En déplacement dans le sud de la Province, voici quelques nouvelles au cœur de ce Carême et suite au dernier conseil qui s’est tenu au lendemain de la rencontre des supérieurs. Cette dernière a été un bon moment fraternel, heureux de nous retrouver. La grande partie de notre travail a été [...]
P. Christian Mauvais, cm
Revêtons-nous de l’esprit de Miséricorde
La joie du Christ, Bonne Nouvelle, soit toujours avec nous !
Chers confrères,
En déplacement dans le sud de la Province, voici quelques nouvelles au cœur de ce Carême et suite au dernier conseil qui s’est tenu au lendemain de la rencontre des supérieurs.
Cette dernière a été un bon moment fraternel, heureux de nous retrouver. La grande partie de notre travail a été de réfléchir autour du Projet Provincial en s’appuyant sur ce qui avait été dit entre nous tous le 25 janvier dernier. Nous avions invité des confrères non supérieurs et nous avons apprécié leur présence. En conseil nous avons repris cette rencontre ; nous sommes conscients qu’il faudra du temps pour nous approprier ce projet et le rendre concret sur nos terrains de mission. Nous envisageons de nous faire aider par un intervenant extérieur pour une meilleure conduite de ce travail d’appropriation et de concrétisation. Il ne nous faut pas avoir peur de faire appel à des « experts » pour avoir une meilleure clarté dans la démarche et pour ne pas faire du sur place. Un courrier a été envoyé aux supérieurs des communautés pour une réflexion à vivre en communauté. Je vous invite donc à y participer au mieux. La prochaine rencontre aura lieu le 11 mai.
Fin février, je me suis rendu en Algérie pour la réunion des Supérieurs Majeurs qui a été un bon temps de partage dans une ambiance très conviviale, entre nous et avec les évêques qui sont toujours en attente d’un archevêque pour Alger et du nouvel évêque pour le Sud. Ils espèrent assez rapidement la nomination d’un Nonce apostolique qui ouvrira la porte à ces nominations. J’ai rencontré les confrères dont Jean‐Yves Leboeuf venu pour ses papiers ; malheureusement, il va falloir qu’il recommence les démarches en juin prochain pour obtenir une carte de séjour ou, du moins, un récépissé. Mais sa présence a permis de définir déjà des grandes lignes d’apostolat pour les confrères et d’envisager la mission des lazaristes à Alger. Nous abandonnons la paroisse où nous étions impliqués depuis 1998 pour nous tourner davantage vers le monde de la santé (personnes âgées, personnes dépendantes à cause de la maladie d’Alzheimer ou Parkinson). Nous aurons l’occasion d’en reparler. Je dois y retourner fin avril.
La question des ‘Cahiers St Vincent’ a été abordée. Nous avons pris beaucoup de retard. Nous avons décidé de faire paraître un numéro unique pour l’année 2015 qui s’intitulera ‘Charisme et Mission’ et en 2016, nous reprendrons la parution de deux numéros par année. Le premier à paraître sera consacré au thème de ‘la Miséricorde’ qui sera composé essentiellement des conférences de la dernière rencontre de formation permanente.
Nominations :
Je rappelle et confirme la commission des Vocations composée de Messieurs Frédéric PELLEFIGUE et Maxime MARGOUX et invite chaque communauté à désigner un confrère pour porter ce souci et être en lien avec la commission.
Selon les numéros 37 et 38 du Projet Provincial, en accord avec l’Assistant et le conseil j’ai nommé la commission de Formation. Il s’agit de Messieurs Benoit KITCHEY, Bruno DORVAL, Bernard MASSARINI, Roberto GOMEZ, Robert GURTNER. Celle‐ci est nommée pour 3 ans, renouvelable une fois. Lors de sa prochaine rencontre, elle se dotera d’un responsable qui aura le souci de l’animer. Mr Benoit Kitchey est le responsable de la formation initiale.
Selon le numéro 35 des Normes Provinciales, en accord avec l’Assistant et le conseil, j’ai nommé Messieurs Philippe LAMBLIN économe provincial et Eric SAINT SEVIN économe adjoint. Leur mandat est de trois ans. Ils auront aussi la charge de former deux confrères, appelés à prendre la suite : messieurs Eric RAVOUX et Célestin FARCAS.
