison internationale en 1948. En 1950, il a fait une demande pour partir comme missionnaire à Madagascar pour travailler la culture, ce qu’il avait appris dans sa famille.
Son dernier placement fut pour la Maison Mère à Paris où il est arrivé en 1956 pour en sortir en 2015 où il a rejoint la maison Antoine Portail pour un temps de retraite bien méritée. 61 ans dans la même maison, avec des services différents mais quelle fidélité !
Oui, c’est un beau parcours que celui de Camille, au cours duquel, il a mis ses dons au service des uns et des autres ! Je nommerai parmi d’autres
- ses talents de cuisinier qui ont été appréciés par beaucoup de confrères à Rome comme ici à Paris où il a travaillé sous la conduite du Frère Coustenoble ; ce n’était pas un service de tout repos mais qui demandait à être entièrement donné pour la satisfaction de chacun ;
- en 1968, son accueil souriant et fraternel à la porterie l’ont fait connaître de tous les confrères d’ici et d’ailleurs et lui a permis d’accueillir les missionnaires venus de partout, maintenant vivante son âme de missionnaire ouvert à d’autres horizons ;
- sa responsabilité comme procureur en librairie aura, là encore, rendu de nombreux services à plusieurs générations de confrères. Qui d’entre nous n’a pas bénéficié de sa disponibilité pour obtenir un livre nécessaire à la mission, avec une ristourne ? ce service il l’a accompli avec sa mobylette, bien entendu avec les risques liés à la circulation ! un accident l’a d’ailleurs obligé à continuer ce service en utilisant le bus.
Oui, Frère Camille s’est dévoué de tout cœur au service de la C.M. et des confrères ; il a rempli aussi d’autres services comme celui apporté à la paroisse St François Xavier pour les catéchismes pendant plusieurs années. C’était sa joie. En 1969, il écrivait au Visiteur se mettant à disposition pour remplir ce rôle accordé aux Frères de prendre une part active à l’Apostolat de la Congrégation après avoir reçu une suffisante formation humaine, culturelle et religieuse. C’était une belle ouverture dans la vocation de Frère que cette ouverture apostolique !
Camille, comme pour chacun, a traversé des périodes de doutes, de découragement. La vie en communauté n’a pas toujours été un lieu calme et paisible mais partout, il est demeuré fidèle à sa vocation.
Quand je suis allé le voir à l’hôpital Broca, je lui ai demandé s’il avait été heureux dans sa vocation au sein de la Congrégation ; il m’a répondu : non, je n’ai pas été heureux…. J’ai été super heureux ! comblé par la fidélité de Dieu qui ne se dément pas. A l’occasion de ses 50 ans de vœux, il a écrit : ‘je dis ma joie d’être encore un membre actif de la Petite Compagnie’.
Avec lui rendons grâce à Dieu pour cette vie qui s’est épanouie ainsi, grâce à ce qu’il a reçu de la part de ses parents. Il leur était totalement reconnaissant et il avait hâte ces derniers temps de les retrouver, eux qui lui avaient tant donné.
Ce qui fait sa grandeur, c’est son humilité ; ce qui fait sa force, c’est sa prière, son abandon en Christ ; ce qui fait sa beauté, c’est son service.
L’Evangile du jour, nous montre que chacun a une valeur unique, qu’un lien unique lie chacun à son Seigneur qui prend l’initiative de tout faire pour ne pas le perdre. Si Camille s’est perdu, il a cette certitude aujourd’hui qu’il est aimé, précieux et qu’il n’a pas à s’inquiéter : Dieu est venu à sa recherche et le ramène à la bergerie avec tous les autres. Dieu est heureux de son fils qui agrandit la famille.
Réjouissons-nous avec Dieu, avec tous ceux qui nous ont précédé dans le Royaume, de ce que notre Frère Camille prend place au festin des noces éternelles ; il n’est plus le frère de service ; son Maitre prend la tenue de service pour le servir, lui qui a été fidèle ici bas, avec nous.
Amen !
Christian Mauvais, cm
Visiteur