Nouvelles :
- La retraite des confrères aura lieu à la Trappe de Soligny (dans l’Orne) sera animée par notre confrère italien le Père Alberto Vernaschi qui a accepté de nous accompagner. Nous l’en remercions vivement. Je rappelle qu’il n’y a que 42 places de disponibles et qu’il y a un ascenseur. Elle commencera le dimanche 28 août (arriver pour 16h) et se terminera le vendredi 2 septembre à 14h après le repas de midi. Chaque confrère doit apporter : bréviaire, aube, étole blanche et bible. S’inscrire auprès du supérieur de votre communauté.
- Nous sommes heureux d’accueillir notre confrère Nguyen Van Hung qui nous arrive du Viet Nam ce 18 mars pour faire des études. Qu’il soit le bienvenu et trouve auprès de nous une aide et présence fraternelle.
- Notre économe provincial, Philippe Lamblin sera absent du 18 mars au jour de Pâques. Il sera en mission au Cameroun. Accompagnons‐le dans cette mission par notre prière et pour l’ensemble de la Vice Province.
- Soyons en communion avec nos confrères malades ou ayant des soucis de santé : Roger Meyer toujours hospitalisé. JeanFrançois Desclaux qui a du être hospitalisé à Lyon pour des raisons cardiologiques. Il est toujours en observation, avec des examens approfondis. Il a bon moral. Patrick Issomo en études à Rome fait des analyses et examens. Espérons pour eux que tout rentre dans l’ordre sans tarder.
- Ce dimanche 13 mars, notre confrère Alvaro RESTREPO fêtera ses 50 ans d’ordination. Le 3 avril, ce sera notre confrère Bernardo GARCIA qui fêtera lui aussi ses 50 ans de sacerdoce. Portons les dans notre prière et gardons les dans notre amitié fraternelle. Réjouissons‐nous avec eux en ce jour de jubilé pour ces parcours sacerdotaux au service de la mission comme fils de st Vincent. Une journée spéciale sera organisée pour que nous les fêtions tous les deux comme il se doit.
Année de la Miséricorde
Est‐il besoin de rappeler que nous sommes dans l’Année de la Miséricorde ? Affiches, propositions, formations, livres nous remettent en mémoire la richesse et la beauté du Jubilé ou plus exactement d’une telle démarche à vivre comme croyants !
Le monde serait moins désert si nous pouvions nous reconnaître une vocation commune, celle de multiplier au passage les fontaines de miséricorde. Et comment douter de cette vocation commune si nous laissons le Tout Miséricordieux nous appeler ensemble à une table unique, celle des pécheurs ?
Christian de Chergé, l’invincible espérance
C’était le souhait du Prieur de Tibhirine au cours de ses réflexions sur la Miséricorde, dans le cadre de ses relations avec des communautés musulmanes. Ce souhait nous pouvons le faire nôtre et interroger nos relations à l’intérieur de nos propres communautés, voire entre communautés de la Province. Une démarche de croyants à vivre au cours de ces prochains mois. La plupart d’entre nous proposons, animons des temps forts sur ce thème auprès de communautés paroissiales ou autres. Le danger n’est‐il pas d’oublier nos propres communautés, nos propres lieux de vie qui ont besoin eux aussi d’être visités et purifiés par la Miséricorde ! Nos communautés ne sont‐elles pas les lieux où nous devons aimer Dieu et le prochain ?
Nous autres, mes frères, si nous avons de l’amour, nous le devons montrer en portant les peuples à aimer Dieu et le prochain, à aimer le prochain pour Dieu et Dieu pour le prochain. Nous sommes choisis de Dieu comme instruments de son immense et paternelle charité, qui se veut établir et dilater dans les âmes.
(1)
nos relations sont traversées par des faiblesses, de la violence même ; elles ne sont pas toujours fraternelles, elles sont parfois brisées, distantes, méfiantes, source de souffrance etc. ; ces relations n’ont‐elles pas besoin d’être guéries dans la miséricorde de Dieu ? « Ne dois tu pas faire miséricorde à ton frère avec la même mesure que moi je t’ai fait miséricorde ? » comme nous le rappelle le psalmiste.
Comme humains, il nous faut du temps pour saisir et comprendre ce qu’est vraiment la miséricorde divine, une miséricorde à la mesure de l’infini. Elle est affaire de temps. Nous avons à progresser dans notre compréhension de Dieu, à renforcer notre dialogue avec lui et entre nous. La miséricorde a toujours rapport à des personnes, celle qui en a besoin et celle qui l’accorde. Comme confrères, nous en avons besoin ; ayons assez de simplicité pour la demander et la recevoir de nos frères, avec foi, avec joie.
Regardons le Fils de Dieu ; oh ! Quel cœur de charité ! Quelle flamme d’amour ! … O Sauveur ! ô source de l’amour humilié jusqu’à nous et jusqu’à un supplice infâme, qui en cela a plus aimé le prochain que vous-même ? …Mais qui pourrait aimer d’une manière tant suréminente ? Il n’y a que Notre Seigneur qui soit si épris de l’amour des créatures que de quitter le trône de son Père pour venir prendre un corps sujet aux infirmités Et pourquoi ? Pour établir entre nous par son exemple et sa parole la charité du prochain. …. O messieurs, si nous avions un peu de cet amour, demeurerions-nous les bras croisés ? Ceux que nous pourrions assister, les laisserions-nous périr ? Oh ! Non, la charité ne peut demeurer oisive;
(2)
Dieu fait miséricorde. Il n’y a pas de miséricorde sans attitudes, sans actes concrets ! Pourquoi ne pas proposer et vivre, à l’intérieur de la communauté, une démarche miséricordieuse ? Pourquoi ne pas vivre entre frères, un temps fort qui nous fasse plonger dans l’océan de la Miséricorde divine ? Ne manquons pas de pitié, de miséricorde entre nous. Apprenons à être miséricordieux en manifestant de la bonté dans l’ordinaire de tous les jours, dans les relations quotidiennes. Il s’agit bien d’ouvrir la porte de notre cœur, la principale porte du Jubilé.
J’invite donc toutes les communautés à réfléchir sur le type de geste de miséricorde à trouver, à vivre ensemble pour un renouveau intérieur, pour une fraternité renouvelée, nouvelle richesse et force pour la mission. Devenir des êtres transformés par la miséricorde fera de nous des témoins de celle‐ci, des confrères heureux en communauté et dans leur mission apostolique. Heureux car ils auront vécu un temps de vérité dans la charité, qu’ils auront fait une démarche d’authenticité. Heureux de montrer des visages ressuscités, habités de l’Esprit.
Le pardon est une grâce à recevoir et cette grâce‐là ne nous sera jamais refusée. « crée en moi un coeur pur ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit… »
Vivre un temps fort entre nous, peut aussi nous aider à nous approcher humblement d’une même table, celle des pécheurs où nous recevons une parole qui nous relève, un regard de confiance qui nous apprenne à nous regarder sans peur. Se retrouver autour d’une table (celle eucharistique, celle de la Parole, celle de la fraternité) pour nous renouveler dans notre vie communautaire et devenir pour nos frères les plus proches des ‘fontaines de miséricorde’ ! C’est la grâce que je nous souhaite.
Mes chers frères, faisons réflexion à cela, s’il vous plaît. Il ne me suffit pas d’aimer Dieu, si mon prochain ne l’aime. Je dois aimer mon prochain comme l’image de Dieu et l’objet de son amour, et faire qui les connaît et les reconnaît ses frères, qui les a sauvés, et que d’une charité mutuelle ils s’entr’aiment pour l’amour de Dieu, qui les a tant aimés que de livrer pour eux son propre Fils à la mort. C’est donc là mon obligation.
(3)
Méditation sur la Miséricorde.
C’est un des plus beaux mots de la langue française Il a su nous la faire rencontrer Il a su l’asseoir à notre table Elle n’est pas extravagante Elle est simple et présente Humble et souriante Nous ne cheminons pas vers elle mais avec elle Et nous ne savons pas où nous allons Je ne peux pas venir sans lui tenir la main J’aimerai tant la rencontrer Mon coeur est sa maison Je l’ai déjà accueillie et je n’arrive pas à la décrire Elle fait battre mon coeur mes entrailles en sont remuées Laisse‐la te saisir Te toucher Par elle Jésus te dit Je t’aime, toi! C’est la miséricorde que je veux. (Extrait du diaporama du diocèse de Lyon) fr Daniel cm
Chers confrères, Pâques est proche ; il nous faut traverser les jours saints, ce mystère pascal de mort et de résurrection. Qu’ils affermissent nos pas à la suite du Christ pour vivre avec intensité la mission de se donner, de se livrer à notre tour pour les frères et sœurs qui nous sont confiés. Puissions-nous trouver notre joie dans cet abandon confiant au Père à l’image de Jésus. Accueillons avec foi l’Esprit qui nous remet debout, qui fait de nous des témoins de l’Amour au cœur des réalités humaines que nous connaissons. Belle semaine Sainte et joyeuse fête de Pâques.
Notes
(1) (2) (3) : Conférence du 30 mai 1659 de la charité.